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1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Luftwaffe ? »
    Ce général porte-parole de la Luftwaffe évoque le
bombardement de Cologne d’une voix hésitante :
    « Nous estimons, dit-il, que deux cents avions ennemis
ont pénétré nos défenses. Les dégâts sont importants… »
    Hitler l’interrompt, s’emporte, vocifère, hurle :
    « La Luftwaffe était probablement endormie la nuit
dernière… moi pas ! Je reste éveillé quand une de mes villes est en feu ! »
    Il gesticule, s’approche, menaçant, de l’officier de la
Luftwaffe.
    « Je remercie le Tout-Puissant de pouvoir compter sur
mon Gauleiter quand ma Luftwaffe me trompe ! Laissez-moi vous dire ce que
m’a rapporté le Gauleiter Grohe. Écoutez, écoutez bien. Il y avait mille avions
anglais ou plus ! Vous entendez mille , mille deux cents avions, peut-être
plus ! »
    Hitler, hors d’haleine, ajoute d’une voix sourde, méprisante,
haineuse :
    « Évidemment, Herr Goering n’est pas là… évidemment ! »
    Le général Bodenschatz, aide de camp du Führer, sort de la
pièce, téléphone à Goering sur la ligne privée du Führer :
    « Vous devriez venir, ça va mal… »
     
    Goering se met en route et, après plusieurs heures, arrive
au QG de Hitler.
    « La suite a été lamentable », se souvient le
général Bodenschatz. Goering tend la main à Hitler qui l’ignore. Goering est
humilié devant des subalternes. Il bégaye, déconcerté, perdu parmi ces
officiers du QG où il compte peu d’amis.
    Le Führer le rend responsable de n’avoir su empêcher ni
briser l’attaque anglaise sur Cologne.
    L’aide de camp de Hitler, le général von Below, qui rentre
de Libye, note dans son journal :
    « Quand j’ai rapporté au Führer mes impressions sur la
situation en Afrique du Nord, il a répondu en déplorant amèrement l’attaque de
Cologne… C’était la première fois que je l’entendais critiquer Goering. Hitler
n’a jamais retrouvé une confiance absolue dans le Reichsmarschall. »
     
    Les jours passent. Hitler peu à peu se calme.
    Il s’est installé dans son nouveau quartier général, dans la
région ukrainienne de Vinnytsia. Il sera ainsi plus proche du front, de ces
offensives qu’il veut décisives.
    La forêt dense et sombre entoure les maisons en rondins et
les bunkers de béton du QG.
    Hitler ne se promène pas sous les grands arbres. Il fait
quelques pas, passant d’une maison à l’autre. Le soir, il se fait projeter les
films tournés par les opérateurs du ministère de la Propagande.
     

     
    Goebbels veut garder une « trace » pour l’éducation
des générations futures.
    On voit dans ces films des Juifs, attablés dans un
restaurant du ghetto. Ils se « gavent de poisson, d’oie, et boivent des
liqueurs et du vin ».
    Il ne s’agit que d’une mise en scène, on filme même le plus
beau corbillard de la communauté juive qui s’avance dans les rues du ghetto, entouré
des dix chantres de Varsovie.
     
    Hitler semble fasciné. Il félicite Goebbels.
    Qui pourra croire, ayant vu ces images d’une vie joyeuse et
opulente, d’une mort dans la dignité, de grandes funérailles, qu’en même temps
s’achève la construction du deuxième camp d’extermination à Treblinka et que
ces images sont un paravent qui masque les fosses ?
     
    La radio et la presse anglaises ont cependant, en mai 1942, fait
état d’un rapport, rédigé par des adhérents du parti polonais Bund, signalant
le massacre d’un millier de Juifs par jour dans les fourgons à gaz de Chelmno
et estimant à 700 000 le nombre de Juifs polonais assassinés.
    Mais le New York Times s’est contenté – lui qui
fait autorité – de publier un court article évoquant ces chiffres en
page 5 du quotidien.
    On pouvait donc mettre en œuvre la « solution finale ».
    Personne ne viendrait accuser le Reich de l’extermination
des Juifs, que le Reich fût victorieux ou défait, ces millions de vies seraient
devenues cendres et fumée.
     
    Mais, Hitler en est sûr, le Reich sera victorieux, et chaque
jour en ce printemps 1942 voit fleurir de nouvelles victoires.
    Les villes de Kharkov, Sébastopol, Voronej, Rostov sont
conquises ou encerclées, les Russes sont chassés de Crimée, le Don est atteint,
bientôt ce seront la Volga et Stalingrad.
     
    « Le Russe est fini », répète Hitler.

 
18 .
    Hitler méprise trop les Russes, ces Untermenschen , pour
connaître et comprendre ces « sous-hommes ».
     
    Dans son nouveau quartier général de

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