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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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déclencher l'alarme à
    l'approche de sa flotte. Nous savons que les satrapes perses des provinces occidentales lui ont confirmé le commandement suprême de leurs forces en Asie,- avec la charge de s'opposer à ton invasion et de te neutraliser.
    Mais nous ignorons pour l'heure ses plans de
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    bataille, nous ne disposons que de quelques informations sommaires.
    - ~
    --Combien de temps nous faudra-t-il pour en savoir plus ? demanda Alexandre.
    --Un mois, peut-être.
    -- C'est trop. Nous partons dans quatre jours. "
    Eumène lui jeta un regard interdit: " quatre jours ? Mais c'est de la folie, nous n'avons pas encore assez de ravitaille~ ment ! Je te l'ai dit: l'entretien de ton armée n'est assuré que pour un mois environ. Il est néeessaire d'attendre les nou veaux chargements des mines du mont Pangée.
    --Non, Eumène, je n'attendrai pas. Chaque jour qui passe permet à
    l'ennemi d'organiser sa défense, de Goncentrer ses troupes, de rassembler des mercenaires, ici même, en Grèce. Il nous faut frapper au plus vite.
    Comment crois-tu que Memnon agira ?
    --Memnon a déjà combattu avec succès les généraux de ton père. Parménion te dira combien il est imprévisible.
    --Mais toi, qu'en penses-tu ?
    --Il t'attirera d'abord à l'intérieur en pratiquant la tactique de la terre br˚lée, puis coupera tes voies de communication et ton approvisionnement maritime à l'aide de sa flotte ", sug géra une voix dans son dos.
    Eumène se retourna. " Tu connais l'amiral Néarque ? "
    Alexandre lui serra la main. " Salut, amiral.
    --Pardonne-moi, sire, dit Néarque, un robuste Crétois aux épaules larges, aux yeux et aux cheveux noirs. Je m'occupais des manoeuvres et je n'ai donc pas pu te suivre.
    --Est-ce ton point de vue que tu viens d'exposer ?
    --En toute sincérité, oui. Memnon sait qu'il serait dange reux de t'affronter en rase campagne car il ne dispose pas de troupes suffisamment nombreuses pour contrecarrer ta pha lange; mais il sait probablement que tu ne possèdes pas de grandes réserves.
    -- Et comment le saurait-il ?
    -- Le système d'informations que les Perses ont mis au point est extraordinaire: ils ont des espions partout, et ils les paient fort bien.
    En outre, ils peuvent compter sur un grand nombre d'amis et de sympathisants macédoniens. Memnon n'aura qu à temporiser avant de déclencher des actions de diversion dans ton dos, aussi bien sur terre que sur mer, te causant des difficultés à défaut de te piéger.
    --Le crois-tu vraiment ?
    -- Je veux seulement te prévenir, sire. L'expédition à laquelle tu te prépares n'a rien à voir avec les précédentes. "
    Le bateau prenait le cap vers le large, affrontant les ondes frangées d'écume. Le chef de nage battait le rythme et les rameurs courbaient leur échine luisante sous le soleil, plon geant et soulevant leurs longues rames.
    Alexandre semblait absorbé par le roulement pressant des tambours et par le cri des rameurs qui tentaient de garder le rythme.
    " On dirait que tout le monde a peur de ce Memnon, obser va-t-il soudain.
    --Il ne s'agit pas de peur, sire, précisa Néarque. Nous nous contentons de tracer les grandes lignes d'un scénario possible, ou plutôt probable selon moi.
    --Tu as raison, amiral: nous sommes plus exposés et plus faibles sur mer, mais personne ne peut nous battre sur terre.
    --Pour l'instant, dit Eumène.
    --Pour l'instant, admit Alexandre.
    --Et donc ? interrogea encore Eumène.
    --Même la flotte la plus puissante du monde a besoin de ports, n'est-ce pas, amiral? demanda Alexandre en se tour nant vers Néarque.
    --Cela ne fait aucun doute, mais...
    --Il faudrait que tu occupes tous les abords des Détroits jus qu'au delta du Nil, pour lui couper la route, suggéra Eumène.
    --En effet ", dit Alexandre sans broncher.
    Tard dans la nuit, la veille du départ, Alexandre regagna Aigai o˘ il s'était rendu pour accomplir un sacrifice sur la tombe de Philippe. Il monta aussitôt dans les appartements de sa mère. Elle veillait, solitaire, brodant un manteau à la lumière des lanternes. quand il frappa à sa porte, elle vint à sa rencontre et l'embrassa.
    " Je n'aurais jamais cru que ce moment viendrait, dit-elle en essayant de dissimuler son émotion.
    --Ce n'est pas la première fois que tu me vois partir mamall --Mais cette fois, c'est différent, je le sens. J'ai fait des rêves étranges, difficiles à interpréter.
    --Je l'imagine. Aristote dit que les rêves sont

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