Vie et Paroles du Maître Philippe
laissé à l’endroit où j’étais fort bien ; »
Il y en a aussi qui, une fois tombés dans le précipice,
aveugles, rencontrent quelqu’un qui les prend par la main et les mène plus ou
moins vite jusqu’à la première marche d’un escalier, et ils disent :
« Voilà déjà longtemps que nous marchons vous me dites
toujours la même chose et je ne vois rien ! » Ils ne se doutent pas
que, si on les avait laissés à eux-mêmes, ils ne seraient jamais arrivés.
Si, sur le chemin qui nous a été tracé, on fait le mal, si on ne
l’aplanit pas, il ne se passera pas sept générations sans qu’on soit revenu
l’aplanir. (5-2-1895)
Supposons deux hommes sur le même chemin. L’un ne recule pas
devant les épreuves, tandis que l’autre a l’orgueil qui l’empêche de les
accepter.
Les deux ne sont plus alors sur la même route.
Il arrivera un moment où tout sera révélé au premier et il
n’aura pas besoin d’ange gardien puisqu’il saura se conduire. (27-11-1900)
Il y a des chemins où il ne passe des êtres que tous les deux
mille ans. Ces chemins ne sont pas comme ceux des autres ; ils y sont
seuls.
LA MORT
On ne doit pas avoir peur de la mort ; mais aussi on ne
doit pas désirer la mort. Celui qui n’aurait pas peur de la mort saurait tout
ce qui doit lui arriver pendant la journée de demain. (29-1-1902)
Il vaut mieux rester dans cette existence-ci le plus longtemps
possible. Une minute est précieuse.
Ce qui est supprimé sera à refaire. (1899)
Il faut faire des efforts de ce côté pour bien faire, car nous
travaillons pour après la mort. Plus un être aura fait d’efforts dans ce monde,
plus il sera conscient là-bas.
Il ne faut pas désirer la mort. On doit vivre pour ses parents,
ses amis, ses semblables. (11-2-1902)
On a peur de la mort parce qu’il y a des cellules de nous-mêmes
qui tiennent aux choses, et cela fait un arrachement. (22-9-1904)
La mort pour nous n’est qu’une transformation ; c’est
pourquoi il ne faut pas la craindre. (4-2-1895)
Dieu ne défait pas l’ouvrage de ses mains. Celui qui sait du
fond du cœur et non pas superficiellement que tout est l’ouvrage de Dieu, ne
redoute pas une destruction totale ; il sait que la mort ne peut rien sur
lui.
On ne souffre pas au moment de la mort. Ce qui fait souffrir,
c’est la peur qu’on a d’elle. Et pourquoi cette peur ; La mort n’existe pas
et c’est un manque de confiance envers Dieu que d’avoir peur d’elle. Souvent
ceux qui ont l’air de souffrir, dont les organes se contractent, ne sentent
absolument rien et chantent lorsque vous croyez qu’ils souffrent
Ils ne savent ni où ils vont ni où ils sont, ni d’où ils
viennent. De même, nous ne savons ni d’où nous venons, ni où nous sommes, ni où
nous allons.
Ceux qui ne croient pas à l’existence de l’âme mais gardent en
eux-mêmes leur croyance seront des retardataires, mais dans des ténèbres moins
épaisses que ceux qui disent à tous :
« Il n’y a pas d’âme, rien ne reste de notre corps ni de
nous, à la mort tout est fini ». De même qu’une personne à laquelle on a
fait l’amputation d’un bras ou d’une jambe sent toujours son membre comme s’il
existait, de même certaines personnes ne se croient pas mortes et sentent leur
corps. Celles qui, devant tous, ont crié que tout était fini et qu’il ne
restait plus rien de nous à la mort, cherchent leurs membres et ne peuvent les
trouver. (27-6-1893)
A la mort nous voyons passer devant nous tous nos actes et,
oubliant les nôtres et nos sentiments habituels, nous ne songeons plus qu’à
demander pardon à Dieu.
La mort n’existe qu’en apparence ; notre corps ne meurt
pas, il y a métamorphose. L’âme se sépare du corps, elle brise les liens qui la
retiennent et devient libre, c’est-à-dire que pour nous elle est libre, mais
elle retourne dans une famille que nous connaissons déjà et de laquelle nous
nous sommes absentés pour venir ici sur cette terre. Et cette famille est
contente de nous revoir, car elle retrouve un de ses enfants qu’elle croyait
perdu.
Lorsque nous mourons, il n’y a pas de phénomènes intermédiaires
entre notre départ et notre arrivée ailleurs. Nous nous trouvons chez nos amis
spirituels immédiatement.
L’âme peut à la mort s’élever et s’éloigner du corps, mais il
reste ce qu’on appelle la vie du corps qui accompagne le corps jusqu’à ce
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