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Vie et Paroles du Maître Philippe

Vie et Paroles du Maître Philippe

Titel: Vie et Paroles du Maître Philippe Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Alfred Haehl
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ayant
aperçu un homme en civil dans la calèche impériale, se précipita au grand galop
de son cheval.
    Mais, s’étant approché, il fut stupéfait de voir la tzarine
seule dans sa voiture. Il lui fallut faire à deux reprises cet aller et retour
pour se convaincre que M. Philippe pouvait se rendre invisible. »
     
    Un habitant de Tarare qui, avec une baguette, trouvait les
objets perdus, vint un jour auprès du Maître à L’Arbresle. Le Maître prit une
pierre, y traça un signe avec un crayon et demanda à cet homme s’il voulait
qu’on lui bandât les yeux. Celui-ci répondit qu’il y consentait. Le Maître, après
lui avoir bandé les yeux, lança la pierre avec force et, comme il allait lui
enlever le bandeau, l’homme lui dit qu’il pensait trouver la pierre les yeux
bandés.
    Prenant sa baguette, il marcha dans la direction de la pierre et
la trouva. Le Maître dit alors : « Vous voyez qu’aucun nuage n’existe au
firmament et que rien ne fait présager un mauvais temps ; il me plaît que,
dans un quart d’heure, une pluie torrentielle tombe sur toute la ville de
L’Arbresle et même sur cette propriété, et que pas une goutte d’eau ne tombe
sur la terrasse où nous sommes ». Le quart d’heure expiré, le désir du
Maître fut réalisé de point en point et, lorsque la pluie tombait avec le plus
d’abondance, le Maître ajouta : « Maintenant, si vous le désirez, un rayon
de soleil va venir éclairer la maison ». Mais l’homme à la baguette n’en
demanda pas davantage ; aussitôt la pluie passée, il prit congé du Maître
et ne revint jamais le voir.
    Le fermier de Mme Landar était présent ainsi que la famille du
Maître.
     
    J’ai longtemps vu un oranger placé dans une grande caisse en
bois qui ornait la terrasse au clos Landar. Cet arbre naguère était mort et le
fermier l’avait jeté dans un coin sur un tas de gravats et d’ordures. Il était
resté là trois ans. Un jour M. Philippe l’a rappelé à la vie et il a recommencé
à verdir et à fleurir. Il a repris sa place sur la terrasse où tous
l’admiraient. M. Philippe m’a donné de ses feuilles pour en faire des infusions
qui facilitent le sommeil.
     
    Un malade souffrant d’une affection de l’estomac et considéré
comme incurable par les médecins se présentait pour la première fois à la
séance. Le Maître demanda à un pharmacien présent quelle plante on pourrait lui
donner comme médicament.
    Celui-ci ne sachant que répondre, il lui dit de nommer une
plante quelconque. Alors le nom de menthe fut prononcé. Le Maître fit remarquer
qu’il y a trois sortes de menthe et choisit la menthe dite poivrée. « Mais
comme nous n’avons pas de ce tonique sous la main, dit-il, nous allons en
fabriquer, avec la permission de Dieu. » Il pria un assistant de rouler
une feuille de papier en forme de cornet comme récipient, et de faire le geste
d’en verser le contenu sur la tête du malade. « En cet instant, dit-il, en
s’adressant à tous, vous devez ressentir un bien-être à l’estomac. » L’assistance
répondit affirmativement. « Désormais, ajouta le Maître, il est donné à la
menthe poivrée une nouvelle propriété en plus de celles qu’elle possède déjà.
N’en abusez pas, mais chaque fois que vous prendrez de cette plante, vous
éprouverez un bien-être de la tête aux pieds. »
     
    Les trois anecdotes suivantes ont été contées par M. Philippe :
    Un jour il est venu à la séance un grand agent blond en
bourgeois. Au moment où j’ai prié les gens de se lever comme d’habitude, il est
resté assis, le chapeau sur la tête. Il a roulé une cigarette et s’est mis à
fumer. A ce moment j’ai vu un ange qui traversait le plafond de la salle et qui
est venu à lui et l’a marqué sur le Livre de Mort. Trois jours après il était
mort. Et il est bien différent de n’être pas marqué sur le Livre de Vie et
d’être marqué sur le Livre de Mort.
     
    Un jour le commissaire spécial aux délégations judiciaires, que
je connaissais, vint me demander de donner pour un de ses amis de passage une
séance spéciale où, me disait-il, il me priait d’inviter seulement des gens
bien parce que son ami était un personnage important. Le jour pris, il vint
avec son secrétaire et deux autres messieurs qui étaient des agents. Devant la
porte il y avait une troupe d’agents.
    Je donnai la séance et je fus averti de ne pas faire
d’expériences. Quand j’eus fini, je dis

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