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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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le miroir qui
lui renvoyait son image, en criant : « Je te tiens enfin, canaille. »
     
    Il faut une répression à la mesure de l’importance de
Heydrich.
    Mille trois cent trente et un Tchèques, dont 201 femmes,
sont exécutés sur-le-champ. On tue 3 000 Juifs enfermés dans le camp
de Theresienstadt – un « ghetto » privilégié, le décor où l’on
promène les envoyés de la Croix-Rouge.
    On découvre sur le cadavre d’un agent du SOE le nom du
village de Lidice, une bourgade située non loin de Prague.
    Dix camions chargés d’hommes de la police de sécurité
allemande encerclent Lidice, le matin du 9 juin 1942.
    Les hommes sont fusillés, les femmes déportées au camp de
Ravensbrück.
    Restent les enfants orphelins : 88 d’entre eux sont
jugés racialement inférieurs, déportés et tués. Dix-sept sont envoyés en
Allemagne et adoptés par des familles du Reich.
     
    Lidice est incendié, les ruines dynamitées et le terrain
nivelé. Cinq mille Tchèques ont payé de leur vie la mort de l’Obergruppenführer
SS Reinhard Heydrich, « boucher de Prague » et « bête blonde ».
     

     

 
12 .
    On connaissait l’Obergruppenführer SS Reinhard Heydrich en
France. On avait espéré sa visite.
     
    Il était arrivé à Paris le 7 mai 1942 – vingt
jours avant l’attentat qui devait lui coûter la vie – en compagnie de
plusieurs officiers SS, et parmi eux le général SS Karl Oberg, nommé par Hitler
responsable des SS et de la police en zone occupée.
    Heydrich avait, détachant chaque mot, desserrant à peine les
lèvres comme s’il n’avait pas eu besoin d’ouvrir la bouche pour parler, répété
que la situation en France n’était pas satisfaisante.
     
    Les terroristes judéo-bolcheviques multipliaient les
attaques contre les forces allemandes. Et les représailles, les exécutions d’otages
ne les dissuadaient pas.
    On venait heureusement de remplacer le commandant en chef, le
général Otto von Stülpnagel, un homme velléitaire, accommodant, par son cousin
Karl Heinrich von Stülpnagel, qui arrivait du front de l’Est et avait montré qu’il
n’était en rien un « sentimental ». Quant au général Karl Oberg, il
arrivait de Pologne et avait mis en œuvre, sans hésitation, la « solution
finale ».
     
    En examinant les dernières mesures prises par Otto von
Stülpnagel, Heydrich avait constaté que sur 95 otages exécutés il n’y
avait que 58 Juifs. Il fallait augmenter ces deux chiffres, et ne pas
craindre la haine que ces mesures susciteraient ! En Bohême-Moravie, Heydrich
avait écrasé la résistance. On l’avait appelé le « boucher de Prague »,
mais l’ordre régnait, et les Juifs partaient en rangs silencieux vers l’est !
     
    Heydrich a dit cela à René Bousquet, le secrétaire général
de la police, un homme déterminé qui a demandé – « une nouvelle fois »,
a-t-il précisé – que l’on déportât vers l’est 5 000 Juifs
retenus au camp de Drancy.
    Heydrich l’a promis, puis, dans une atmosphère d’amicale
compréhension, il a longuement bavardé avec René Bousquet.
     
    Les trois mois qui viennent de s’écouler – de février à
avril 1942 – ont changé le climat politique français, a expliqué Bousquet.
L’heure n’est plus aux hésitations.
    Les flammes de la guerre embrasent aussi la France. La Royal
Air Force bombarde les usines de la région parisienne.
    Le 3 mars, à Boulogne-Billancourt, en visant Renault, elle
a tué 623 personnes et en a blessé plus de 1 500 !
     
    Dans la nuit du 28 mars, trois destroyers et dix-huit
vedettes rapides britanniques transportant un commando de 268 hommes
débarquent, après une violente préparation d’artillerie, à Saint-Nazaire, la
base des sous-marins allemands.
    Il s’agit de détruire les installations de cale sèche, qui
permettent les réparations des navires.
    Opération réussie, mais au prix de lourdes pertes chez les
Britanniques, et aussi parmi les habitants de Saint-Nazaire qui ont
spontanément participé, aux côtés des Anglais, aux combats.
     
    Car c’est ainsi, en dépit des bombardements meurtriers de la
Royal Air Force, des destructions et des pertes humaines que les actions
britanniques provoquent, non seulement les Français ne manifestent aucune
hostilité, mais ils aident les Anglais, recueillent des pilotes ou des membres
des commandos et tentent de les cacher.
    Ces actes courageux, punis de mort, sont le fait

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