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1943-Le souffle de la victoire

1943-Le souffle de la victoire

Titel: 1943-Le souffle de la victoire Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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explique sa déception sans
renier son « national-socialisme ».
    « Nous avons mis notre espoir, écrit-il, non pas dans l’Allemagne
mais dans le socialisme hitlérien.
    « Nous avons espéré en 1940 et en 1941 que le
socialisme hitlérien, suscité par l’occasion merveilleuse qui s’offrait à lui, allait
se renforcer et s’amplifier dans les deux directions d’une économie sociale
européenne et d’une internationale des nationalismes.
    « Mais la guerre en Russie a absorbé toutes les pensées,
toutes les vertus, toutes les actions du mouvement hitlérien. Nous n’avons rien
vu apparaître de ces mesures audacieuses, bouleversantes, transfigurantes, qu’en
Français, habitués au coup d’œil universaliste, nous attendions. »
     
    Ce qu’on découvre en 1943, c’est un régime terroriste qui ne
se dissimule plus.
    Les miliciens et les agents de la Gestapo fondent de nuit
sur un village, fracassent les portes, arrêtent les Juifs dont un délateur, anonyme,
a indiqué la présence.
    Les femmes, les enfants sont entraînés comme les hommes. Et
au matin, on retrouvera leurs corps martyrisés jetés au fond d’un puits.
     
    « Terreur contre terreur », disent les miliciens, et
certains policiers et magistrats les approuvent et les aident.
    Les uns torturent, les autres – procureurs – condamnent
à mort. Les guillotines sont dressées dans les cours des prisons, à Paris, à
Toulouse, dans de nombreuses autres villes de France.
    Les procureurs assistent au supplice. Ce sont des magistrats français et la méthode d’exécution est française.
    On condamne ces « terroristes », communistes, étrangers,
apatrides, Juifs qui abattent des militaires allemands.
     
    Le maréchal Pétain, qui reçoit les procureurs à Vichy, les
encourage, leur recommande la sévérité.
    Et de sa voix chevrotante, il dit, lui que l’on présente
comme un « sage » au-dessus des sanctions :
    « Vous avez les honnêtes gens avec vous, vous devez
agir avec autorité. »
     
    Les procureurs « s’exécutent ».
    Et dans l’émission de la BBC, « Les Français parlent
aux Français », Maurice Schumann, le porte-parole inspiré de la France
Libre, avertit les procureurs généraux de Douai, de Lyon, de Montpellier qui
ont envoyé des patriotes à la mort :
    « Désormais, quoi que vous puissiez faire, il est trop
tard pour vous racheter. »
     
    À Toulouse, l’avocat général Lespinasse, qui a requis et
obtenu la condamnation à mort du commandant des Francs-Tireurs et Partisans
Français (FTPF), Marcel Larger, accusé d’avoir transporté des explosifs, est
abattu en pleine rue de quatre balles de pistolet alors qu’il se rend à la
messe, le dimanche 10 octobre 1943.
    Les camarades de Larger, ces membres de la Main-d’Œuvre
Immigrée (MOI), l’ont vengé.
    Le 23 octobre, l’intendant de police, Barthelet, qui
avait offert une prime très importante en argent « à quiconque permettrait
d’identifier le ou les auteurs de l’attentat commis par arme à feu au cours de
la nuit du 23 au 24 courant contre un militaire allemand, rue de Bayard à
Toulouse », est abattu à son tour.
     
    C’est bien la logique sanglante de la guerre civile, « terreur
contre terreur », qui, en cet automne et hiver 1943, entraîne résistants
et collaborateurs.
    Dans la région parisienne, le groupe FTP-MOI, dirigé par
Missak Manouchian, est d’une audace et d’une efficacité redoutables.
    Le 6 octobre 1943, au cœur de Paris, place de l’Odéon, un
groupe de partisans attaque une soixantaine de soldats allemands.
    En province – dans le Sud-Ouest, dans la région
lyonnaise – les militaires allemands sont assassinés, leurs casernements
attaqués, les trains dynamités.
    On lit presque chaque jour dans les journaux des « Avis »
encadrés de noir annonçant des exécutions de Français par les autorités
allemandes ou incitant à dénoncer les « terroristes », cette « armée
du crime ».
     
    La presse lyonnaise publie ainsi en novembre 1943 l’ Avis suivant :
    «  Ces jours derniers, des misérables ont commis, sous
le prétexte des mots d’ordre politiques, des actes de terrorisme, sabotage de
voies ferrées, dépôt de bombes, brigandages, incendies. Ce sont surtout des
Français qui ont été victimes de cette activité.
    « En conséquence, les éléments réfléchis de la
population sont invités à transmettre sans délai toutes les indications
susceptibles de

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