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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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Dniepr
dans des conditions très difficiles. Dans ce cas, nous ne pourrons conserver la
Crimée. À ce qu’il paraît, la supériorité de l’ennemi est trop grande là aussi.
Je me demande où nous irons ensuite. »
     
    Mais en Italie, les Allemands, sous les averses d’automne
qui transforment les chemins des Abruzzes en torrents de boue, tiennent la
ligne Gustav, de Cassino à Orsena.
    Au sud, l’Italie – un tiers de la péninsule – est « libre ».
    Libre de mourir de faim, de misère, de corruption, de
prostitution, d’humiliation.
    À Naples, les Allemands ont brûlé 50 000 livres et
manuscrits de la bibliothèque de l’université. Ils ont détruit 80 000 livres
et archives mis à l’abri à Nola. Et jeté des dizaines de tableaux dans les
brasiers.
    En se repliant, ils ont pillé les châteaux, saccagé, brisé
les meubles précieux, répandu des immondices.
     
    Puis les Américains ont occupé Naples, ville affamée, insalubre –
une épidémie de typhus y fait des ravages.
    Tout s’y vole et s’y vend. Les soldats américains sont
dépouillés, leurs armes, leurs camions volés, vendus et revendus.
    La mafia prospère dans cette situation. Elle contrôle la
prostitution, les vols et les trafics.
    Il en est de même en Sicile, où un parti réclame l’indépendance
et un autre demande le rattachement de l’île aux États-Unis.
    Partout, des nuées d’enfants mendient, volent, s’offrent aux
soldats. La dignité se dissout dans la faim, la misère, la corruption. On cire
les chaussures – «  Shoes shine ! »  – et on tend
la main et on offre son corps.
     
    Pendant ce temps, le roi d’Italie et le gouvernement Badoglio
sont installés à Salerne, cependant qu’un Comité de Libération Nationale conteste
un monarque qui a, en 1922, installé le fascisme au pouvoir.
    Et lorsque ce roi-là, ce maréchal Badoglio-là déclarent, le 13 octobre
1943, la guerre à l’Allemagne, personne n’oublie que ces hommes-là ont été les
alliés du Reich jusqu’à l’été 1943, quand le glas de la défaite résonnait pour
l’Allemagne.
     
    Le gouvernement de la République sociale italienne qui
rassemble, autour du lac de Garde, Mussolini et ses derniers fidèles n’est ni
plus représentatif ni plus honorable.
    Toute la région est bloquée par les Allemands.
    Les « ministères » sont dispersés dans des villas
luxueuses échelonnées le long de la rive du lac, de la petite ville de Salò
jusqu’à Gargnano où habite Mussolini.
    Les SS patrouillent partout, y compris dans le jardin de la
villa Feltrinelli, celle qu’a choisie Mussolini. Un canon antiaérien est mis en
batterie sur le toit.
    Les trente SS de la garde personnelle du Führer, installés
dans les étages, écoutent les criailleries des petits-enfants du Duce, les
malédictions que lance Rachele, l’épouse du Duce, qui voue aux enfers Claretta
Petacci, la maîtresse de Mussolini.
     
    Les intrigues opposent les « ministres » et leurs
clans les uns aux autres, surveillés par le général SS Wolff et l’ambassadeur
du Reich, Rahn.
    Mussolini, épié, joue à gouverner, condamne le « complot
maçonnique », la « ploutocratie internationale », prépare le
premier congrès du Parti fasciste républicain qui doit se réunir à Vérone le 14 novembre
1943.
    « Le peuple, de nouveau en armes, écrit Mussolini, doit
tenir sur les fonts baptismaux notre République Sociale, c’est-à-dire fasciste,
dans le sens premier de notre révolution. »
     
    En fait, derrière les mots sonores et creux – « abolition
du système capitaliste et lutte contre les ploutocraties mondiales » –
les repubblichini se vengent, préparant le procès du comte Ciano.
    Ils ont peur. Ils traquent avec les SS les partisans. Et les
Allemands n’hésitent pas à massacrer, à brûler des villages, en Émilie, dans le
Piémont.
    Les repubblichini sont souvent des jeunes gens d’à
peine dix-sept ans, enfants perdus que grisent cette violence, ces armes, dont
ils peuvent faire usage et qui, quand ils sont vaincus, pleurent, supplient, demandent
grâce.
     
    L’Italie du Nord s’enfonce ainsi dans une guerre civile
doublée de l’oppression qu’exercent avec sauvagerie les SS.
     
    À Rome, Herbert Kappler, le chef du service de sécurité SS
dans la capitale, ordonne à la communauté juive – 34 000 se trouvent
dans la zone allemande – de livrer 50 kilos d’or si elle veut
échapper à la

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