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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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tentes. Alexandre aussi se prépara pour la nuit. Leptine l'aida à
    ôter son armure et ses vêtements, à prendre le bain qui l'attendait dans un coin séparé du pavillon royal.
    " Est-il vrai que tu combattras, mon maître? interrogea t-elle en passant une éponge sur ses épaules.
    --Cela ne te regarde pas, Leptine. Si tu écoutes encore une fois nos conversations, je te ferai éloigner. "
    La jeune fille baissa les yeux et observa un instant de silence. quand elle comprit qu'Alexandre n'était pas en colère elle poursuivit: " Pourquoi cela ne me regarde-t-il pas ?
    --Parce qu'il ne t'arrivera rien de désagréable si jamaisi~e devais tomber sur le champ de bataille. Tu auras ta libert~, ainsi qu'une rente qui te permettra de vivre. " rl
    Leptine l'examina avec tristesse. Son menton tremblait et ses yeux s'embuèrent: elle tourna la tête pour qu'il ne s'en aperçoive pas.
    Mais Alexandre vit les larmes couler le long de ses joues. " Pourquoi pleures-tu ? Je pensais que cela t'aurait fait plaisir. "
    La jeune fille ravala ses pleurs et déclara, dès qu'elle en fut capable:
    " Je suis heureuse tant que je te vois, mon seigneur. Si je ne peux te voir, il n'y a pour moi ni lumière ni souffle, ni même vie. "
    Les bruits du camp s'atténuaient: on n'entendait plus que les voix des sentinelles dans l'obscurité, et l'aboiement des LES S~LES D AMMoN
    chiens qui erraient à la recherche de nourriture. Alexandre sembla tendre l'oreille un moment, puis il se leva. Leptine aCcourut pour l'essuyer.

    " Je dormirai tout habillé ", affirma le souverain. Il enfila des vêtements propres et choisit l'armure qu'il arborerait le lendemain: un casque en lames de bronze en forrne de tête de lion à gueule ouverte, orné
    de deux longues plumes blanches de héron, une cuirasse athénienne en lin munie d'une protec tion en bronze représentant une gorgone, des jambières en lames de bronze si astiquées qu'elles paraissaient être en or, un ceinturon en cuir rouge, au milieu duquel se détachait le visage de la déesse Athéna.
    " Tu seras visible de loin, dit Leptine d'une voix tremblante.
    --Mes hommes doivent me voir et savoir que je risque ma vie avant la leur. A présent, va te coucher: je n'ai plus besoin de toi. "
    La jeune fille sortit d'un pas rapide et léger. Alexandre posa ses armes sur le support qui se trouvait près de son lit et étei gnit la lanterne.
    Dans l'obscurité, sa panoplie évoquait le fan tôme d'un guerrier qui attendait la lumière de l'aube pour reprendre vie.
    Réveillé par Péritas qui lui léchait le visage, Alexandre bon dit. Deux ordonnances l'attendaient au pied de sa couche et elles l'aidèrent à
    enfiler son armure. Leptine lui apporta son petit déjeuner sur un plateau d'argent; il s'agissait du " gobe let de Nestor ": des oeufs crus, battus avec du fromage, de la farine, du miel et du vin.
    Le souverain mangea debout tandis qu'on lui agrafait sa cuirasse et ses jambières, qu'on suspendait son baudrier à son épaule et qu'on y accrochait le fourreau contenant son épée.
    " Je ne veux pas de Bucéphale, dit-il en sortant. Les rives du fleuve sont trop glissantes, il pourrait s'estropier. Amenez-moi rnon bai de Sarmatie. "
    ALEXANDRE LE GR~ND I~S SABLES D'AMMO~ 353
    Les ordonnances s'exécutèrent pendant qu il gagnait à pied le centre du terrain, son casque sous le bras gauche. Les rangs étaient déjà presque complets; à chaque instant, des soldat~ accouraient pour prendre placèprès de leurs compagnons
    Alexandre monta sur le destrier, que l'on venait de lui amener~ et passa en revue les escadrons de la cavalerie macédonienne~ et thessalienne, puis l'infanterie grecque et la phalange.
    Les cavaliers de la Pointe étaient alignés sur cinq rangs à l'extré3nqité
    du camp, près de la porte orientale. En silence, ils brandirent leurs lances sur son passage.
    Alexandre leva le bras pour donner le signal de départ et le Noir se plaça à ses côtés. Alors, le piétinement de milliers de chevaux se fit entendre, mêlé au tintement des armes. Les guerriers avançaient au pas dans l'obscurité, en longue file.
    L'armée n'était plus qu'à quelques stades de distance du Granique lorsque retentit soudain un martèlement de sabots. On vit surgir au grand galop quatre éclaireurs qui s'immobili sèrent devant Alexandre.

    " Sire, dit le premier d'entre eux, les barbares n'ont absolu ment pas bougé, ils bivouaquent à environ trois stades du fleuve, dans une position dominante. La

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