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Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I

Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I

Titel: Vie de Franklin, écrite par lui-même - Tome I Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Benjamin Franklin
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1787, à l'occasion d'une pétition présentée par la secte des Erika, pour demander l'abolition de la piraterie et de l'esclavage. Ce prétendu discours algérien est une excellente parodie de ce qu'avoit dit un représentant de la Georgie, nommé Jackson. Tous les argumens en faveur de l'esclavage des nègres, y sont ingénieusement appliqués à la justification des pirates qui enlèvent les vaisseaux des Européens et les réduisent eux-mêmes à l'esclavage. Il démontre, en même-temps, la futilité des raisonnemens dont on se sert pour défendre la traite des nègres ; et il fait voir combien l'auteur avoit encore de force d'esprit et de talent à l'âge avancé où il étoit. Enfin, il n'offre pas une preuve moins convaincante de la facilité avec laquelle Franklin imitoit le style des anciens temps et des nations étrangères, que sa fameuse parabole contre la persécution ; et de même que cette parabole a engagé plusieurs personnes à la chercher dans la bible, le discours algérien a été cause que des curieux ont cherché dans diverses bibliothèques, l'ouvrage d'où l'on disoit qu'il étoit tiré [Ce discours sera imprimé dans le deuxième volume de ce recueil.].
Au commencement du mois d'avril suivant, il fut attaqué d'une fièvre et d'une douleur de poitrine, qui mirent un terme à sa vie. Nous allons transcrire les observations qu'a faites sur sa maladie, le docteur Jones, son médecin et son ami.
    «La pierre dont il étoit attaqué depuis long-temps, l'obligea, pendant la dernière année de sa vie, à garder presque toujours le lit ; et dans les derniers paroxismes de cette cruelle maladie, il falloit qu'il prît de fortes doses de laudanum pour calmer ses souffrances. Cependant, dans les intervalles de repos, non-seulement il s'amusoit à lire et à converser gaiement avec sa famille, et avec quelques amis qui lui rendoient visite, mais il s'occupoit d'affaires publiques et particulières, avec diverses personnes qui venoient le consulter. Il montroit encore ce désir de faire le bien, cet empressement à obliger, qui le distinguoient dès long-temps. Il conservoit éminemment ses facultés intellectuelles et il aimoit encore à dire des plaisanteries, et à raconter des anecdotes qui fesoient un plaisir extrême à tous ceux qui les entendoient.
»Environ seize jours avant sa mort, il eut des atteintes de fièvre, mais sans aucun symptôme caractéristique. Ce ne fut que le troisième ou quatrième jour qu'il se plaignit d'une douleur dans le côté gauche de la poitrine, douleur qui s'accrut, devint extrêmement vive, et fut suivie d'une toux et d'une respiration pénible. Quand il fut dans cet état, et que l'excès de sa souffrance lui arrachoit quelques plaintes, il disoit :—Qu'il craignoit bien de ne pas les supporter comme il le devoit ; qu'il savoit combien l'Être-Suprême avoit versé de bienfaits sur lui, en l'élevant de l'obscurité, dans laquelle il étoit né, au rang et à la considération dont il jouissoit parmi les hommes ; et qu'il ne doutoit pas que les douleurs qu'il lui envoyoit en ce moment, ne fussent destinées à le dégoûter d'un monde, où il n'étoit plus capable de remplir le poste qui lui avoit été assigné.
»Il resta dans cet état jusqu'au cinquième jour qui précéda sa mort. Alors sa douleur et sa difficulté de respirer l'abandonnèrent entièrement. Sa famille se flatta qu'il guériroit : mais un abcès qui s'étoit formé dans le poumon, creva tout-à-coup, et rendit une grande quantité de matière que le malade continua à cracher tant qu'il eut quelque force.
    Aussitôt qu'il cessa de pouvoir rejeter cette matière, les organes de la respiration s'affoiblirent par degrés. Il éprouva un calme léthargique ; et il expira tranquillement le 17 avril 1790, à onze heures du soir. Il avoit vécu quatre-vingt-quatre ans et trois mois.
»Peut-être n'est-il pas inutile d'observer qu'en l'année 1735, Franklin eut une dangereuse pleurésie, qui se termina par un abcès au côté gauche de ses poumons, et il fut alors presque suffoqué par la quantité de matière qu'il rendit. Quelques années après, il essuya encore une maladie pareille : mais il en guérit promptement et sa respiration ne s'en ressentit point.»
Plusieurs années avant sa mort, il composa lui-même son épitaphe. La voici :
LE CORPS
de
Benjamin Franklin, imprimeur,
comme la couverture d'un vieux livre,
dont les feuillets sont arrachés,
et la dorure et le titre

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