Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
Vom Netzwerk:
engendrés par notre esprit, c'est pourquoi tu peux chercher la réponse au fond de toi.
    --Je l'ai cherchée, mais depuis un certain temps, l'intros pection me procure un sentiment de vertige, presque de peur.
    --Et tu en connais la raison.
    --que veux-tu dire par là ?
    --Rien. Tu as beau être ma mèrej tu demeures pour moi l'être le plus mystérieux que j'aie jamais rencontré.
    --Je ne suis qu'une femme malheureuse. Et voilà que tii pars pour une longue guerre. Mais il était écrit que ces choses. là se produiraient, que tu accomplirais des exploits extraord~ naires, surhumains.
    --qu'est-ce -que cela signifie ? "
    Olympias se tourna vers la fenêtre, comme si elle chercha~ des images et des souvenirs parmi les étoiles, ou sur la face de la lune. " Il y a longtemps, avant que tu naisses, j'ai rêvé qu'un dieu m'avait effleurée tandis que je dormais dans ma chambrc nuptiale aux côtés de ton père. Et un jour, à Dodone, pendant ma grossesse, le vent qui s'insinuait parmi les branches des chênes sacrés a murrnuré ton nom à mon oreille: Alexandros
    " Certains hommes, engendrés par des femmes mortelles, connaissent un destin hors du commun, et tu es de ceux-là, mon fils, j'en suis certaine.
    J'ai toujours considéré le fait d'être ta mère comme un privilège, ce qui n'implique pas que le moment de la séparation en soit moins amer.
    --Il l'est aussi pour moi, maman. J'ai perdu mon père il y a peu de temps, t'en souviens-tu ? Et un témoin a dit qu'il t'avait vue glisser une couronne de fleurs au cou de son assassin.
    --Cet homme a vengé les féroces humiliations que Philippe m'avait infligées, et il a fait de toi un roi.
    --Cet homme a exécuté les ordres d'un instigateu. Pourquoi ne le couronnes-tu pas, lui aussi ?
    --Parce que j'ignore de qui il s'agit.

    --Mais je le saurai, tôt ou tard, et je le clouerai vivant au poteau.
    --Et si ton père était un dieu ? "
    Alexandre baissa les paupières et revit Philippe s'écrouler dans une mare de sang, il le vit s'effondrer lentement comme dans un rêve, et il put déchiffrer les rides que la souffrance gravait cruellement sur son visage avant de le tuer. Il sentit les larmes lui monter aux yeux.
    " Si mon père est un dieu, je le rencontrerai un jour. Mais il ne sera certainement pas plus bienveillant avec moi que ne l'a été Philippe. J'ai offert des sacrifices à son ombre courroucée avant de partir, mère. "
    Olympias leva à nouveau les yeux vers le ciel: " L'oracle de Dodone a marqué ta naissance. Un autre oracle, au milieu d'un désert arderit, marquera po˘r toi une autre naissance, dans une vie qui ne s'éteindra pas.
    " Puis elle se tourna brusque ment vers son fils et se jeta dans ses bras.
    " Ne m'oublie pas, mon enfant. Mes pensées voleront vers toi chaque jour et chaque nuit. Mon esprit te servira de bouclier sur le champ de bataille, il guérira tes blessures, te frayerà un chemin dans la pénombre, combattra les influences malignes, chassera la fièvre. Je t'aime, Alexandre,-plus que tout au monde.
    --Moi aussi, je t'aime, maman, et je penserai à toi chaque jour.
    Maintenant saluons-nous, car je partirai avant que l'aube ne se lève. "
    Olympias l'embrassa sur les joues, sur les yeux et la tête, elle le serrait contre sa poitrine comme s'il lui était impossible de le quitter.
    Alexandre se libéra doucement de cette étreinte et dit à sa mère dans un dernier baiser: " Adieu, maman. Prends soin de toi. "
    De grosses larmes s'échappèrent des yeux de la reine. Et c'est seulement lorsque les pas de son fils se furent perdus au loin, dans les couloirs du palais, qu'elle parvint à murmurer:
    " Adieu, Alexandre. "
    Elle veilla toute la nuit afin de le voir une dernière fois, de ~on balcon, enfiler son armure à la lumière des torches, se coif f~r de son casque à crête, ceindre son épée et empoigner son bouclier, frappé de l'étoile d'or. Elle pouvait entendre Bucéphale hennir et piaffer d'impatience, et Péritas lancer des aboiements désespérés en essayant en vain de briser sa chaîne
    Elle l'observa ainsi, immobile, tandis qu'il s'envolait sur son étalon.
    Et elle demeura là jusqu'à ce que le dernier écho d~ son galop s'évanouisse dans le lointain, englouti par les ténèbres.
    L'amiral Néarque ordonna aux soldats de hisser l'étendard royal et d'emboucher les trompettes, et la grande quinqué rème s'ébranla, glissant légèrement sur les eaux. Le gigan tesque tambour de Chéronée avait été fixé
    au

Weitere Kostenlose Bücher