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Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I

Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I

Titel: Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Franklin
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grande partie, occasionné par la différence des opinions religieuses, et le ressentiment que conservoient les Canadiens, de ce que leurs voisins avoient plusieurs fois brûlé leurs églises.
Lorsqu'en 1776, lord Howe [Lord Howe commandoit la flotte, et le chevalier Howe, son frère, l'armée anglaise. Ils avoient, en même temps, le titre de commissaires pacificateurs. (Note du Traducteur.)] passa en Amérique, avec le pouvoir de traiter avec les colons. Il écrivit à Franklin, pour l'engager à effectuer une réconciliation [Sa lettre et la réponse de Franklin seront imprimées dans le deuxième volume de ce recueil.]. Franklin fut nommé, avec John Adams et Édouard Rutledge, pour se rendre auprès des commissaires et savoir jusqu'où s'étendoient leurs pouvoirs. Il apprit que ces pouvoirs se bornoient à pardonner aux colons soumis. De pareilles conditions ne convenoient point aux Américains : les commissaires ne purent remplir leur mission.
L'importante question de l'indépendance des Américains fut bientôt agitée ; et c'étoit en présence des armées et des flottes formidables, destinées à les soumettre. Avec des troupes nombreuses, il est vrai, mais sans discipline, et ignorant absolument l'art de la guerre, sans argent, sans escadres, sans alliés, n'ayant presque pour appui que le seul amour de la liberté, les Américains se déterminèrent à se séparer d'une mère-patrie, qui leur avoit fait subir une longue suite de vexations et d'outrages.
    Lorsqu'on proposa cette mesure hardie, Franklin fut un des premiers à l'adopter, et son opinion entraîna beaucoup d'autres membres du congrès.
L'esprit du peuple avoit été déjà préparé à cet évènement par le célèbre pamphlet de Thomas Paine, intitulé : Le Sens Commun. Il y a lieu de croire que Franklin eut beaucoup de part à cet ouvrage, ou du moins, qu'il fournit des matériaux à l'auteur.
Franklin fut élu président de la convention, qui s'assembla en 1776, à Philadelphie, pour établir une nouvelle forme de gouvernement. La constitution actuelle de l'état de Pensylvanie, fut le résultat des travaux de cette assemblée, et peut être considérée comme le fruit des principes politiques de Franklin. L'unité législative et la pluralité exécutive semblent avoir été ses maximes favorites.
Vers la fin de la même année 1776, Franklin fut choisi pour aller suivre les négociations, entamées par Silas Deane à la cour de France. La certitude des avantages que la France pouvoit retirer d'un traité de commerce avec l'Amérique, et le désir d'affoiblir l'empire britannique, en le démembrant, étoient de puissans motifs pour engager le gouvernement français à prêter l'oreille aux propositions d'alliance avec les Américains. Mais il montroit pourtant une répugnance, que firent cesser, et l'adresse de Franklin, et sur-tout le succès des armes américaines contre le général Burgoyne [À Saratoga, où les généraux américains Arnold et Gates, le forcèrent de se rendre prisonnier de guerre avec son armée. La trahison d'Arnold a terni, depuis, la gloire qu'il acquit par cette action. (Note du Traducteur.)]. En 1778, on conclut un traité d'alliance offensive et défensive, et, en conséquence, la France déclara la guerre à l'Angleterre.
Personne, peut-être, n'étoit aussi en état que Franklin, de servir essentiellement les Américains, auprès de la cour de France.
    Ses découvertes, ses talens y étoient connus, et on y avoit la plus profonde estime pour son caractère. Il fut accueilli avec les plus grandes marques de respect par tous les gens de lettres de Paris, et, en général, par tous les Français. Cela lui donna bientôt une grande influence, qui, avec divers ouvrages qu'il publia, contribua à établir le crédit et l'importance des États-Unis. C'est à ses soins qu'on doit attribuer, en grande partie, le succès des emprunts, négociés en Hollande et en France, emprunts, qui ont si heureusement décidé le sort de la guerre.
Le triste succès des armes britanniques, et sur-tout la prise de lord Cornwalis et de son armée, convainquirent enfin les Anglais de l'impossibilité de subjuguer les Américains. Les négocians demandoient la paix à grands cris. Le ministère sentit qu'il ne pouvoit plus long-temps s'opposer à leurs vœux. Les préliminaires furent signés à Paris, le 30 novembre 1782, par M. Oswald, qui traitoit pour l'Angleterre ; et par MM. Franklin, Adams, Jay et Laurens, au nom des

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