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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Einsatzgruppen qui ne laissent
que ruines et cadavres.
    « Le résultat de tels procédés sur une population
paisible est désastreux, en particulier la fusillade de tant de femmes et d’enfants…
Ne devrait-on pas tenir compte, dans ces expéditions, de l’âge et du sexe des
gens et de la situation économique, par exemple les besoins de la Wehrmacht en
spécialistes pour son matériel d’armement ? »
     
    Les commissaires du Reich – dépendant de Sauckel –
entrent ainsi en conflit avec les SS « exterminateurs » qui arguent
des nécessités de la guerre anti-partisans et de la « solution finale ».
     
    Parfois, on réussit à « exterminer » en « ménageant
les ressources ».
    « Dans les dix dernières semaines, écrit un officier SS,
nous avons liquidé environ 50 000 Juifs… Dans les campagnes autour de
Minsk, la “juiverie” a été éliminée, sans compromettre la situation en matière
de main-d’œuvre. »
     
    Mais le plus souvent, Sauckel rencontre l’hostilité des SS, de
la Wehrmacht.
    « Mon Führer ! écrit-il, je vous demande d’annuler
ces ordres qui s’opposent au recrutement régulier de main-d’œuvre masculine et
féminine dans les territoires soviétiques occupés, et ce afin de permettre de
remplir ma tâche. »
    Il irrite les autres dignitaires nazis : Speer, Goering,
Himmler.
    « Sauckel est atteint de paranoïa, écrit Goebbels dans
son Journal. Il a rédigé un manifeste pour tous ses subordonnés. Il
est écrit dans un style baroque, pompeux et excessif. Il termine son papier par
ces mots : “Écrit en avion le jour de l’anniversaire du Führer et en
survolant la Russie.” Il est grand temps de lui rabattre son caquet. »
     
    Mais ces divergences ne freinent pas la machine à tuer, à
déporter, à exploiter nazie.
    Elle a créé au cœur de l’Europe, et pour des millions d’hommes
et de femmes, des conditions de vie et de travail qui avaient disparu depuis
près de deux millénaires.
    Elle massacre dans les camps d’extermination des millions d’autres
humains avec une efficacité technique inégalée dans l’histoire barbare
des hommes.
    Là où cette « machine » est passée, la mort règne.
     
    Les Russes – femmes, vieillards – qui ont survécu,
cachés dans les forêts, dans les caves, témoignent de la barbarie nazie. Ils
montrent, racontent aux soldats de l’armée Rouge qui les ont libérés ce qu’ils
ont subi.
    « Les Allemands, écrit un journaliste russe qui
parcourt ces régions abandonnées par la Wehrmacht, incendient les villages, scient
les arbres des vergers, font disparaître toute trace d’occupation humaine. Dans
les fermes, ils prennent charrues, moissonneuses et faucheuses, ils en font des
tas et les font sauter. »
    Dans la plupart des bourgs, il n’y a plus âme qui vive ;
les uns ont été exécutés ou sont morts de faim, les autres ont été déportés
pour le travail forcé. Les maisons ont été détruites.
    La Wehrmacht a laissé derrière elle une « terre brûlée »,
des cadavres par dizaines de milliers. Elle a pendu en masse, exécuté, violé ;
détruit là toutes les églises, ici, dans la ville de Viazma, sur 5 500 immeubles,
il n’en reste que… 51 !
    Les prisonniers russes ont été exterminés ou sont morts de
faim ou de froid.
    La colère, le désir de vengeance emportent souvent les
Russes qui tuent à leur tour les blessés allemands et les rares soldats qui ont
été faits prisonniers.
    On les maltraite avant de les tuer. On les interroge. Ils
disent que le Feldmarschall von Manstein prépare pour la fin du mois de février
1943 une contre-offensive vers le Donetz, en direction de Kharkov et de
Bielgorod, deux villes que les Russes viennent de libérer.
    Est-ce possible ?
     
    Staline le craint.
    Il est sombre, plus impitoyable que jamais, comme si la
victoire que vient de remporter l’armée Rouge à Stalingrad, puis en repoussant
les Allemands de plus de 300 kilomètres vers l’ouest, était déjà effacée.
    Aux généraux qui expliquent que le dégel va commencer, que
les tanks allemands ne pourront que s’enfoncer dans la boue, Staline répond par
quelques phrases méprisantes.
    Savent-ils, comme il sait, que von Manstein dispose d’un
nouveau char lourd, le Tigre , dont les chenilles sont si larges que le
char peut avancer sur n’importe quel terrain ? Son blindage, son canon de
88 le rendent redoutable. Et comme le Donetz est encore gelé, les

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