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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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250 000 –
harcèlent les Allemands.
    Ils multiplient les attaques, créent un climat de peur –
de terreur même – parmi les soldats allemands. On n’est jamais en sécurité.
    Le collaborateur français Fernand de Brinon, un véritable
pronazi, qui rend visite à la Légion des Volontaires Français, se rend
compte que son escorte est constamment sur le qui-vive, ouvrant le feu, à tout
instant.
    La traversée des forêts est un calvaire. Aucun itinéraire n’est
sûr !
    Et désormais les groupes de partisans sont coordonnés, disposent
de canons, sont encadrés par des officiers qui ont été parachutés.
    En une seule nuit, celle du déclenchement de la
contre-offensive russe, vers Orel et Smolensk, après la bataille de Koursk,
6 000 rails sautent. En quelques semaines, 634 trains déraillent !
Les pertes allemandes s’élèvent à plusieurs dizaines de milliers d’hommes. Et l’anxiété,
l’angoisse, la peur incitent aux massacres.
     
    Les troupes de la Wehrmacht – et non des Einsatzgruppen – brûlent les villages avec leurs habitants. Et la haine des Russes pour l’Allemand
devient un ouragan que plus rien ne peut arrêter.
    Les partisans – dont l’héroïsme est exalté par la
presse – ne font pas de prisonniers, vengent les femmes violées, les
enfants jetés dans les maisons en flammes. Car les Allemands des brigades
spécialisées dans la lutte anti-partisans laissent derrière eux des milliers de
victimes.
    Un général de la Wehrmacht confie que « la brigade
Dirlewanger se compose surtout d’anciens criminels condamnés, dont un certain
nombre d’assassins, versés dans les unités anti-partisans en vertu des
directives de Himmler qui indiquent qu’un des objectifs de la campagne de
Russie est de réduire de 30 millions la population slave… ».
    En Biélorussie, au terme de l’opération Cottbus, menée
contre les partisans, on relèvera pour 59 Allemands tués 9 500 victimes…
partisans ou soupçonnés de l’être !
     
    Le
Feldmarschall Keitel rappelle aux chefs d’unité les directives du Führer
concernant la « répression des bandits » («  Achtung Banditen  »,
peut-on lire le long des routes).
    « Les troupes ont donc le droit et le devoir de
recourir à tous les moyens, même contre les femmes et les enfants, afin d’assurer
le succès de leur opération.
    « Les scrupules de quelque ordre qu’ils fussent
seraient un crime contre le peuple allemand et les soldats allemands.
    « Aucun Allemand participant à une action contre les
bandits et leurs complices ne sera tenu pour responsable d’actes de violence en
ce qui concerne aussi bien la discipline que la jurisprudence. »
     
    Combien de partisans engagés dans cette guérilla, saluée par
Staline comme l’héritage glorieux des paysans de 1812, harcelant la Grande
Armée napoléonienne ? Peut-être 500 000.
    Combien de victimes ? Peut-être pour la seule
Biélorussie : 1 million.
     
    Cette guérilla est portée par le souffle de la victoire.
    La chute de Mussolini – ce « chacal à la voracité
sans limites mais aux dents pourries » – donne la certitude que la « Bête
fasciste » est frappée à mort.
    « Le chacal Mussolini a vendu l’Italie à Hitler, dit
Staline, mais celui-ci avec la liquidation de son offensive de Koursk, a reçu
un coup terrible. L’effondrement du Chacal en est un autre ! »
     
    Une vague de patriotisme – de nationalisme russe –
déferle, voulue par Staline.
    Il donne l’ordre au cinéaste Eisenstein de réaliser un film
à la gloire d’Ivan le Terrible, tsar cruel mais fondateur de l’État moscovite
et dont Staline se veut l’héritier.
    Le « tyran » soviétique ranime les traditions
tsaristes : dans les régions libérées on crée des Écoles Souvorov sur le
modèle des Écoles des Cadets, des tsars. C’est le culte de l’armée, des
uniformes, des épaulettes, qu’on veut célébrer.
    « Ce système d’éducation, peut-on lire, est tout entier
fondé sur l’idée de la conscience militaire qui doit imprégner la chair et le
sang de l’élève dès son plus jeune âge. »
    On y apprend l’anglais, les bonnes manières, la valse et la
mazurka.
    On favorise la renaissance de l’Église, soutien des tsars, et,
en septembre 1943, on célèbre avec faste le couronnement du patriarche de
Moscou.
     
    Le 7 novembre 1943, jour anniversaire de la Révolution,
on défile avec inscrit sur les

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