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1944-1945-Le triomphe de la liberte

1944-1945-Le triomphe de la liberte

Titel: 1944-1945-Le triomphe de la liberte Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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être
définitivement éteint. Le résultat de l’entreprise est de la plus haute
importance pour l’évolution ultérieure de la situation à l’Ouest. Dans ce genre
d’opération, un demi-succès ne sert à rien. Il faut écraser les forces de
résistance au moyen d’attaques rapides et enveloppantes. Pour le rétablissement
de l’ordre et de la sécurité, les mesures les plus énergiques devront être
prises afin d’effrayer les habitants de cette région infestée à qui il faudra
faire passer le goût d’accueillir les groupes de résistance et de se laisser
gouverner par eux. Cela servira en outre d’avertissement à toute la
population. »
     
    Les SS de la division Das Reich vont transformer ces mots en
fusillés, en pendus, en brûlés.
    Pour eux, cette région qui comprend la Corrèze, la
Haute-Vienne, la Creuse et l’Indre, est une « Petite Russie » –
ainsi qu’ils la nomment depuis plusieurs mois –, compte tenu du nombre de
sabotages et d’attaques de « partisans ».
    Lammerding décide de passer aux actes.
    « Pour tout Allemand blessé, trois terroristes seront
pendus, et pour tout Allemand tué, ce seront dix terroristes. »
     
    Or, en fin de journée, le 8 juin, les Francs-Tireurs et
Partisans (FTP) se sont, après deux jours de combats, rendus maîtres de la
ville de Tulle !
    Les Allemands barricadés dans l’École normale ont eu une
quarantaine de tués et 25 blessés que les maquisards veulent abattre.
    Les Allemands n’ont-ils pas fusillé, à la gare, plusieurs
ouvriers ?
    Le préfet s’interpose et les FTP renoncent à leur projet.
     
    Dans la nuit, des éléments blindés de la division Das Reich
occupent la ville, découvrent les cadavres de 44 soldats allemands.
    La rage s’empare des SS. Ils annoncent que Tulle sera livrée
aux flammes et que 3 000 de ses habitants seront exécutés.
    Ils pendront 99 otages aux lampadaires, aux arbres, aux
balcons, et 149 autres hommes seront déportés.
     
    À Ussel, les FTP, qui contestent un accord intervenu entre
l’Armée secrète, les Allemands et les forces du Maintien de l’ordre, attaquent
et sont tous abattus : 47 morts.
    À Guéret, le long des routes, les SS de la division Das
Reich fusillent, là 29 jeunes FFI, et ici – dans les environs de
Limoges – 50 civils, hommes, femmes et enfants.
     
    Le samedi 10 juin 1944, un détachement SS de la même
division Das Reich cerne le village d’Oradour-sur-Glane. Ils prétendent venger
l’un de leurs officiers, exécuté par les FFI… à 50 kilomètres d’Oradour.
     

     
    Les maisons du village sont incendiées après que les hommes
ont été abattus dans les granges. Les femmes et les enfants sont mitraillés et
brûlés dans l’église.
    Six cent quarante-deux personnes, dont 240 femmes et
enfants, périssent ainsi.
    La nuit suivante, les Allemands reviennent et ensevelissent
à la hâte les « restes » calcinés des femmes et des enfants, mêlés
aux décombres de l’église incendiée.
    L’horreur de ce massacre n’est justifiée que par les ultras
de la collaboration.
    Ils disculpent les soldats de la division Das Reich –
et parmi eux de jeunes Alsaciens incorporés de force.
    Pour Xavier Vallat, les « soldats allemands ont été
amenés à faire supporter à une population innocente la cruelle conséquence des
méfaits de quelques bandits ».
     
    Les « bandits », ce sont ces jeunes patriotes qui
arborent un brassard sur lequel figurent une croix de Lorraine et trois
lettres : FFI, Forces Françaises de l’Intérieur.
    Mais au lieu de leur garantir la vie sauve, accordée aux
combattants, ce brassard les désigne à l’ennemi et ils sont aussitôt fusillés.
     
    Le 10 juin 1944, devant l’inexpérience de ces FFI, le
faible armement dont ils disposent, le général Koenig, leur chef, revient sur
l’appel à la mobilisation générale et à l’insurrection nationale qu’il a lancé
les 5 et 6 juin.
    Koenig donne l’ordre formel de freiner au maximum
l’intensité de la guérilla en raison de l’impossibilité de la ravitailler.
    Et puis « les assassins SS exercent des représailles
sanglantes sur des populations de civils désarmés ».
    Comment ne pas penser aux pendus de Tulle, aux femmes et aux
enfants d’Oradour-sur-Glane ?
    Les SS de la division Das Reich ont été plus cruels que
leurs camarades qui à Lidice, en 1942, ont épargné les femmes et les enfants de
ce village tchèque puni après

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