Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
déplacerez sur la route du Roi, o˘ vous ne courrez aucun danger, et vous atteindrez Suse vers la fin du mois prochain.
Deux grosses larmes se mirent à couler sur les joues de Barsine qui évitait le regard de son époux.
" Je t'écrirai, reprit Memnon. Tu auras de mes nouvelles fré quemment parce que je pourrai utiliser les courriers royaux, et tu me répondras par le même moyen. quand tout sera ter miné, je te rejoindrai à Suse, o˘ le roi me remettra les plus grands honneurs et me récompensera pour les services que je
lui aurai rendus.
" Nous pourrons enfin vivre en paix, o˘ tu le souhaiteras, mon adorée, ici en Carie, ou dans notre palais de Zéléia, ou encore en Pamphylie. Et nous verrons nos enfants grandir. Pour l'heure, retrouve ton calme, et ne me rends pas la sépa ration plus cruelle. "
A la fin du repas, Barsine pria ses fils d'aller se coucher Les yeux luisants, ils embrassèrent leur père, l un aprè l'autre.
" Je ne veux pas voir de larmes sur les cils de mes jeune guerriers ", dit Memnon. Et les garçons bombèrent aussitô le torse. Alors, Memnon se leva pour les embrasser: " Bonn nuit, mes enfants. Dormez bien, car un long voyage vou attend. Vous allez voir des merveilles, des palais aux mille cou leurs, des lacs et des jardins fabuleux. Vous mangere~ de fruits et des mets raffinés. Vous vivre~ comme des dieux. Allez, maintenant. "
Ses fils lui baisèrent la main, selon l'usage perse, avant d s'éloigner.
Barsine renvoya les domestiques. Elle accompagna son époux dans sa chambre, l'aida à s'asseoir dans un fauteuil et, pour la première fois de son existence, dédaigna la pudeur qui l'habitait depuis l'enfance: elle se déshabilla devant lui à la lumière rouge et chaude des lanternes.
Memnon laissa courir son regard sur la peau ambrée de sa femme, sur le doux ovale de son visage, sur son cou mince ses épaules rondes, ses seins lourds et turgescents, ses mameions sombres et dressés, son ventre lisse, son pubis brillant.
Il lui tendit les bras. Mais elle recula et s'allongea sur le lit. Tandis qu'il fixait sur elle un regard fébrile, elle écarta les cuisses avec audace pour offrir à son bien-aimé toute l'excita tion et tout le plaisir dont elle était capable, avant une longue separation.
" Regarde-moi, dit-elle, et ne m'oublie pas. Même si tu couches avec d'autres femmes, même si tu acceptes les faveurs de jeunes eunuques aux hanches rondes. Rappelle-toi que personne ne se donnera à toi avec l'amour qui me dévore le coeur et la chair. "
Sa voix était grave, ses mots dégageaient la même chaleur que les lanternes dont la lumière ondoyait sur sa peau, auss sombre et brillante que le bronze, ordonnant les courbes de son corps comme un paysage enchanté.
" Barsine, murmura Memnon en ôtant sa longue chlamyde. Barsine... "
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Son corps était durci par les batailles, marqué par les ciwl-F~ tlices~ et sa dernière blessure dessinait sur sa cuisse un long sillon rouge‚tre. Mais sa musculature et ses yeux dégageaient
~- une forrnidable énergie, une vitalité suprême.
-- Il s'avança d'un pas chancelant tandis que le regard de sa femme le caressait longuement, et il s'étendit à ses côtés. Les mains de son épouse glissèrent sur ses cuisses, se posèrent sur son sexe, et sa bouche suscita du plaisir partout o˘ elle s'at tarda. Puis elle se plaça d'elle-même sur lui pour éviter qu'il ne se blesse dans la fougue de l'amour, imprimant à
ses hanches les mouvements exténuants de la danse avec laquelle elle l'avait conquis, le jour o˘ il lui était apparu pour la première fois dans la maison de son père.
quand ils s'effondrèrent, vaincus par la fatigue, une faible cla té
commençait à se répandre sur les contours sinueux des co ines de Carie.
l~ 16
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Le vacarme des coups de bélier qui martelaient sans répit les murailles de Milet résonnait comme le tonnerre jusqu'aux flancs du mont Latmos, et les jets de pierres que produisaient les balistes étaient visibles de la mer.
L'amiral perse réunit les commandants de son escadre sur le ch‚teau de poupe pour décider de la suite des événements, mais les rapports de ses omciers étaient décourageants: lan cer dans un débarquement des hommes épuisés par la faim et taraudés par la soif relevait du suicide.
" Gagnons l'île de Samos, proposa un Phénicien d'Arad, fai sons provision d'eau et de nourriture, puis rebroussons che min et débarquons en force face à leur camp naval
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