Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
Vom Netzwerk:
fureur.
Elle va la mener en bon ordre. C’est ainsi que nous avons depuis quinze cents
ans gagné chacune de nos victoires… [Il faut] que les consignes données par le
gouvernement français et par les chefs français qu’il a qualifiés pour le faire
soient exactement suivies… [Il faut] que l’action soit conjuguée avec celles
que mènent de front les armées alliées et françaises… L’action des armées sera
dure et sera longue. C’est dire que l’action des forces de la Résistance doit
durer jusqu’au moment de la déroute allemande… La bataille de France a
commencé. Il n’y a plus dans la nation, dans l’Empire, dans les armées, qu’une
seule et même volonté, qu’une seule et même espérance. Derrière le nuage si
lourd de notre sang et de nos larmes, voici que reparaît le soleil de notre
grandeur. »
     
    Les heures, les jours.
    C’est comme si d’avoir prononcé ces phrases l’avait épuisé,
peut-être s’est-il laissé jouer ?
    Il prépare un télégramme pour Alger. Il faut que le
Gouvernement Provisoire soit averti de ce qui se passe ici.
    « Mon voyage a pour principal objet de couvrir la
marchandise… »
    Il hésite à poursuivre. Il sait que l’opinion anglaise, les
journaux, les parlementaires commencent à protester contre
« l’asservissement de Churchill à Roosevelt ». Il sent des signes
d’apaisement.
    Il reçoit Eden, accepte que le général Koenig, qu’il nomme
commandant en chef des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI), envoie des
officiers de liaison auprès des forces alliées.
    Mais comment ne pas s’indigner quand Eisenhower annonce la
mise en circulation en France de ces billets étrangers ?
    « Il est honteux, dit-il à Eden, que les Anglais soient
à la remorque de l’Amérique et aient accepté leur fausse monnaie. »
     
    Il reprend son télégramme destiné à Alger.
    Il faut qu’on sache là-bas que « toutes nos
protestations ont été inutiles »… Washington a imprimé pour
40 milliards de « francs d’occupation ».
    « Churchill est devenu aveugle et sourd. »
    Le Premier ministre s’est rendu le 12 juin sur les
plages du Débarquement en compagnie du maréchal Smuts.
    Sans même songer à y inviter le chef du Gouvernement
Provisoire de la République française, qui se bat contre l’Allemagne depuis
aussi longtemps que lui, et avec lui !
    Il faut que l’opinion anglaise et américaine condamne cette
politique, pèse davantage encore.
    Déjà Roosevelt lui a fait parvenir une invitation à le
rencontrer à Washington.
     
    De Gaulle convoque un journaliste de l’Agence Française d’information.
    « Il n’existe aucun accord entre le gouvernement
français et les gouvernements alliés au sujet de la coopération de
l’administration française et des armées alliées…, déclare-t-il. Cette
situation est inacceptable pour nous et risque de provoquer en France même des
incidents qu’il nous paraît nécessaire d’éviter. D’autre part, l’émission en
France même d’une monnaie prétendument française sans aucun accord et sans
aucune garantie de l’autorité française ne peut conduire qu’à de sérieuses
complications… »
    Voilà, les choses sont dites.
     
    La presse s’enflamme contre la politique de Churchill. Le
cabinet désavoue le Premier ministre qui veut empêcher de Gaulle de se rendre
en France.
    En dépit de Churchill, une date est fixée. De Gaulle se rendra
en France. Le 13 juin, il embarquera à bord du contre-torpilleur La
Combattante qui appareillera à l’aube du 14 pour la côte française.

 
19.
    Il a suffi d’une semaine, entre le mardi 6 – « le
jour le plus long », le D-Day  – et ce 13 juin pour que les
jeux soient faits en Normandie.
     
    Durant ces sept journées cruciales, chaque minute, chaque
heure a compté autant que des années.
    Le 6 juin, le général Jodl n’a pas osé réveiller le
Führer et a pris sur lui de ne pas autoriser le déplacement et la contre-attaque
des divisions de panzers.
    Quand le Führer se réveille vers 15 heures ce mardi
6 juin et qu’il dicte à 16 h 55 son ordre du jour qui se conclut
par cette phrase : « La plage devra être nettoyée cette nuit au plus
tard », les têtes de pont anglaise et américaine sont déjà enracinées sur
les plages.
     
    Rommel, qui est rentré en fin d’après-midi à son QG,
transmet l’ordre du Führer au général Pemsel, commandant la VII e  armée.
Et celui-ci

Weitere Kostenlose Bücher