Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
À l'ombre des conspirateurs

À l'ombre des conspirateurs

Titel: À l'ombre des conspirateurs Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
Vom Netzwerk:
j’ai appris tes aventures.
    — Tu as eu de la chance de tomber sur lui.
    — J’en suis conscient. C’est Læsus qui m’a aidé à retrouver Aufidius Crispus. Lorsque Crispus m’a confirmé la véritable identité de « Barnabas », Læsus a travaillé en équipe avec Milo pour ne pas perdre sa trace. (Nous nous appuyâmes à la rambarde, tandis que l’équipage ajustait la voile principale.) Que penses-tu de ce Rufus ? demanda abruptement Gordianus. Personnellement, il me fait l’effet d’un dilettante.
    — Oh ! il est intelligent, et il ne ménage pas sa peine. (Il était hors de question de critiquer un collègue sénateur de Gordianus pour la simple raison qu’il aimait le bon vin et les jeunes gens. D’un autre côté, sa tentative d’arrestation de Pertinax était franchement minable.) Son fiasco à la Villa Marcella est tout de même éloquent.
    — Égocentrique et immature, trancha Gordianus.
    Son jugement sur le magistrat expliquait pourquoi il avait continué à mener ses propres recherches. Soudain, une idée me traversant l’esprit, je me retournai brusquement vers Milo.
    — Si vous filiez Pertinax, vous étiez là quand il a assommé mon ami à l’auberge ! (Milo acquiesça.) Par Jupiter ! Pourquoi n’avez-vous pas crié quand Petronius Longus est sorti ?
    — C’est toi que Pertinax avait demandé ! rétorqua-t-il fielleusement. Désolé ! On a suivi ensuite Pertinax jusqu’au navire.
    Je me retirai tout seul à l’autre extrémité du bateau, refrénant l’envie de donner le majordome à bouffer aux marsouins, après l’avoir transformé en bouillie.
     
    L’île de Capri paraît si proche qu’on est toujours surpris par la longueur du voyage. Le cruel empereur Tibère avait su se choisir une bonne retraite, à l’abri des attaques-surprises.
    Je n’avais pas le mal de mer, mais y pensais sans arrêt.
    — Tu te sens bien ? me demanda mon neveu, plein de prévenances.
    Je lui expliquai gentiment que ce genre de question n’aidait en rien les gens à l’estomac délicat.
    Ravi de cette balade en mer, Larius se pencha par-dessus le bastingage à côté de moi. Il admirait le paysage marin, laissant les embruns lui fouetter le visage.
    — Tonton Marcus, Helena m’a suggéré de te parler.
    — Si c’est au sujet de ta foutue fresque, je ne suis pas d’humeur.
    — C’est à propos d’Ollia.
    — Ah ! tu me rassures, il s’agit d’une plaisanterie ! (Son regard exprimait assez qu’il n’appréciait pas la mienne.) Excuse-moi, je t’écoute.
    Larius le romantique étudia d’abord son attitude face au vent qui lui ramenait les cheveux en arrière.
    — Ollia n’attend pas de bébé, c’est une erreur de Silvia. En fait, il s’est jamais rien passé entre elle et le pêcheur.
    — Lupanar ! m’écriai-je. Pourquoi n’a-t-elle pas nié ? Ou lui ?
    — Justement ! Ils ont nié tous les deux !
    J’étais bien obligé de l’admettre.
    — Alors c’est quoi, la vraie histoire ?
    — En fait, elle savait pas comment faire pour s’en débarrasser. Tout le monde s’est fait des idées fausses.
    — Sauf toi, bien sûr ? hasardai-je.
    Larius rougit jusqu’à la racine des cheveux, et ajouta d’un air sérieux :
    — Ollia avait trop peur de Silvia pour dire la vérité : le pêcheur ne s’est jamais intéressé à elle. Il cherchait simplement une occasion d’aller à Rome, où il espère s’en sortir mieux qu’ici. (Je laissai fuser une exclamation de mépris.) Oh ! c’est pas un méchant garçon, murmura Larius. Petro trouve qu’il a fait de tels efforts qu’on devrait l’emmener. Mon père le prendrait comme rameur. À ma place.
    — Et toi, tu ferais quoi, mon rayon de soleil ?
    — Je peindrais des fresques à Pompéi.
    Tout en rétorquant à Larius que je n’étais pas d’humeur à écouter de telles balivernes, je le dévisageai. Depuis notre départ de Rome, il s’était étoffé. De toute évidence, il avait pris sa décision.
    — Je suis content qu’Ollia n’ait pas commis une telle bêtise ! Tu la féliciteras de ma part.
    — Oh ! à propos d’Ollia… commença Larius.
    J’émis une espèce de grognement.
    — Laisse-moi deviner. Ollia a trouvé l’objet de ses rêves : un grand benêt qui lit des poèmes avec de la peinture sous les ongles.
    Larius s’empressa de cacher ses mains, mais je fus ravi de constater qu’il me tenait tête. Ils avaient élaboré le genre de projets que les

Weitere Kostenlose Bücher