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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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procédure qui n’est pas trop
voyante.
    « Les Juifs sont punis de manière barbare, assurément, mais
ils l’ont pleinement mérité.
    « La prophétie que le Führer a adressée au départ, concernant
le cas où ils déclencheraient une nouvelle guerre mondiale, commence à s’accomplir
de la manière la plus terrible qui soit.
    « On doit interdire à toute sentimentalité de prendre
le dessus dans ces questions. Si nous ne nous défendons pas contre eux, les
Juifs nous anéantiront.
    « Il s’agit d’une lutte à la vie à la mort entre la
race aryenne et le bacille juif. Aucun autre gouvernement ni aucun autre régime
ne pourrait rassembler la force nécessaire à une solution générale de cette
question. Là aussi le Führer est l’infatigable pionnier et porte-parole d’une
solution radicale qui est imposée par les circonstances et semble donc
inévitable.
    « Grâce à Dieu, au cours de la guerre, nous avons
maintenant toute une gamme de possibilités dont nous étions privés en temps de
paix : nous devons les exploiter. Les ghettos du Gouvernement général de
Pologne qui sont libérés vont être maintenant remplis de Juifs déportés du
Reich et, après un certain temps, le même processus se reproduira.
    « La juiverie n’a pas de quoi rire et le fait que ses
représentants d’Angleterre et d’Amérique organisent et propagent la guerre
contre l’Allemagne, ses représentants en Europe doivent le payer très cher, là
encore, c’est justifié. »
     
    Inlassablement, obsessionnellement, Hitler reprend ce thème :
les Juifs ont voulu la guerre mondiale, ils doivent payer !
     
    À l’opéra Kroll, le Führer, le 26 avril 1942, réunit le
« Reichstag grand allemand ».
    Il dénonce la « juiverie fléau mondial », le
bolchevisme, la dictature du prolétariat n’étant que le « produit visible
de l’infection juive ».
     
    Il décrit un grand complot qui vise à la décomposition des
États, à l’extermination des élites nationales, à la « liquidation de
toutes les créations culturelles qui au fil des millénaires ont façonné les
traditions de ces peuples »…
    C’est contre ce « processus » que la nouvelle
Europe qui se réveille a déclaré la guerre.
     
    Ces mots sont assassins.
     

     
    Une semaine après ce discours, le 4 mai 1942, 10 000 Juifs
du Reich et du protectorat de Bohême-Moravie sont transportés du ghetto de Lodz
jusqu’à Chelmno. Là, entassés dans des camions, ils sont gazés.
    Le 28 mai 1942, le port de l’étoile de David, jaune, avec
le mot JUIF en lettres gothiques noires, est rendu obligatoire en France, en
zone occupée.
     
    Les tueurs marquent leurs proies.

 
11 .
    Au printemps de 1942, la « solution finale » est
ainsi à l’œuvre. Mais on perçoit chez ses organisateurs la crainte de la
révolte de leurs victimes.
    Elles sont des millions en Europe et si elles se soulevaient
les nazis seraient réduits à l’impuissance.
    Alors il leur faut terroriser, isoler les Juifs en les
marquant de cette étoile jaune, jouer sur la peur, la lâcheté, la cruauté de la
population qu’il faut à la fois fasciner, menacer, et rendre complice du
massacre. Mais l’inquiétude des nazis est toujours présente. On la perçoit même
chez le Führer.
     
    Quand le 18 mai 1942, à Berlin, une bombe incendiaire
explose sur le site de l’exposition « Le Paradis soviétique », Hitler
fébrile hurle, comme enragé.
    Il réunit le 23 mai les Reichsleiter et les Gauleiter, à
la Chancellerie du Reich.
    On a déjà arrêté les auteurs de l’attentat : un groupe
de communistes dirigés par un homme jeune, Herbert Baum, qui, torturé, se
donnera la mort.
    « Il est caractéristique que cinq membres de ce groupe
soient juifs, expose Goebbels, que trois soient demi-juifs, et quatre aryens. »
     
    Hitler est hors de lui, « extraordinairement révolté, dit
Goebbels. Il m’ordonne de veiller à ce que les Juifs de Berlin soient évacués
dès que possible ».
     
    « Les Juifs, déclare Hitler aux dignitaires nazis réunis
à la Chancellerie, sont décidés à remporter la victoire dans cette guerre, à
tout prix, car ils savent que la défaite signifierait leur liquidation
personnelle. Nous voyons désormais clairement ce que Staline, homme de paille
des Juifs, avait préparé pour cette guerre contre le Reich. »
    La démesure des propos accompagne l’ampleur de la répression :
250 Juifs sont exécutés au camp

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