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Abdallah le cruel

Abdallah le cruel

Titel: Abdallah le cruel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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tout. Son second, Ubaid
Allah Ibn Mohammad Ibn Abi Ibn Abda, est un excellent militaire mais ton père
ne se fie pas entièrement à lui. Il vit loin du palais et jamais les officiers
d’Abd al-Malik n’accepteront de reconnaître véritablement son autorité. Il
n’est d’ailleurs guère populaire auprès de ses soldats car il ne se préoccupe
guère de leur sort. Le hadjib, Abd al-Rahman Ibn Umaiya Ibn Shuhaid, et son
adjoint, Saïd Ibn Mohammad Ibn al-Salim, sont des hypocrites et des intrigants.
Ils se rallieront au plus fort, à toi, par exemple, si tu leur promets qu’ils
conserveront leurs fonctions et leurs privilèges.
    — Que fais-tu de mes neuf
frères ? Ils me détestent tous et mon père peut s’appuyer sur eux.
    — Dois-je te dresser leur
portrait, Mutarrif ? Ce sont des parasites. Ils passent leur temps à
chasser et à forniquer avec leurs concubines. Aucun d’entre eux n’a l’envergure
d’un monarque et ton père, qui connaît leur valeur réelle, ne leur a jamais confié
un seul commandement, contrairement à ce qu’il a fait pour toi. Si son
principal conseiller venait à disparaître, il sera contraint de s’appuyer sur
toi. Ton neveu n’a que quatre ans et un accident est vite arrivé.
    — Crois-tu que je n’y ai pas
pensé ? J’ai lamentablement échoué et ce maudit gamin vit maintenant dans
les appartements de mon père qui sont étroitement gardés.
    — Tout autant que l’étaient
ceux de ton oncle Mundhir. Cela n’a pas empêché Abdallah de s’introduire dans
ses bonnes grâces et de se débarrasser de lui dans les circonstances que tu
connais. Pourquoi en serait-il autrement avec toi ?
    — Kuraib, tu m’as presque
convaincu. Encore faut-il se débarrasser de ce diable d’Abd al-Malik !
    — C’est pour cela que je suis
venu te voir.
    — Que me proposes-tu ?
    — Awsat Ibn Tarik est prêt à se
rendre.
    — Tu te moques de moi. Tu sais
bien qu’il me tient en son pouvoir.
    — Tu oublies qu’il n’a jamais
pardonné à son ancien supérieur de l’avoir trompé en lui promettant le poste de
wali de Tulaitula qu’il n’a pas obtenu. Il lui voue depuis une haine farouche.
Si tu m’y autorises, je me rendrais dans sa forteresse pour l’inviter à venir
ce soir sous ta tente.
    — Que dirai-je à mes
officiers ?
    — Qu’il a sollicité de ta
bienveillance une entrevue et que, compte tenu de votre situation, tu as jugé
plus prudent de le recevoir pour écouter ses propositions.
    Le soir même, Mutarrif, Kuraib Ibn
Khaldun et Awsat Ibn Tarik partagèrent le même repas. Le chef rebelle était
venu accompagné d’un fort parti de cavaliers et avait exigé de pouvoir
conserver ses armes. Le prince et le Berbère se dévisagèrent longuement
cependant que Kuraib Ibn Khaldun discourait interminablement, vantant les
mérites de l’un et de l’autre et tentant de les faire rire en leur racontant
des anecdotes salaces sur les notables d’Ishbiliyah. À la fin, n’y tenant plus,
Mutarrif se tourna vers Awsat Ibn Tarik :
    — Notre ami m’a raconté une
histoire à laquelle je ne puis croire.
    — Tu as tort puisque je suis
ici sous ta tente.
    — Tu as une nombreuse escorte
et je suppose que tes hommes entourent mon camp. Au moindre incident, ils
passeront à l’attaque et je ne donne pas cher de ma vie.
    — Je te remercie de m’avoir
évité de te menacer en prononçant à ma place ces paroles. Notre ami Kuraib n’a
pas menti. Je suis prêt à faire ma soumission à certaines conditions.
    — Lesquelles ?
    — J’entends obtenir des lettres
de pardon pour moi et ma tribu. Bien entendu, il va de soi que, dans ta
générosité, tu nous autoriseras à conserver nos biens et qu’aucune amende ne
nous sera infligée.
    — Quoi d’autre ?
    — Je te remettrai ma forteresse
si tu prends l’engagement de faire exécuter ce chien d’Abd al-Malik Ibn
Abdallah Ibn Umaiya !
    — Quelles garanties puis-je
t’offrir ?
    — Tu as avec toi deux de tes
fils et je sais qu’ils te sont particulièrement chers. Je souhaite que tu me
les remettes comme otages dès ce soir. Ils partiront avec certains de mes
cavaliers et seront détenus avec tous les honneurs dus à leur rang dans un de
mes châteaux. Dès qu’ils seront arrivés à destination, un messager me
préviendra. Je t’ouvrirai alors les portes de ma forteresse et me constituerai
ton prisonnier. Tes enfants te seront rendus quand la tête de mon pire ennemi
aura roulé sur le

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