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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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des
Ardennes voulue et conçue par le Führer est lancée.
    Et les commandos d’Otto Skorzeny réussissent à créer
confusion, panique, immenses embouteillages. Les Américains, qui ont capturé
quelques-unes de ces jeeps, organisent des contrôles qui bloquent la
circulation des unités. Le général Bradley raconte ce qu’il a vécu.
     
    « Un demi-million de GI’s jouaient au chat et à la
souris chaque fois qu’ils se rencontraient sur la route. Ni le grade, ni les
pièces d’identité, ni les protestations ne mettaient le voyageur à l’abri d’un
interrogatoire à chaque carrefour rencontré. À trois reprises, des GI’s
méfiants m’intimèrent l’ordre de prouver mon identité. La première fois en
identifiant Springfield comme la capitale de l’Illinois (mon interrogateur
prétendait que c’était Chicago) ; la deuxième fois en localisant avec
précision les différents joueurs d’une ligne de mêlée au football américain ;
la troisième fois en donnant le nom de l’époux du moment d’une blonde appelée
Betty Grable. Le nom de Grable m’arrêta, mais la sentinelle n’en fit pas
autant. Satisfait de m’avoir collé, il me laissa néanmoins passer. »
     
    L’un des commandos capturés assure que certains groupes ont
pour mission de « liquider » Eisenhower et d’autres généraux alliés.
    Les services de sécurité multiplient les précautions et
Eisenhower est contraint de s’y soumettre, ce qui rend encore plus difficile
l’exercice du commandement suprême.
    Le capitaine Butcher qui se rend le 23 décembre 1944 au
quartier général écrit :
    « J’ai été à Versailles aujourd’hui et j’ai vu Ike. Il
est prisonnier de notre police de sécurité et il s’irrite énormément, mais en
vain, des restrictions qui sont imposées à ses déplacements. La maison est
entourée de toutes sortes de gardes, certains armés de mitrailleuses, et
lorsqu’il se rend à son bureau ou en revient, il doit rouler précédé, et
parfois suivi, par un garde armé à bord d’une Jeep. »
     
    La contre-offensive rencontre d’abord des succès
foudroyants. Elle bénéficie non seulement de l’effet de surprise, mais aussi du
brouillard bas qui couvre la région, interdisant à l’aviation alliée
d’intervenir durant cinq jours.
    En outre, comme le rapporte von Rundstedt :
    « Le moral des hommes prenant part à l’offensive est
extraordinairement haut lors du déclenchement de celle-ci. Ils croient
réellement que la victoire est possible, à la différence des généraux qui
connaissent la vérité. »
     
    Pas de réserve. Pas de carburant en quantités suffisantes.
Les Allemands sont bloqués à moins de 500 mètres de l’énorme dépôt
d’essence de Stavelot qui contient plus de 12 millions de litres
d’essence !
    Et la résistance des Américains au carrefour routier de
Bastogne bloque la percée allemande, d’autant plus que, le ciel se dégageant,
l’aviation alliée peut massivement intervenir. Elle soutient les blindés du
général Patton qui, venant du sud, attaquent le flanc de la percée allemande.
     
    Le général von Manteuffel mesure les conséquences de cette
situation.
    « Nous avions à peine recommencé d’avancer que les
Alliés déclenchèrent leur contre-offensive, écrit-il. Je téléphonai au général
Jodl et le priai d’informer le Führer que j’allais retirer mes forces avancées
de la partie antérieure du saillant que nous avions créé. […] Mais Hitler
interdit ce mouvement de repli. Si bien qu’au lieu de nous replier à temps,
nous fûmes repoussés petit à petit sous la pression des attaques alliées, en
souffrant inutilement. […] À cause de l’interdiction par Hitler de tout repli,
nos pertes furent bien plus élevées au cours de cette phase des combats
qu’elles ne l’avaient été précédemment. Ces pertes signifiaient la faillite
totale car nous ne pouvions pas nous en permettre d’aussi élevées. »
    Von Rundstedt partage l’analyse de Manteuffel :
    « Je voulus arrêter l’offensive à un moment opportun,
dit-il, alors qu’il était évident qu’elle ne pourrait pas atteindre son but,
mais Hitler insista avec fureur pour qu’elle continue. Ce fut un second Stalingrad. »
     
    Hitler, le visage boursouflé par le mépris que lui inspirent
ses généraux, refuse de discuter leurs arguments.
    Il brosse d’une voix exaltée le tableau de cette coalition
qui réunit les serviteurs du capitalisme

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