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1941-Le monde prend feu

1941-Le monde prend feu

Titel: 1941-Le monde prend feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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judéo-asiatique ».
     
    Les soldats soviétiques qui ont été faits prisonniers
crèveront de faim, leurs officiers et tous ceux qui sont soupçonnés d’être des
commissaires politiques seront abattus. Et les Juifs abattus puisque, selon
Reichenau, instigateurs de toutes les révoltes.
    C’était ainsi depuis l’entrée des troupes allemandes en
Russie, il y a trois mois, mais désormais et parce que les Russes résistent, contre-attaquent,
laisser mourir ou tuer – et les « civils » sont traités avec la
même cruauté – devient systématique.
    Le Feldmarschall von Reichenau a incité ses hommes à
exterminer les judéo-bolcheviques qui sont aussi des judéo-asiatiques. Il est
un fidèle exécutant des directives de Hitler.
     
    Et puis les conditions de vie sont telles que le soldat en
perd toute humanité.
    Guderian note la première chute de neige dans la nuit du 6 octobre
après un coup de gel à l’heure précise où s’amorçait la marche sur Moscou.
    Mais le 7, c’est le dégel.
    L’écrivain Vassili Grossman, correspondant de guerre à L’Étoile
rouge , se félicite de cette saison de la boue (raspoutitsa).
     « Une pareille gadoue, personne n’en a vu, c’est sûr, la
pluie, la neige, une soupe liquide, un marécage sans fond, une pâte noire
touillée par des milliers et des milliers de bottes, de roues, de chenilles. Et
tous sont contents : les Allemands s’enlisent dans notre infernal automne. »
     
    Mais
il suffit de quelques jours pour que la boue cède la place à la glace, et l’automne
à un hiver précoce et aussi féroce que l’était la chaleur dont Rommel répétait
qu’elle était « effroyable ». Ces mots reviennent sous la plume de
Guderian.
     
    « Le 12 octobre, la neige tombe toujours, les
immensités blanches sont balayées par les blizzards sibériens. Le thermomètre
descend en quelques jours à moins 25 degrés. »
    Les soldats sont pétrifiés par le froid. Guderian réclame en
vain des bottes épaisses, des gants, des chaussettes de laine.
    « Mes hommes ont atteint la limite de leurs forces »,
clame-t-il.
     
    Et cependant, les troupes allemandes avancent.
    Après Orel, elles attaquent Toula. Moscou semble à portée d’un
dernier effort. Mais, signale Guderian à l’état-major :
    « La glace nous crée des difficultés énormes car les
crampons à glace et les cales des chenilles ne sont pas encore arrivés. Les
chars ne démarrent qu’à condition d’allumer un feu sous le moteur. Le carburant
gèle et l’huile se fige… Les mitrailleuses et les viseurs deviennent
inutilisables. Autre chose très grave, notre canon antichar 37 mm s’avère
inefficace contre le char lourd T34 de l’armée Rouge.
    « Et chaque régiment de la CXII e  division
d’infanterie a déjà perdu une moyenne de cinq cents hommes atteints de graves
gelures des membres. »
     
    Pourtant l’élan allemand n’est pas brisé : les villes
sur la route de Moscou tombent les unes après les autres, des dizaines de
milliers (650 000 ?) de soldats soviétiques sont faits prisonniers.
    Staline, devenu commissaire à la Défense et commandant en
chef, ne semble pas prendre la mesure du désastre qui s’annonce.
    Le 5 octobre, il refuse d’accorder du crédit au rapport
d’une patrouille aérienne qui a repéré une colonne de Panzers longue d’une
vingtaine de kilomètres et qui n’est qu’à une centaine de kilomètres de Moscou.
Beria veut même faire arrêter l’officier qui a rédigé le rapport sous l’accusation
de propagande défaitiste !
    Le 6 octobre, les blindés allemands sont à 75 kilomètres
de Moscou, menaçant la chaussée de Volokolamsk.
    Les Russes résistent avec acharnement. Le général Joukov est,
le 10 octobre, nommé commandant en chef de l’ensemble du front. C’est le
signe qu’enfin les Russes ont compris que Hitler a lancé une offensive dont le
but est de s’emparer de Moscou.
     
    Mais le porte-parole du gouvernement, Lozovski, lorsqu’il
réunit les journalistes étrangers pour faire le point de la situation, continue
de travestir la réalité.
    Tendu, agressif, sarcastique, il nie la chute de Kiev, se
moque lorsqu’on lui rapporte que les Allemands annoncent avoir fait des
centaines de milliers de prisonniers, ou bien qu’Orel est tombé, que Moscou à
en croire les discours de Hitler sera pris avant l’hiver.
    « Plus les Allemands poussent vers l’est, plus ils s’approchent
de la tombe de

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