Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
bordées d'or, ceignit sa tête d'un ruban d'argent avant de le faire monter sur une
chaise afin de mieux l'admirer. a Viens, petit roi. Ta maman t'attend. "
Elle le conduisit alors dans l'antichambre royale o˘ patien tait la reine Olympias, déjà habillée, coiffée et parfumée. Elle
~i était magnifique: ses yeux très noirs tranchaient sur ses che~ veux flamboyants, et sa longue étole bleue, brodée sur les
-~ côtés de petites palmes d'or, recouvrait un chiton coupé à l'athénienne, légèrement décolleté et retenu sur les épaules par un petit cordon de la même couleur que l'étole.
Entre ses seins, que le chiton découvrait en partie, pendait une goutte d'ambre de la taille d'un oeuf de pigeon, ench‚ssée dans une capsule d'or qui imitait un gland de chêne. C'était l'un des cadeaux de mariage de Philippe.
Elle prit Alexandre par la main et alla s'asseoir sur son trône, auprès de son époux qui attendait déjà son jeune beau frère.
L'adolescent pénétra dans la salle, qu'il traversa entière ment avant de s'agenouiller--d'abord devant le souverain, puis devant la reine, sa soeur, ainsi que l'exigeait le protocole.
Enorgueilli par ses succès, enrichi par les mines d'or qu'il avait occupées sur le mont Pangée, convaincu d'être le sei gneur le plus puissant de la péninsule hellénique, voire du monde, après l'empereur de Perse, Philippe s'ingéniait à sur~ prendre ses visiteurs par la richesse de ses vêtements autant que par le faste des ornements qu'il arborait.
Après les saluts rituels, le jeune homme fut accompagné à
ses appartements, afin de se préparer au banquet.
Alexandre aurait voulu y participer aussi, mais sa mère lui expliqua qu'il était encore trop petit. F.lle lui permit en revanche de jouer en compagnie d'Héphestion avec les petits soldats de céramique qu'elle avait fait exécuter pour lui par un potier d'Aloros.
`~
Ce soir-là, après le dîner, Philippe convia son beau-frère dans une salle privée pour parler de politique, et Olyrnpias en fut chagrinée parce qu'elle était la reine de Macédoine et que le roi d'…pire était son frère.
En réalité, Alexandre était roi de nom, mais non de fait, car l'…pire était dans les mains de son oncle Arybbas, qui n'avait aucune intention d'abdiquer. Seul Philippe était en mesure de
l'ins~aller sur le trône~en ayant recours à sa puissance, à son armée et à
son or.
Une telle visée n'éta~t pas désintéressée: en établissant son beau-frère à la tête de;l'…pire, il se l'attacherait et contiendrait les exigences d'Olympias, qui avait été amenée par les fré quentes absences de son époux à trouver dans l'exercice du pouvoir les satisfactions que lui avait refusées une vie par ailleurs grise et monotone.
" Il faut encore que tu patientes quelques années, expliqua le roi au jeune souverain. Le temps que je ramène à la raison les villes qui sont encore indépendantes sur la côte, et que je montre aux Athéniens qui est le plus fort dans cette région. Je n'ai rien contre eux, mais je refuse de les voir traîner en Macédoine. Et je veux obtenir le contrôle des Détroits entre la Thrace et l'Asie.
-- Cela me convient, mon cher beau-frère répliqua Alexandre, flatté
d'être traité sur un pied d'égalité én dépit de son jeune ‚ge. Je comprends qu'il y a pour toi des choses beaucoup plus importantes que les montagnes de l'…pire, mais si tu désires m'aider, je t'en serai reconnaissant pour le reste de mes jours. "
Le raisonnement particulièrement m˚r d'Alexandre impressionna favorablement Philippe.
" Pourquoi ne restes-tu pas avec nous ? lui demanda-t-il. La situation ne cessera de se détériorer en …pire, et je préférerais te savoir en sécurité.
Tu as ici ta soeur, la reine, qui t'aime. Tu auras tes propres appartements, tes apanages et tous les égards dus à ton rang. quand le moment viendra, je te réta blirai moi-même sur le trône de tes ancêtres. "
Le jeune roi accepta de bon gré, il s'installa au palais royal de Pella en attendant que Philippe ait mené à bien le programme politique et militaire qui allait faire de la Macé doine l'…tat le plus riche, le plus fort et le plus redoutable d'Europe.
Blessée, la reine Olympias avait regagné ses appartements o˘ son frère viendrait la saluer et lui présenter ses respects avant de se coucher. Les voix d'Héphestion et d'Alexandre qui jouaient aux petits soldats, s'échappaient de la pièce voisine:
"
Weitere Kostenlose Bücher