Vie et Paroles du Maître Philippe
à ce monsieur : « C’est fini. -
Vous ne faites pas autre chose ; Non, monsieur. - Alors veuillez fermer la porte et nous allons prendre les noms
de toutes les personnes présentes. Vous demeurerez à côté, surveillé par ces
deux hommes. J’ai ordre de perquisitionner chez vous ».
Il prit avec son secrétaire le nom des personnes présentes et
saisit quelques papiers. En même temps une perquisition était faite à la même
heure à L’Arbresle où on enfonçait les volets, et une chez mon père en Savoie.
« Le soir, disait M. Philippe à Encausse, j’étais résolu de punir cet
homme. Or on me le montra, corps et esprit, devant moi, et on me mit une épée
dans la main. Mais je jetai l’épée. Après tout, cela ne valait pas la
peine. »
Puis je me mis à genoux et priai Dieu de lui pardonner. Mais je
ne sais s’il a été pardonné. De tous ceux qui l’ont aidé dans cette besogne il
est seul survivant, avec son secrétaire. Ce dernier a essayé depuis, sur mon
conseil, de réparer le crime dont il avait été le témoin, en aidant tous ceux
que je lui envoyais. Mais lui est remis à la Justice de Dieu.
Le médecin doit agir sans compter sur la reconnaissance des gens.
Un jour un malade vint me trouver pour des douleurs horribles de la face dont
il souffrait et m’offrit, de lui-même, 1000 francs pour le guérir. Je lui en
demandai 500, puis 250, puis 100, et enfin je lui dis que, s’il était guéri, il
tint sa promesse et me donnât 50 francs. Je lui fis une « opération »
et il fut guéri sur-le-champ. Huit jours, quinze jours, six mois se
passèrent ; j’allai le voir un jour. Il ne me reconnut pas. Lorsque je lui
rappelai son mal et sa promesse, il me dit : « Oh ; vous n’avez pas
fait grand-chose, entre nous ; et depuis je suis allé chez le dentiste qui
m’a bien soigné ». Je lui annonçai alors que je déferai ce que j’avais
fait et qu’il viendrait dans deux jours m’apporter les 50 francs. II vint en
effet avec une fluxion dentaire énorme ; mais je refusai l’argent et le
guéris quand même, en lui disant que c’était une leçon.
LES SEANCES
M. Philippe groupait chaque jour dans des séances les malades
qui venaient le voir, ainsi que de fidèles auditeurs.
Dans mon introduction j’ai donné un aperçu de ces réunions, mais
il est bien difficile de décrire l’atmosphère de confiance et de foi que créait
la présence du Maître. Il nous invitait tout d’abord à nous recueillir, à
prier, et à nous unir à lui pour demander au Ciel le soulagement et la guérison
des malades. Le silence, l’attente grave qui suivaient nous élevaient pour un
instant au-dessus des contingences matérielles de la vie quotidienne.
L’animation provoquée ensuite par les guérisons obtenues, les questions posées
et les réponses du Maître n’atténuaient pas l’ambiance de spiritualité vraie et
de sympathie bienveillante régnant dans la salle.
Je cite ci-après les paroles du Maître exprimant l’importance
capitale et la gravité qu’il attachait à ces réunions ; puis, pour tâcher
de faire revivre leur caractère spirituel, je relate ensuite quelques anecdotes
s’y rapportant tout particulièrement.
Pour pouvoir faire des séances, il faut vivre en même temps sur
l’autre plan. (12-5-1901)
Un assistant demanda un jour à M. Philippe pourquoi il se
donnait la peine de dire et de faire tant de choses si belles pour quelques
auditeurs médiocres. Il lui répondit à l’oreille :
« Tout ce qui se dit et se fait ici se répercute dans tout
l’univers ».
Vous n’êtes pas tenus de croire bien des choses dont je vous
parle, mais ce que vous êtes tenus de croire et de faire, c’est d’aimer votre
semblable. Ces paroles-là ont été écrites avant le commencement du monde.
Souvent vous dites « Allons là-bas, il nous sera dit de belles choses, je
ne sais si elles sont belles, mais ce que j’affirme, c’est que, sous peine
d’être dans les ténèbres, vous êtes tenus de les mettre en pratique, autrement
il est inutile de venir les entendre. » (2-11-1894)
Voici ce qu’il faut que nous croyions pour être dans le chemin
de la Lumière : tout ce qui est écrit dans l’Évangile. Puis, quoi que ce soit
que l’on nous dise ici et qui puisse nous paraître extraordinaire, ne pas
douter, ni même avoir un sourire ironique, car tout peut se faire ; il n’y
a rien d’impossible à Dieu. Croire aussi que nous
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