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Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I

Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I

Titel: Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Franklin
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victime de l'électricité.
D'après toutes ces expériences, la théorie de Franklin fut établie de la manière la plus solide. Cependant, quand on ne put plus douter de la vérité de cette théorie, l'envie essaya d'en rabaisser le mérite. Il étoit des hommes qui regardoient comme trop humiliant pour eux, qu'un Américain, un habitant d'une ville encore peu célèbre, un homme dont le nom étoit à peine connu, fût en état de faire des découvertes, et de présenter des théories qui avoient échappé aux recherches des philosophes les plus éclairés de l'Europe. On prétendit que cet homme devoit à quelqu'autre l'idée de son systême, et qu'il étoit impossible qu'il eût fait lui-même les découvertes qu'il s'attribuoit. On dit que dès l'année 1748, l'abbé Nollet avoit indiqué dans ses Leçons de Physique, l'analogie entre l'électricité et la matière de la foudre.
Il est certain que l'abbé Nollet en fait mention : mais il n'en parle que comme d'une simple conjecture, et il ne propose aucune manière d'en démontrer la vérité. Il reconnoît ensuite lui-même que Franklin a, le premier, eu la courageuse idée de faire descendre la foudre, par le moyen des barres métalliques, pointues et isolées.
    L'analogie entre les effets de la foudre et l'étincelle électrique est si frappante, qu'il n'est point surprenant qu'on l'ait remarquée, aussitôt que les phénomènes de l'électricité ont été généralement observés. Le docteur Wall et M. Grey en ont eu l'idée, lorsque la science étoit encore dans son enfance. Mais l'honneur d'une théorie régulière des causes de la foudre, la méthode de démontrer la vérité de cette théorie, et le courage de la mettre en pratique et de l'établir sur les solides bases de l'expérience, sont incontestablement dus à Franklin. Dalibard qui, le premier, fit des expériences en France, avoue qu'il n'a fait que suivre les procédés que Franklin avoit indiqués.
On a avancé dernièrement que la gloire de completter l'expérience du cerf-volant électrique, n'appartenoit point à Franklin. Quelques paragraphes des papiers anglais l'attribuent à un français, qu'ils ne nomment pas, mais qui est, vraisemblablement ce M. Deromas, assesseur du présidial de Nerac, auquel l'abbé Bertholon prétend qu'elle est due.
Il est aisé de se convaincre de l'injustice de cette assertion. L'expérience de Franklin fut faite au mois de juin 1752, et la lettre, dans laquelle il en rend compte, est datée du 19 octobre de la même année.—Deromas fit la première tentative le 14 mai 1753 : mais il ne réussit que le 7 juin suivant ; c'est-à-dire, un an après que Franklin eut fait son expérience, et lorsqu'elle étoit déjà connue de tous les physiciens de l'Europe.
Indépendamment des grandes découvertes, dont nous venons de rendre compte, on trouve dans les lettres que Franklin a écrites sur l'électricité, beaucoup de faits et d'apperçus, qui ont singulièrement contribué à faire de cette partie des connoissances humaines une science particulière.
    M. Kinnersley, ami de Franklin, lui apprit qu'il avoit découvert différentes espèces d'électricité, produites par le frottement du verre et du soufre. Nous avons déjà observé que la même découverte avoit été faite par M. Dufay, mais qu'ensuite on l'avoit négligée pendant plusieurs années. Les physiciens pensoient que ce phénomène ne provenoit que d'une différence dans la quantité d'électricité recueillie, et Dufay lui-même parut, à la fin, avoir adopté cette opinion.
Franklin eut d'abord la même idée : mais dans le cours de ses expériences, il reconnut que M. Kinnersley avoit raison, et que l'électricité vitreuse et l'électricité résineuse de Dufay n'étoient autre chose que l'état positif et l'état négatif, qu'il avoit d'abord observés ; c'est-à-dire, que le globe de verre chargeoit positivement le principal conducteur, ou lui communiquoit une plus grande quantité d'électricité, tandis que le pain de résine diminuoit sa quantité naturelle, ou le chargeoit négativement.
Ces expériences et ces observations ouvrirent aux recherches un nouveau champ, dans lequel les physiciens entrèrent avec ardeur ; et leurs travaux ajoutèrent beaucoup à la somme de nos connoissances.
Au mois de septembre 1752, Franklin commença un cours d'expériences, pour déterminer l'état de l'électricité dans les nuages ; et après un grand nombre d'observations, il reconnut que les

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