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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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journal. Retournez au front ! »
     
    Il écrit rapidement un article : «  Dans les
bunkers de l’ennemi sur l’axe de l’Ouest  ».
    « Tranchées allemandes, postes de tir, bunkers d’officiers
et de soldats : l’ennemi a été ici. Vins et cognacs français, olives
grecques, citrons jaunes pressés à la va-vite provenant de leur « allié »,
l’Italie servilement soumise. Un pot de confiture avec une étiquette polonaise,
une grande boîte ovale de conserve de poisson, tribut venu de Norvège, un bidon
de miel approvisionné depuis la Tchécoslovaquie… et puis gisant comme un
symbole menaçant au milieu de ce festin fasciste, la douille cabossée d’un obus
soviétique…
    « Dans les bunkers de soldats, le tableau est bien
différent : on n’y voit pas d’emballages de bonbons ni de sardines à demi
mangées. Mais on y trouve des boîtes de purée de pois et des tranches d’un pain
lourd comme du plomb. En soupesant dans leurs mains ces briquettes de pain qui
ne le cèdent à l’asphalte ni par la couleur ni par le poids, les soldats de l’armée
Rouge constatent avec un petit sourire :
    « Eh bien, mon vieux, pour du pain, ça c’est du pain. »
     
    Vassili Grossman regagne le front, mais celui-ci est
désormais tout proche de Moscou.
    Les troupes russes qui résistaient à Viazma depuis une
semaine ont été vaincues après des combats acharnés. Et les Panzers, en dépit
du froid déjà glacial en cette mi-octobre, foncent vers Moscou.
    Les Russes commandés par Joukov – et ses adjoints
Koniev, Sokolovski (chef d’état-major) – ne sont pas sûrs de pouvoir
empêcher une percée allemande. Le général Rokossovki a la charge du secteur le
plus menacé, celui de Volokolamsk.
     
    Le 12 octobre, le Conseil national de défense a « invité »
la population de Moscou à édifier plusieurs lignes de défense autour de Moscou.
    Les deux lignes les plus rapprochées suivent les boulevards
extérieurs de la ville.
    On dit que Moscou se défendra comme s’est défendue Madrid
face aux troupes du général Franco.
     
    Le 13 octobre, le secrétaire de la fédération du Parti
communiste de Moscou déclare : « Ne fermons pas les yeux, Moscou est
en danger. »
    Il annonce une répression impitoyable pour toute
manifestation de panique. On exécutera les déserteurs, les lâches, les
propagateurs de fausses nouvelles.
    Chaque district de Moscou devra former un bataillon de
volontaires appelés « Bataillons communistes de Moscou ».
    Les 12 et 13 octobre, l’évacuation à Kouïbychev et dans
d’autres villes de l’Est des services gouvernementaux est décidée.
    Ainsi dans les rues, aux abords des gares, se croisent ceux
qui abandonnent la ville, et ceux, armés de pelles, de pioches ou d’un fusil, qui
partent vers la périphérie de la ville, pour creuser des fossés antichars, scier
des arbres, ou bien au prix de lourdes pertes colmater les brèches que la mort
creuse parmi les unités qui résistent aux Allemands.
     
    Dans le ciel, les pilotes russes jettent leurs avions contre
les bombardiers de la Luftwaffe qui chaque jour viennent larguer leurs bombes
sur Moscou.
    Au matin du 16 octobre 1941, on raconte que deux chars
allemands sont apparus à Khimki, dans la banlieue nord de Moscou.

 
29.
    Ce 16 octobre 1941, on dit que ces deux chars allemands
parvenus jusqu’à la banlieue nord de Moscou ont été détruits.
    Mais la terreur, la panique, le désespoir s’emparent de la
plus grande partie de la population de Moscou.
    Les Allemands ont percé les lignes russes ! Les
Allemands arrivent ! Moscou va tomber, se rendre. Voici ce qu’on entend :
     
    On apprend que les villes de Kalouga au sud et de Kalinine
au nord sont aux mains des « fascistes ».
    Les troupes de Rokossovki, les bataillons communistes, des
troupes fraîches arrivées d’Extrême-Orient les ont pour l’instant arrêtés, mais
la présence des deux chars montre que la brèche n’est pas colmatée.
     
    On affirme que les Allemands sont aux portes de Moscou.
    Toutes les nuits, on entend distinctement le canon. Et le jour,
les explosions des bombes lâchées par la Luftwaffe scandent les heures. L’air
est chargé de fumée, saturé d’odeurs de papier brûlé. Mais l’usine « Faucille
et Marteau » continue de tourner jour et nuit, et fabrique des hérissons
antichars qui sont aussitôt installés sur les lignes de défense des boulevards
extérieurs. Dans d’autres usines,

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