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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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prononça un discours exaltant qui présentait Philippe comme le protecteur des Grecs et le seul homme capable d'assujettir les barbares de l'Orient: les~Perses, qui, depuis un siècle, menaçaient la civilisation et la liberté
    hellé niques.

    Alexandre fut pleinement informé de ces événements par ses précepteurs, et ces nouvelles le remplirent d'inquiétude. Il se sentait assez grand pour tenir le rôle qui lui était imparti dans l'histoire de son pays, mais il savait qu'il était encare trop jeune pour agir.
    Au fur et à mesure qu'il grandissait, son père lui consacrait de plus en plus de temps, comme s'il le considérait désormais comme un homme. Cependant il l'écartait encore de ses pro jets les plus audacieux. En effet, dominer les …tats de la Grèce péninsulaire n'était pas l'objectif de Philippe, mais seulement un moyen d'y parvenir: son regard se tournait au-delà de la mer, vers les immenses territoires de l'Asie intérieure.
    Parfois, lorsqu'il se trouvait dans son palais de Pella pour une période de repos, il conduisait Alexandre sur la tour la plus haute et lui indiquait l'Orient, o˘ la lune jaillissait des flots.
    " Tu sais ce qu'il y a, là-bas, Alexandre ?
    --L'Asie, papa, répondait-il. Le pays du soleil levant.
    --Et connais-tu l'étendue de l'Asie ?
    --Mon maître de géographie, Cratippe, dit qu'elle mesure plus de dix mille stades.
    . --Il se trompe, mon fils. L'Asie est cent fois plus grande. quand je combattais sur le fleuve Istros, j'ai rencontré un guerrier scythe qui parlait notre langue. Il m'a raconté qu'au delà du fleuve s'étendait une plaine aussi vaste que la mer, et que se dressaient des montagnes assez hautes pour percer le ciel. Il m'a e~Epliqué qu'il y avait des déserts si grands que leur traversée ~demandait des mois, et, à
    l'extrémité de ces déserts, des mc~ntagnes semées de pierres précieuses: des lapis-lazuli, des rubis et des cornalines.
    " "Sur ces pL~ines, m'a-t-il dit, courent des milliers de che vaux aussi fougueux que le feu, des animaux infatigables, capables de voler des jours durant au-dessus d'un espace infini. Il y a des régions, a-t-il ajouté, enserrées dans la glace et prisonnières de la nuit pendant plus de six mois; d'autres, br˚lées par l'ardeur du soleil à toutes les saisons: pas un brin d'herbe n'y pousse, les serpents y sont tous venimeux et la piq˚re d'un scorpion tue un homme en quelques instants." Telle est l'~;ie, mon fils. "
    Alexand~e vit que les yeux de son père étaient pleins de rêves. Il ca~nprit alors ce qui br˚lait dans l'‚me de Philippe.
    Un jour ~ plus d'un an s'était écoulé depuis cet entre tien--, le roi pénétra brusquement dans sa chambre. " Enfile un pantalon thrace et prends un manteau de laine brute. Pas d'insignes ni d'ornements. Nous partons.
    - -- O˘ allons-nous ?
    --J'ai faitpréparernos chevaux et des provisions, nous nous absenterons quelques jours. Je veux te montrer quelque chose. " , Alexandre s'exécuta sans poser de questions. Il salua rapi dement sa mère du seuil de sa chambre et se précipita dans la cour o˘ l'attendait une petite escorte de la cavalerie royale, ainsi que deux destriers.
    Le roi était déjà à cheval. Alexandre sauta sur le dos de son moreau; ensemble, ils franchirent au galop la porte grande ouverte.
    Ils chevauchèrent pendant plusieurs jours en direction de l'Orient, longeant la côte, puis s'en écartant pour y revenir ensuite. Ils traversèrent Therma, Apollonia et Amphipolis s'arrêtant la nuit dans de petites auberges de campagne et mangeant la nourriture traditionnelle des Macédoniens: de la viande de chèvre rôtie, du gibier, du fromage de brebis affiné et du pain cuit sous la braise.
    Après Amphipolis, ils s'engagèrent sur un sentier à pic et F débouchèrent bientôt, presque à l'improviste, au milieu d'un paysage désolé. La montagne avait été privée de son manteau boisé, et partout l'on voyait troncs mutilés et taillis calcinés. Le terrain ainsi dénudé était creusé en plusieurs endroits et d'énormes quantités de détritus s'entassaient à l'entrée de chaque galerie, comme dans une gigantesque fourmilière.
    Une pluie légère et insistante commençait à tomber, aussi les cavaliers couvrirent-ils leur tête de leur capuchon et mirent-ils leurs animaux au pas. Le sentier principal se mua bien vite en un labyrinthe, o˘ s'agitaient une multitude d'hommes émaciés et déguenillés, à la peau noircie et rêche, qui portaient

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