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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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flot
bolchevique expirerait devant les frontières de la province de la Warthe et y
subirait sa défaite décisive. Aussi personne n’a abandonné la province. Avec
une confiance inébranlable dans le Führer et dans la victoire finale, tous ont
attendu l’heure du combat et de la décision, prêts à opposer au bolchevisme, si
c’était nécessaire, le rempart de leurs cadavres pour sauver l’Allemagne et
l’Europe de la barbarie de l’Est ! Nous devons remercier le secrétaire
d’État Naumann d’avoir affirmé une fois de plus à tous les habitants de la
Warthe que, selon la volonté du Führer, la soldatesque bolchevique ne mettra
jamais le pied sur cette terre. Remercions-le de nous avoir montré une fois de
plus à quel point la victoire finale est proche. »
    Il s’interrompt un instant avant de poursuivre :
    « … Vive le Führer ! Vive le Grand Reich
allemand ! Vive l’heure où le bolchevisme doit s’effondrer et où nous
pourrons enfin remplir, sans rencontrer d’obstacles, notre mission allemande
dans les territoires de l’Est. »
     
    Les populations allemandes qui ont assisté à ces réunions et
écouté ces propos rassurants sont rentrées paisiblement chez elles.
     
    Le 12 janvier 1945, 180 divisions russes –
des centaines de milliers d’hommes, des milliers de tanks T34 et de
canons, d’« orgues de Staline » – s’élancent vers l’Ouest.
     
    Le 17 janvier tombe Varsovie.
    « Le 27 janvier, écrit Guderian, le raz-de-marée
russe prend pour nous les proportions d’un désastre complet. »
    Ce 27 janvier, les troupes de Joukov traversent l’Oder
et sont à 200 kilomètres de Berlin.
    Le 29 janvier, Poznan est encerclée.
    Cracovie, Tilsitt, Tannenberg sont déjà tombées.
    Budapest est encerclée et sera conquise le 13 février.
    Vienne, Prague, Torgau et naturellement Berlin sont des
cibles proches.
    La Silésie et son charbon sont perdus.
    La Prusse est isolée du Reich.
     

     
    Le désastre est tel que Guderian se tourne vers le ministre
des Affaires étrangères, Ribbentrop, et lui demande de proposer un armistice à
l’Ouest.
    La question est posée le 27 janvier par Hitler
lui-même.
    « Pensez-vous que les Anglais voient avec enthousiasme
ce qui se passe sur le front de l’Est ? » demande le Führer.
    Le général Jodl répond que les Anglais ont toujours
considéré les Russes avec méfiance.
    Guderian ajoute :
    « Si cela continue, nous recevrons un télégramme des
Anglais dans quelques jours. »
     
    Les dirigeants nazis vivent ainsi dans l’illusion, la seule
manière qui leur reste de nier la réalité et d’espérer échapper à la justice
des vainqueurs.
    Ils ignorent que Churchill a, le 6 janvier 1945, envoyé
un message à Staline soulignant qu’« à l’Ouest la bataille est très dure…
Pouvons-nous compter sur une importante offensive russe sur le front de la
Vistule, ou ailleurs durant le mois de janvier ? À mon avis, le temps
presse ».
    Staline répond favorablement dès le lendemain.
    « Les nouvelles que vous me donnez, écrit Churchill,
seront un grand encouragement pour le général Eisenhower. Car les renforts
allemands devront être coupés en deux. »
    Staline dans son ordre du jour de février 1945 affirme que
« notre offensive d’hiver a eu pour premier effet de stopper l’offensive
allemande à l’Ouest destinée à reprendre la Belgique et l’Alsace »…
    Et Churchill souligne « que ce fut un très beau geste
de la part des Russes et de leur chef de hâter le démarrage de cette vaste
offensive au prix de lourdes pertes. La satisfaction d’Eisenhower fut très
grande ».
     
    On est loin de la chimère d’une rupture d’alliance à
laquelle veulent croire les dirigeants nazis.
    En fait, le Führer lui-même ne peut donner le change.
    Quand le 30 janvier 1945, il prononce le rituel
discours pour l’anniversaire de sa nomination aux fonctions de chancelier le
30 janvier 1933, sa voix lugubre se déchaîne pour dénoncer « la
conspiration judéo-internationale » contre l’Europe, mais il ne promet pas
un retournement de la situation du Reich.
     
    « En épargnant ma vie, le 20 juillet 1944, dit-il,
le Seigneur a montré son désir de me voir demeurer votre Führer. »
    Puis, sans un mot de réconfort, il lance un appel :
    « Travailleurs allemands, travaillez ! Soldats
allemands, combattez ! Femmes allemandes, soyez plus que jamais
fanatiques ! Ce que nous

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