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11 Septembre... 1973

11 Septembre... 1973

Titel: 11 Septembre... 1973 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Héctor Pavón
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établi que le général Augusto Pinochet,
commandant en chef des armées, n'a été informé du coup que quelques heures
auparavant. Il n'a pas été à l'origine du complot [27] ".
Les putschistes auraient commencé par douter de Pinochet, parce qu'il avait été
nommé par le président Allende et que les services de renseignement du
gouvernement le tenaient pour un général "de confiance". La méfiance
aurait perduré jusqu'au 27 août, date à laquelle Pinochet aurait prononcé un
discours très violent, à huis clos, devant le haut commandement militaire, en
suggérant qu'il pourrait se joindre au coup.
    Une journaliste argentine, Mónica González,
retranscrit, dans un essai consacré à la prise de pouvoir du général Pinochet,
son entrevue avec le général de l'armée de l'air Nicanor Díaz Estrada, ancien
numéro deux de l'État major [28] .
"La décision de faire le coup a été prise vers le milieu de juillet 1973,
explique le militaire, par des généraux des trois armes : l'Armée de terre,
l'Aviation et la Marine. Le général Pinochet n'a pas pris part à la décision.
Il n'a assisté à aucune des très nombreuses réunions que nous avons eues,
hormis la première réunion du "Comité des 15", le 30 juin 1973. Je
peux l'affirmer parce que je me suis rendu à tout un tas de réunions et que je
n'ai jamais vu le général Pinochet, du moins pas avant le 11 septembre,
lorsqu'il est arrivé à l'État major".
    Le 8 septembre, les putschistes de la Marine se
réunissent à l'Académie de Guerre, à Valparaiso, sous la direction de l'amiral
Merino. L'amiral Carvajal les informe que l'Aviation est prête à se joindre au
coup, mais que l'Armée de terre n'a pas encore confirmé sa participation. Ils
conviennent de se revoir le jour suivant dans la maison de l'amiral Webwer. Au
cours de cette réunion, ils se mettent d'accord pour fixer le putsch à la date
du 11 septembre, à six heures du matin. Le 9 septembre, Pinochet rend visite à
Allende en compagnie du numéro deux de l'Armée de terre, Orlando Urbina. Selon
Mónica Gónzález, "l'objet de la rencontre était vital : il s'agissait de
rendre compte au Président de la situation dans les régiments et du
développement des mesures prises pour neutraliser les putschistes [29] ".
    Le même jour, Merino envoie un message à Pinochet
et à Leigh : "Sur ma parole d'honneur, le jour J et l'heure H seront le 11
à 6 heures. Si vous ne pouvez pas accomplir cette phase avec la totalité des
forces que vous commandez à Santiago, reportez-vous au verso. L'amiral Huidobro
a l'autorisation de traiter et d'examiner tout sujet avec vous. Je vous salue
avec espoir et compréhension. Merino".
    Au verso, il y a écrit : "Gustavo, c'est la
dernière occasion, J.T. Augusto, si tu ne mets pas toute la force de Santiago
dès le premier moment, nous ne vivrons pas pour l'avenir, Pepe."
    Pressé par Leigh, Pinochet appose sa signature au
bas du document. La conspiration est armée et prête à agir.
     
     

Chapitre 2
: Le jour du coup d'État.
     
    Le 10 septembre au matin, Pinochet rencontre le
général Victor Arellano Stark au ministère de la Défense pour établir le plan
de bataille. Il projette de s'installer à Penalolen, tout près de Santiago,
"pour profiter des centres de communication". À 11 heures, Arellano
convoque les responsables du Génie, de l'Aviation et des Télécommunications de
Penalolen pour leur annoncer que, face au chaos, l'armée et la police ont
décidé de renverser le gouvernement marxiste de l'Unité populaire :
    "Demain à partir de 8 heures 30, à Santiago
et dans toutes les provinces à l'exception de Valparaiso, où l'heure H a été
fixée à 6 heures, l'armée de terre et l'aviation entreront en action sous les
ordres de leurs commandants en chef. La Marine sera dirigée par l'amiral José
Toribio Merino et la police par le général César Mendoza". Arellano,
recommande aux officiers d'abriter leur famille chez des parents ou des
proches, car "on ne peut pas prédire la réponse de l'ennemi". À 13
heures, lors d'un déjeuner au ministère de la Défense, Pinochet est consacré
chef des putschistes.
    A minuit, Allende travaille à la résidence
présidentielle de Tomas Moro. Il doit lancer le lendemain une proposition de
référendum pour demander aux électeurs de se prononcer sur le maintien de son
gouvernement au pouvoir. Il espère ainsi apaiser l'opposition [30] .
Tard dans la nuit, il apprend que des camions chargés de

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