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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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épuisés par les efforts surhumains qu ils avaient d˚
    consentir, les Milésiens commencèrent à reculer, et les troupes de Parménion pénétrèrent à l'intérieur de l'enceinte.
    Un certain nombre de soldats--les moins riches--se rendirent et eurent la vie sauve. En revanche, imaginant le destin qui les attendait, les mercenaires grecs et les membres des subdivisions d'élite s'enfuirent vers l'autre extrémité de la ville. Ils ôtèrent leurs armures et se jetèrent à
    la mer nageant désespérément vers la petite île de Ladè, o˘ se trou vait un fortin.
    Alexandre entra à cheval dans la ville conquise et gagna aussitôt le côté
    ouest des murs. De là, on pouvait apercevoir les fuyards au milieu de la baie. Certains sombraient, vaincus par l'effort, d'autres continuaient à
    nager d'un mouvement régulier.
    Le souverain rebroussa chemin en compagnie d'Héphestion et retourna au campement naval o˘ presque tous les bateaux étaient déjà à l'eau. Il monta à bord du vaisseau amiral et ordonna qu'on prenne la direction de Ladè.
    quand ils eurent atteint le lieu d'abordage, ils constatèrent que les fugitifs s'étaient déjà mis à l'abri du fortin. Seulement armés de leurs épées, épuisés de fatigue, trempés par leur tra versée à la nage, ils ressemblaient à des fantômes. Alexandre intima à Héphestion l'ordre de ne pas bouger, puis il avança et cria:
    " Pourquoi vous êtes-vous réfugiés ici ?
    --Parce que cet endroit est assez petit pour être défendu par une poignée d'hommes.
    --Combien êtes-vous ? ", cria de nouveau le roi, désormais au pied du mur.
    Héphestion et les gardes du corps surgirent à ses côtés pour le protéger de leurs boucliers, mais il les renvoya.
    " Assez nombreux pour vous compliquer la t‚che, répon dirent les fugitifs.
    1 _.
    Ouvrez la porte, il ne vous sera fait aucun mal. J'ai du reSpect pour la bravoure et le courage.
    --qui es-tu, mon garçon ? demanda l'homme qui avait parlé.
    --Je suis le roi des Macédoniens. "
    Héphestion ordonna une nouvelle fois aux gardes d'avancer, mais Alexandre les arrêta d'un signe de la main. Les défenseurs se consultèrent un moment, puis lhomme sécria: " Aije la parole d'un roi ?
    --Tu as ma parole de roi.
    --Attends, je descends. "
    La porte s'ouvrit dans un bruit de loquets et l'homme qui avait parlé
    apparut. Il avait une cinquantaine d'années, une barbe longue et hirsute, les cheveux collés par le sel, les membres secs et la peau ridée. Alexandre lui faisait face. Seul.
    " Puisje entrer? ", demanda-t-il.
    Les Milésiens qui s'étaient réfugiés à la nage sur l'île de Ladè
    s'entretinrent avec Alexandre et lui jurèrent fidélité.
    Trois cents d'entre eux--la majorité--s'enrôlèrent dans l'ar mée pour le suivre tout au long de sa campagne.
    La ville fut respectée, les mises à sac interdites, et l'on ~7
    apprOuva l'ordre du jour qui proposait de réparer la muraille. Sur une requête du roi, Eumène convoqua le conseil des citoyens~ fit ratifier le rétablissement des institutions démo cratiqueS et établit que les impôts payés jusqu'alors au Grand Roi seraient désormais versés à Alexandre. Il réclama ensuite une avance. Mais les dépenses de guerre étaient si élevées que la situation demeurait critique.
    Le lendemain, le secrétaire l'exposa au conseil du haut commandement en fournissant des chiffres extrêmement pré ciS qui effacèrent, dans l'esprit de chacun, la satisfaction due aux victoires remportées. " Je ne comprends pas, dit Léonnatos. 11 nous suffirait de tendre la main pour prendre ce dont nous
    410 ALEXANDRE LE GR~NL ~LF.S SABLES DAMMON 411
    avons besoin. Cette ville est richissime, et nous n'avons exig~ d elle qu une somme négligeable.
    --Eh bien, je vais t'expliquer ce dont il retourne, intervin Ptolémée sur un ton condescendant. Tu vois, Milet fait à pré sent partie de notre royaume: la dépouiller équivaudrait à dépouiller une ville macédonienne telle qu'Aigai ou Drabescos
    --Le roi Philippe ne raisonnait pas de la~sorte quand il pri Olynthe et Potidée ", répliqua Cleitos.
    Alexandre se raidit mais s'abstint de répondre. Il y eut un moment de silence, que brisa bientôt Séleucos: " C'était une autre époque, le Noir.
    Le roi Philippe devait donner un exemple Nous, nous unissons le monde grec en une seule patrie. "
    C'est alors que Parménion prit la parole: " Hommes, nous n'avons plus à
    nous préoccuper de ce genre de problèmes. Encore un effort. Après

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