Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
1942-Le jour se lève

1942-Le jour se lève

Titel: 1942-Le jour se lève Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
mort les deux tiers des Juifs de France.
     
    Cependant, parmi les 4 051 enfants arrachés à
leurs parents en juillet 1942, lors de la grande rafle du Vél’ d’Hiv’, il n’y
eut aucun survivant.
     
    Dès le 22 août 1940, le général de Gaulle avait écrit à
Albert Cohen, conseiller politique du Congrès juif mondial à New York, l’assurant
que « la France libérée ne peut manquer d’avoir à cœur de veiller à ce qu’il
soit fait justice des torts portés aux collectivités victimes de la domination
hitlérienne et entre autres aux communautés juives »…
     
    Mais l’« opération » Vent printanier , le
nom de code nazi pour désigner la mise en œuvre de la « solution finale »
en France et en Europe de l’Ouest, se poursuit.
    Les trains de la honte et de la mort roulent vers Auschwitz.
     
    Le 5 août 1942, sous le titre « Le plan de
dégradation de la France », Radio-Londres, dans l’émission de la France
Libre, appelle à s’opposer à la persécution antisémite.
    « Comme en Allemagne, comme en Tchécoslovaquie, comme
en Autriche, comme en Pologne, comme partout, la persécution des Juifs n’est qu’un
prélude, l’opération préliminaire à d’autres mesures d’asservissement du peuple
français tout entier.
    « Pour y faire échec, un seul mot d’ordre : SOLIDARITÉ.
    « Solidarité pour tous les persécutés, pour toutes les
victimes, pour tous ceux qui sont menacés.
    « Chaque Français qui dispose d’un lit et de quelques
légumes doit abriter, nourrir et protéger un Juif ou un chômeur. »
     
    Mais parmi ceux qui ont réussi à échapper aux rafles, jeunes
gens devenus des proscrits, des hors-la-loi, nombreux sont ceux qui ne
cherchent pas seulement un refuge, mais surtout l’occasion d’agir, de se battre.
    Ils vont souvent rejoindre les rangs de l’organisation de la
MOI créée par le parti communiste.
    Ils deviennent les intrépides et déterminés auteurs de
nombreux attentats.
    Ce sont eux que la police française et la police allemande
traquent.
    Ce sont eux qu’on fusille ; eux dont les noms « étrangers »
sont inscrits en lettres noires sur l’affiche rouge que les Allemands apposent
sur les murs de Paris.
    On les appellera des « bandits », des « terroristes ».
    Ils sont des « résistants ».

 
26 .
    Ces résistants juifs qui attaquent les dépôts de l’armée
allemande, qui abattent les officiers et les soldats de la Wehrmacht, afin de
créer un climat d’insécurité pour les troupes d’occupation, constituent pour la
propagande allemande, reprise mot à mot par la presse de la collaboration, l’ armée
du crime.
    Plus généralement, d’un bout à l’autre de l’Europe, sous la
botte allemande, les Juifs sont considérés comme des « parasites »
qui prolifèrent, corrompent la société, la civilisation, se livrent aux « trafics »,
au marché noir.
     
    Cette stigmatisation des Juifs est aussi le moyen de
justifier les rafles, les déportations.
    Et le premier train de la honte et de la mort quitte Drancy
pour Auschwitz le 19 juillet 1942.
    Mais les journaux de la collaboration Le Petit Parisien, Je
suis partout, affirment que les Juifs arrêtés, déportés, ne sont que des
trafiquants du marché noir, des criminels qui violent les lois.
    Lorsque le représentant du gouvernement de Vichy tient une
conférence de presse pour justifier les mesures antisémites, il déclare :
    « Le gouvernement ne peut pas tenir compte des
protestations qui lui parviennent de différents milieux. Ces milieux expriment
les thèses religieuses, idéologiques, ce qui est leur droit.
    « Ils réagissent à des rumeurs dont on peut
difficilement contrôler l’exactitude.
    « Le gouvernement, lui, doit agir dans le sens
supérieur de l’intérêt de l’État. »
     
    En fait, Pétain et Laval n’ignorent rien des conséquences
barbares de la politique antisémite qu’ils mettent en œuvre en collaboration
avec les autorités allemandes.
    Pétain reçoit ainsi de nombreuses lettres d’anciens
combattants juifs, décorés à titre militaire, qui font appel à celui qu’ils
continuent de considérer comme leur chef, vainqueur à Verdun. Pétain ne répond
pas.
     
    Des proches du Maréchal en 1940 et 1941 lui écrivent pour
témoigner de ce qu’ils voient.
    L’un d’eux, René Gilloin, s’indigne des scènes auxquelles il
a assisté à Vaison-la-Romaine : enfants arrachés à leur mère, femmes à
leur

Weitere Kostenlose Bücher