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Abdallah le cruel

Abdallah le cruel

Titel: Abdallah le cruel Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Patrick Girard
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pour celui d’al-Andalous !
     
    C’est dire avec quelle satisfaction
Abdallah reçut les amendes et les arriérés d’impôts levés par son général qui,
une fois de plus, le tirait d’un mauvais pas. Pendant ce temps, Mutarrif
piétinait devant la forteresse d’Awsat Ibn Tarik. Une mystérieuse épidémie
avait décimé ses troupes et les survivants avaient fort à faire. Fort
habilement, le chef berbère n’avait conservé avec lui que les soldats dont il
avait besoin pour défendre son repaire. Ses remparts étaient assez solides pour
résister aux machines de siège dont le prince répugnait d’ailleurs à se servir.
Les tribus fidèles au rebelle s’étaient soulevées et attaquaient le camp du
prince qui, d’assiégeant, se retrouva assiégé. Il était trop fier pour demander
du secours et sa situation ne tarda pas à devenir critique. Étrangement, Awsat
Ibn Tarik ne bougeait pas alors qu’une simple sortie lui aurait permis de
disperser les troupes de Mutarrif. Le prince ne tarda pas à comprendre les
raisons de cette attitude. Un matin, Kuraib Ibn Khaldun lui rendit visite sous
sa tente. Le fils d’Abdallah s’étonna de sa présence :
    — Comment as-tu fait pour venir
jusqu’ici ? Mon camp est encerclé et mes convois de ravitaillement sont
interceptés les uns après les autres.
    — J’ai fait prévenir ton
adversaire que je souhaitais te parler d’une affaire de la plus haute
importance. Nous nous connaissons depuis trop longtemps pour qu’il refuse
d’accéder à ma requête.
    — Sais-tu que je pourrais te
faire exécuter parce que tu entretiens des relations avec un rebelle ?
    — Tu n’en feras rien car je
dispose d’assez de documents pour te perdre auprès de ton père ! As-tu
oublié que tu m’as jadis supplié de ne pas ouvrir les portes d’Ishbiliyah à
l’armée ? Sache-le, ton véritable ennemi ne se trouve pas derrière les
murs de ce château.
    — Qu’entends-tu par là ?
    — Abd al-Malik Ibn Abdallah Ibn
Umaiya t’a fait tomber dans un piège. Il savait que tu rêves de te couvrir de
gloire durant cette expédition et je te comprends aisément. C’est le moyen le
plus sûr pour toi de regagner les faveurs de l’émir. Il voulait se débarrasser
de toi et a prétendu qu’il ne se sentait pas capable d’affronter Awsat Ibn
Tarik car c’était un adversaire redoutable. Tu dois admettre aujourd’hui qu’il
n’avait pas tort. Tu es d’un naturel fougueux et tu as cru lui infliger une
leçon en lui faisant honte de sa lâcheté supposée. Vois où cela t’a mené. Tu es
immobilisé depuis des semaines devant cette forteresse et tes forces
s’amenuisent de jour en jour. Pendant ce temps, ton général accumule les succès
et il s’en vante auprès de son maître. Sous peu, il aura terminé ses opérations
et viendra te secourir puisque tu es encerclé. Je n’ai d’ailleurs qu’un mot à
dire et Awsat Ibn Tarik te prouvera que tu ne peux ni avancer, ni battre en
retraite. Il est même en mesure de t’infliger une capitulation humiliante. Bien
sûr, il n’attentera pas à ta personne, il est bien trop rusé pour cela.
    — Disons qu’il a un excellent
conseiller en ta personne, Kuraib.
    — Je te remercie de ce
compliment. Tu imagines assez, Mutarrif, l’effet désastreux que produirait à
Kurtuba ta capture.
    Le prince s’abîma dans ses pensées.
Il avait la mine défaite et bouillait de rage. Il toisa Kuraib Ibn
Khaldun :
    — Je préfère être prisonnier
que de devoir mon salut à Abd al-Malik Ibn Abdallah Ibn Umaiya.
    — Il y a une autre solution.
    — Parle, vite !
    — Nous le haïssons autant que
toi. Mes frères et les Banu Hadjdjadj le tiennent pour le principal responsable
de nos malheurs et nous n’ignorons pas qu’il est le seul homme sur lequel ton
père ose se reposer. Ne lui a-t-il pas confié l’éducation d’Abd al-Rahman, son
petit-fils, dont il veut sans doute faire son héritier ?
    — Ce titre me revient de
droit !
    — Pas tant qu’Abd al-Malik Ibn
Abdallah Ibn Umaiya vivra, je puis te l’assurer. Mes espions sont bien
renseignés et le hadjib leur a confirmé que tu n’as aucune chance de monter un
jour sur le trône.
    Kuraib Ibn Khaldun expliqua à
Mutarrif le stratagème mis au point par le général et par l’émir à l’issue du
procès de Mohammad :
    — Je suis perdu, soupira le
prince.
    — Oui, si Abd al-Malik reste en
vie… S’il disparaît, la situation change du tout au

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