Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
tué douze travaux. Veux-tu que je te les énumère ? Le lion de Némée; la biche de Céry. . . Cérynie. . ., commença à ‚nonner le petit.
--J'ai compris, j'ai compris. Tu es très doué. Mais si tu veux, un jour je te lirai un des beaux ouvrages que j'ai dans mon bureau, d'accord ? Et maintenant, pourquoi ne vas-tu pas jouer ? Sais-tu qu'un petit garçon de ton ‚ge vient juste d'arri ver? "
Le visage d'Alexandre s'éclaira.
" O˘ est-il ?
--Je l'ai vu dans la cour, il jouait au ballon. Il a l'air cos taud. "
Alexandre dévala l'escalier aussi vite qu'il le put et s'arrêta sous le portique pour observer le nouveau-venu, sans oser lui adresser la parole.
Sous l'effet d'un coup de pied plus violent que les autres, le ballon échoua bientôt à ses pieds. Les deux garçons se firent face.
" Veux-tu jouer avec moi ? proposa l'enfant. A deux, on joue mieux. Je tire, et tu rattrapes.
--Comment t'appelles-tu ? demanda Alexandre.
--Héphestion, et toi ?
--Alexandre.
--Alors, vas-y, mets-toi contre le mur. Je tire le premier. Si tu rattrapes le ballon, tu marques un point. Ensuite c!est à toi de tirer.
Mais si tu n'y arrives pas, c'est moi qui marque un point. Dans ce cas-là, j'ai le droit de tirer encore une fois. Tu as compris ? "
Alexandre acquiesça et les deux enfants se mirent à jouer en remplissant la cour de leurs cris. quand ils furent épuisés et ruisselants de sueur, ils s'arrêtèrent.
" Tu habites ici ? ", demanda Héphestion en s'asseyant sur le sol.
Alexandre prit place à ses côtés. " Bien s˚r. Ce palais m'ap partient.
--Ne me raconte pas d'histoires ! Tu es trop petit paur pos séder un palais aussi grand.
--Ce palais m'appartient parce qu'il est à mon père, le roi Philippe.
-- Par Zeus ! s'exclama Héphestion en agitant la main droite en signe d'étonnement.
--Veux-tu que nous soyons amis ?
--Bien s˚r, mais pour cela il faut que nous échangions un gage.
--qu'est-ce que c'est, un gage ?
--Je te donne quelque chose, et tu me donnes autre chose en échange. "
Il fouilla dans ses poches et en tira un petit objet blanc.
" Oh, une dent !
-- Oui, murmura Héphestion à travers la fente qu'avait laissée son incisive. Elle est tombée avant-hier soir, et j'ai failli l'avaler. Tiens, elle est à toi ! "
Alexandre s'en empara. Interdit, il s'aperçut qu'il n'avait, quant à lui, rien à offrir. Il fouilla dans ses poches tandis qu'Héphestion, debout, tendait la main vers lui.
Alors il respira profondément, déglutit et referma ses doigts sur une de ses dents, qui menaçait de tomber depuis quelques jours mais tenait encore solidement.
Il commença à la secouer d'avant en arrière en ravalant des larmes de douleur, jusqu'à ce qu'elle cède. Il cracha un peu de sang, lava la dent à
la fontaine, puis la remit à Héphestion.
" Voilà, bredouilla-t-il. Maintenant, nous sommes amis.
--Jusqu'à la mort ? demanda Héphestion en glissant son cadeau dans sa poche.
--Jusqu'à la mort ", répliqua Alexandre.
L'été finissait quand Olympias lui annonça la visite de son oncle Alexandre, qui arrivait de l'…pire.
Il savait qu'il avait un oncle, frère cadet de sa mère, qui por tait le même prénom que lui. Mais bien qu'il l'e˚t déjà ren contré en d'autres occasions, il n'avait de lui que de vagues souvenirs: il était alors trop petit.
Un soir, avant que le soleil se couche, il le vit arriver à che val en compagnie de son escorte et de ses tuteurs.
C'était un magnifique enfant d'environ douze ans, aux che veux sombres et aux yeux d'un bleu intense. Il portait les insignes de sa dignité: un ruban d'or autour de ses cheveux, un manteau de pourpre et, à la main droite, un sceptre en ivoire. En effet, malgré son jeune ‚ge, il régnait sur un pays composé de montagnes.
" Regarde! s'exclama Alexandre en se tournant vers Héphestion, assis à
ses côtés sur le balcon, les jambes dans le vide. Voici mon oncle Alexandre. Il porte le même prénom que moi et il est roi, lui aussi, le sais-tu ?
--Roi de quoi ? demanda son ami en balançant les jambes.
-- Roi des Molosses. "
Il bavardait encore quand Artémisia, surgie dans son dos, referma ses bras sur lui. " Viens ! Il faut que tu te prépares pour rencontrer ton oncle. "
Et tandis qu'il se démenait--il préférait demeurer auprès de son ami--, elle le souleva et l'entraîna à la salle de bains de sa mère, o˘ elle le déshabilla, lui lava le visage, lui enfila une tunique et une chlamyde macédoniennes
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