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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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pour sa libération, comme si elle avait retenu les mots de
Churchill et de De Gaulle, l’un annonçant en 1940 « de la sueur, du sang,
des larmes », le second évoquant « les pertes, les fureurs, les
larmes ».
     
    Personne, en tout cas, ne doute que c’est l’épreuve finale
qui commence avec ce 6 juin, ce « jour le plus long ». À Vichy,
l’angoisse et même la panique saisissent les membres du gouvernement, du
service de sécurité.
    On place devant les lieux névralgiques des réseaux de fils
de fer barbelés, comme si on craignait une attaque. Vichy est pourtant situé à
500 kilomètres des côtes normandes. On coupe même le téléphone de l’hôtel
du Parc et des services annexes.
     
    Dès ce premier jour, Pétain et Laval s’affairent.
    Le Maréchal répète qu’il veut éviter la « guerre
civile » et, le jour de la Libération, remettre le pouvoir à des
« autorités » prêtes à préserver la paix dans le pays et quelques
principes de la révolution nationale.
    Laval rêve de rester au centre de la scène publique en
favorisant le recours à l’Assemblée nationale qui rétablirait la République, en
empêchant ainsi de Gaulle de parvenir au pouvoir.
     
    Chimères, divagations, illusions d’hommes qui, coupés des
réalités du pays, ne mesurent pas l’état d’esprit des Français qui vibrent à
l’idée de la Libération prochaine.
    Il suffit d’écouter les messages que Pétain et Laval
adressent au pays dans la matinée du mardi 6 juin 1944 pour se convaincre
qu’un abîme sépare les hommes de Vichy des Français.
     
    Le discours de Pétain a été enregistré depuis des semaines
et il a été passé au crible par les Allemands.
    C’est un appel à la soumission, comme s’il était possible de
se terrer alors que l’on ne rêve que de voir les Allemands battus et chassés.
     
    « Les armées allemandes et anglo-saxonnes sont aux
prises sur notre sol, commence Pétain. La France devient un champ de bataille…
    « Fonctionnaires, agents des services publics,
cheminots, ouvriers, demeurez fermes à vos postes pour maintenir la vie de la
nation et accomplir les tâches qui vous incombent.
    « Français, n’aggravez pas vos malheurs par des actes
qui risqueraient d’appeler sur vous de tragiques représailles.
    « … La France ne se sauvera qu’en observant la
discipline la plus rigoureuse.
    « Obéissez donc aux ordres du gouvernement. Que chacun
reste face à son devoir.
    « Les circonstances de la bataille pourront conduire
l’armée allemande à prendre des dispositions spéciales dans les zones de
combat. Acceptez cette nécessité, c’est une recommandation instante que je vous
fais dans l’intérêt de notre sauvegarde… »
     
    Les Allemands n’ont rien exigé de Laval. Ils ont confiance
en lui.
    Laval rédige un texte dont il a depuis le mois de mars
préparé l’argumentaire : la France doit s’abriter derrière la Convention
d’armistice et refuser toute participation aux opérations ou à aucun travail de
caractère militaire.
    D’une voix assurée, martelant les mots comme s’il énonçait
une évidence, Laval déclare :
    « La France n’est pas en guerre.
    « Vous vous refuserez à aggraver la guerre étrangère
par l’horreur de la guerre civile. »
     
    Pétain et Laval font comme si la Résistance, les maquis, le
Gouvernement Provisoire de la République française – proclamé à Alger, le
3 juin –, les Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) – qui hier,
le 5 juin, viennent de porter à leur tête pour l’Île-de-France le
communiste Rol-Tanguy – n’existaient pas.
    Ils font mine d’oublier de Gaulle.
    Mais de Gaulle, président du Gouvernement Provisoire,
existe. Les Alliés s’en rendent compte.

 
18.
    C’est la nuit du 5 au 6 juin.
     
    Le diplomate anglais, Charles Peake, explique à de Gaulle
que tous les chefs d’État en exil prendront la parole demain matin à l’aube,
puis viendront la proclamation d’Eisenhower et enfin le général de Gaulle.
     
    De Gaulle secoue la tête, refuse.
    « Je paraîtrai avaliser ce qu’il aura dit et que je
désapprouve et je prendrai dans la série un rang qui ne saurait convenir. Si je
prononce une allocution, ce ne peut être qu’à une heure différente, en dehors
de la suite des discours. »
    La France a près de 130 000 hommes engagés dans la
guerre. Elle est la quatrième puissance belligérante dans le camp des Alliés.
De Gaulle ne

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