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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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vraiment roi ?
    --Regarde-moi. qui crois-tu que je suis ?

    -- Tu es le jeune homme qui m'apparaissait parfois songe tandis que je dormais avec mes compagnes dans sanctuaire de la déesse. Le jeune homme que j'aurais vou~ aimer. "
    Elle posa sa tête sur la poitrine du roi.
    " Demain, je partirai, dit-il. Et dans quelques jours, il me faudra affronter une dure bataille. Peut-être vaincraije, peut être mOUrrai-Je.
    --Alors, si tu le souhaites, aime-moi, ici, sur ce sable encore tiède, et laisse-moi te serrer dans mes bras, même si nous devons le regretter plus tard. " Elle l'embrassa longue ment en lui caressant les cheveux. " Seuls les dieux peuvent jouir de tels moments. Et nous serons des dieux tant que durera la nuit. "
    Alexandre se désha~illa entlèrement devant son armée ran gée. Selon l'ancienne coutume, il courut trois fois autour du tombeau d'Achille, et Héphestion, également nu, fit de même autour de celui de Patrocle. A chaque tour, plus de quarante mille hommes s'écriaient: Alalalài !
    " quel acteur extraordinaire ! s'exclama Callisthène dans un coin du camp.
    --Tu le penses vraiment ? Tu trouves ? demanda Ptolémée.
    --J'en suis convaincu. Il ne croit pas plus que nous aux mythes et aux légendes, mais il se comporte comme s'ils étaient plus vrais que la réalité: il démontre de cette façon que les rêves sont possibles.
    -- Tu as l'air de le connaître parfaitement, remarqua Ptolémée sur un ton sarcastique.
    --J'ai appris à observer non seulement la nature, mais aussi les hommes.
    , --Alors tu devrais savoir que personne ne peut affirrner connaître Alexandre. Ses actions sont visibles aux yeux de tous, mais elles demeurent imprévisibles, et il n'est pas tou jours facile d'en saisir le sens profond. Il croit et ne croit pas à la fois, il est capable d'élans d'amour et d'éclats de colère irré pressibles, il est...
    -- quoi ?
    -- ... différent. La première fois que je l'ai rencontré, il avait six ans, et aujourd'hui encore je ne peux pas dire que je le connais vraiment.
    --Tu as peut-être raison. Mais en cet instant, tous ses hommes pensent qu'il est un nouvel Achille et qu'Héphestion est un nouveau Patrocle.

--En cet instant, tous deux en sont également convaincus. D'ailleurs, n'as-tu pas établi, gr‚ce à tes calculs astrono miques, que notre invasion a lieu au cours du même mois qui a vu éclater la guerre de Troie, il y a exactement mille ans ? "
    Entre-temps, Alexandre s'était rhabillé et avait enfilé son armure, imité
    par Héphestion. Tous deux grimpèrent sur leur cheval. Puis le général Parménion donna l'ordre de sonner le rassemblement. Ptolémée se h‚ta à son tour de sauter sur sa monture. " Je dois rejoindre mon détachement, dit-il.
    Alexandre va passer l'armée en revue. "
    Le son des trompettes retentit encore et l'armée se déploya le long de la rive, chaque subdivision brandissant son éten dard et ses insignes.
    L'infanterie comptait trente-deux mille hommes. Sur la gauche se tenaient trois mille " écuyers " ainsi que sept mille alliés grecs, à peine le dixième des combattants qui avaient affronté les Perses à
    Platées, cent cinquante ans plus tôt. Ils portaient la lourde armure traditionnelle de l'infanterie grecque de ligne et des casques corinthiens qui protégeaient leur visage jusqu'à la base du cou, ne découvrant que leur bouche et leurs yeux.
    Au centre, les sept bataillons de la phalange, les pézétairoÔ, étaient formés de dix mille hommes. Sur la droite se trou vaient les auxiliaires barbares du Nord: cinq mille Thraces et Triballes qui avaient accepté
    l'invitation d'Alexandre, alléchés par la paie et par la perspective de nombreuses mises à sac.
    Infatigables, très courageux, ils ne craignaient ni le danger ni le froid, pas plus que la faim ou les efforts. Leurs tignasses rousses et hirsutes, leurs lor gues barbes, leur peau claire, par semée de taches de rousseur, leurs corps couverts de tatouages leur donnaient un aspect terrifiant.
    Les plus sauvages et les plus primitifs étaient les Agrianes, une tribu des montagnes illyriennes; ils ne comprenaient pas le grec et il fallait recourir à un interprète pour s'entretenir avec eux, mais ils escaladaient les parois rocheuses avec une habileté sans pareille, employant des cordes de fibres végé tales, des crochets et des grappins. Les Thraces et les auxi liaires du Nord arboraient des casques et des corsets de cuir de petits boucliers en demi-lune et de

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