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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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aurons donné un coup d’arrêt
à la cupidité des étrangers ».
    Goebbels tient de tels propos !
     
    Certes la confiance dans le Führer commence à s’effondrer, mais
on ne voit pas d’autre issue que d’accepter son sort, puisque si l’on
capitulait on ne sait pas à qui on serait livré.
    Les Anglais et les Américains n’exigent-ils pas une
reddition inconditionnelle ? Et il y a ces Russes barbares qui voudront se
venger !
    Alors au lendemain d’un bombardement, on peut lire sur le
mur demeuré debout d’un magasin un écriteau :
     
    « Ici,
la vie continue. »
     
    Pourtant jamais les bombardements n’ont été aussi fréquents,
aussi féroces.
     
    La maîtrise de l’air des Alliés est si grande que les « Forteresses
volantes » B17 de l’US Air Force inaugurent le 27 janvier 1943 à
Wilhelmshaven les bombardements de jour sur les villes allemandes.
    Le 30 janvier 1943, à 11 heures du matin, des Mosquito de la Royal Air Force bombardent Berlin, interrompant la cérémonie marquant le
dixième anniversaire de la venue de Hitler au pouvoir.
     
    Les bombardiers arrivent par vagues successives, de jour et
de nuit. Les flottes de Lancasters, de Halifax, de Liberator, de Forteresses volantes B17 sont composées de plusieurs centaines d’appareils.
    Elles sont précédées par des avions Pathefinders chargés, à l’aide de bombes incendiaires, de localiser les cibles.
    Mais les bombardiers, pour éviter les barrages de la Défense
Contre Avions (DCA), lâchent leurs bombes loin de leurs cibles, si bien que
les villes sont frappées dans tous leurs quartiers, qu’ils soient éloignés ou
non des usines, des ports, des gares.
    En fait, pour le Bomber Command, le but n’est pas seulement « la
destruction et la dislocation progressive du système militaire, industriel et
économique allemand », mais aussi l’ébranlement du moral de la population
jusqu’au point où sa capacité de résistance armée sera affaiblie définitivement.
     
    « On veut terroriser. »
    Des dizaines de milliers d’Allemands sont tués et blessés
par ces bombardements qu’aucune DCA, aucune escadrille de chasse ne peut
arrêter.
    Les bombardiers lâchent des leurres métalliques, ce qui les
rend moins vulnérables parce que les radars de la DCA ne sont plus efficaces.
    Les bombes, de plus en plus lourdes, tombent en formant un « tapis »
de flammes. Le sol « fond ». Les corps se concassent.
    C’est l’enfer, que l’on tente de fuir.
    On évacue les enfants, les femmes vers les villages, mais en
même temps Goebbels, Speer – ministre de l’Armement – décrètent la
mobilisation « pour le travail de tous les Allemands » – de 16 à
65 ans pour les hommes, de 17 à 45 ans pour les femmes.
     
    Cela
ne suffit pas. Des millions de travailleurs étrangers sont requis, déportés en
Allemagne, traités en esclaves, sous-alimentés, battus, exécutés. Les femmes
sont vouées, en plus de leur travail, à la prostitution.
    Le Gauleiter Sauckel exige que les SS, la Gestapo, les
polices, la Wehrmacht lui livrent les travailleurs étrangers indispensables aux
usines d’armement allemandes.
    « Je parle au nom du Führer, dit-il, vous pouvez être
certains qu’en aucun cas je ne me laisserais guider par le sentiment ou par
quelque vague de romantisme.
    « L’effort sans précédent que nous impose cette guerre
EXIGE que nous mobilisions des millions d’étrangers pour travailler en
Allemagne à notre économie de guerre totale et que nous tirions d’eux le
maximum de rendement. »
     
    Scènes atroces : mères que l’on sépare de leurs enfants,
jeunes filles que l’on prostitue, gardiens qui tuent avec sadisme, frappent à
grands coups de fouet.
    Dilemme : les autorités allemandes, les SS, sont tenues
de fournir de la main-d’œuvre, et en même temps d’exterminer les populations !
    Ainsi les généraux SS doivent justifier leur faible
rendement : ici, dans telle partie de l’Ukraine, ils n’ont tué que 42 000 Juifs
sur un total de 170 000 ! Ils répondent : « Dans la région,
il n’y a pratiquement que les Juifs comme main-d’œuvre spécialisée. On est bien
forcés de les ménager, faute d’autres ressources. »
     
    Mais la pression de Himmler est constante. La logique de l’extermination
s’oppose à celle des « recruteurs de main-d’œuvre ».
    Les SS massacrent, les représentants de Sauckel s’élèvent
contre ces « expéditions » des

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