Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
406 ALEXANDRE LE GRAND l LES SABLES DAMMoN
l'appelaient les soldats, se fit entendre. Un grondement sourd rythmé et menaçant, qui frappait les montagnes des alentours et résonnait jusqu à la côte. Il fut bientôt suivi par le vacarme des béliers, poussés par des centaines de bras contre la~ muraille, tandis que les catapultes projetaient des pierres sur le chemin de ronde pour éloigner les défenseurs.
Les équipes de sapeurs se relayaient sans cesse et l'on rem plaçait immédiatement les machines abîmées: les habitants de la ville assiégée n'avaient pas un instant de répit.
A la tombée du soir, la flotte perse se glissa dans la rade en profitant de la brise et se dirigea, toutes voiles dehors, vers le campement naval de Néarque. Mais les soldats veillaient sur les chaloupes macédoniennes. Dès qu'ils virent les vaisseaux perses se profiler non loin d'eux, ils jetèrent le contenu de leurs jarres à la mer de façon à former un large sillon d'huile. Puis ils y mirent le feu.
Un serpent de flammes jaillit à la surface de l'eau, illu minant une vaste étendue. Aussitôt, les trompettes des sub divisions terrestres sonnèrent l'alarme. La côte fut bientôt envahie de lumières, des appels retentirent et les subdivisions accoururent à la clarté des torches.
Devant une telle réaction, la flotte perse renonça à son plan de débarquement, n'osant pas même franchir la ligne de feu. Les navarques ordonnèrent donc aux équipages de ramer dans le sens inverse.
quand le soleil se leva, la baie était vide.
Néarque apprit la nouvelle à Alexandre.
" Sire, ils sont partis ! Les bateaux perses ont quitté le golfe !
-- quelle direction ont-ils pris ? demanda le souverain pendant que ses ordonnances agrafaient sa cuirasse et que Leptine lui tendait son habituel
"gobelet de Nestor".
--On l'ignore, ~n-ais une sentinelle postée sur le promon toire de Mycale affirme qu'elle a vu la queue de l'escadre dis paraître vers le sud. A mon avis, ils se sont éloignés pour ne pas revenir.
-- que les dieux t'écoutent, amiral ! "
C'est alors qu'entra Charylaos, le commandant athénien, armé de pied en cap.
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" qu'en penses-tu ? interrogea Alexandre.
_ J'estime que nous avons RU de la chance. quoi qu'il en soit, je n'aurais eu aucun problème à les affronter en pleine mer.
--Mieux vaut qu'il en soit ainsi, répliqua Alexandre. Nous avons économisé des navires et des hommes.
--Et maintenant ? lui demanda Néarque.
--Patientez jusqu'à cet après-midi. S'ils ne reviennent pas, lancez les bateaux et tenez-vous prêts au mouillage. "
Les deux officiers rejoignirent leurs équipages. Alexandre bondit sur son cheval et rejoignit Séleucos, Ptolémée et Perdiccas pour marcher vers la ligne d'assaut. Il fut accueilli par le bourdonnement du bélier et le grondement du " ton nerre " de Chéronée.
Balayant la muraille du regard, le souverain constata qu'une brèche avait été ouverte et qu'on était en train d'ap procher une tour d'assaut.
" Nous allons porter le coup décisif, sire ! hurla Parménion pour couvrir le fracas.
--As-tu transmis mes ordres aux soldats ?
-- Oui. Ni massacres, ni viols, ni mises à sac. Ceux qui enfreindront la règle seront exécutés sur place.
--Les a-t-on traduits à l'intention des auxiliaires bar bares ?
--Oui.
--Très bien. Tu peux lancer l'opération. "
Parménion fit un signe à l'un de ses hommes, qui agita par tro~fois un étendard jaune. La tour d'assaut reprit sa marche veri~les remparts. Au même instant, on entendit un énorme br~t, et l'on vit un pan de l'enceinte s'écrouler sous les coups du bélier, soulevant un nuage de poussière à
travers lequel il fut impossible de distinguer les amis des ennemis.
Puis on jeta un pont sur le sommet d'un mur et un escadron de Macédoniens s'élança sur le chemin de ronde afin de repousser les défenseurs qui surveillaient la brèche. Une ter rible bagarre éclata. De nombreux assaillants furent précipi tés dans le vide du haut des remparts ou de la passerelle, mais les survivantS réussirent à constituer une tête de pont sur le chemin de ronde. Ils en délogèrent les défenseurs, avant de
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concentrer leurs traits et leurs javelines sur les soldats qui occupaient l'autre côté de la brèche.
Dès que la poussière se fut dissipée, un escadron d'" écuyers " se glissa à travers l'ouverture, suivi par des uni tés d'infanterie d'assaut de Thraces et de Triballes.
Découragés,
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