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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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étaient venus de la mer, leurs mères des hauts pla teaux de l'intérieur.
    " Donnez-en une au général Parménion ! s'écria Léonnatos. Nous voulons voir s'il peut encore nous apprendre quelque chose sur le maniement de la lance, lui qui nous distribue tant de leçons en matière d'épée ! "
    Cette plaisanterie suscita un éclat de rire général et brisa la tension qui s'était installée. En effet, le départ imminent de la flotte représentait pour tous les officiers une coupure défini tive et revêtait des allures de présage: ils avaient l'impression d'abandonner leur patrie, peut-être à jamais.
    La soirée venait de commencer quand Alexandre aban donna les réjouissances. Il se sentait étourdi par le vin chv priote et gêné parl'audace croissante de Campaspé, qui man geait et buvait de la main gauche, elle qui était droitière, sa main droite étant occupée ailleurs.
    Il ordonna qu'on lui amène Bucéphale et s'éloigna au galop: il voulait profiter de l'air printanier et de la lumière de la lune qui était à ce moment-là en train de se lever
    Dix hommes de sa garde personnelle lui avaient aussitôt emboîté le pas, mais ils avaient du mal à suivre Bucéphale, qui empruntait le sentier menant au mont Latmos sans montrer le moindre signe d'essoufflement.
    Alexandre chevaucha longtemps. Puis, quand il vit que son I cheval se couvrait de sueur, il le mit au pas. Le haut plateau | s~ouvrait devant lui, parsemé de petits villages et d'habitations ~ isolées appartenant probablement à des paysans et des ber i gers. Selon leur habitude, les hommes de la garde surveillaient leur roi à une distance respectable.
    De temps à autre, Alexandre distinguait au loin des patrouilles de cavaliers macédoniens, qui provoquaient I'aboiemer~t des chiens dans les fermes ou l'envol des oiseaux, dérangés dans leur repos noct~.lrne. Son armée s'apprêtait à prerldre possession de l'Anatolie, royaume incontesté
    d'an
    ~ ciennes communautés tribales.
    F~,' Soudain, il aperçut des signes d'effervescence sur la route qui conduisait à la petite ville d'Alinda: un groupe de cavaliers accourait à
    la lueur des flambeaux en s'interpellant et se que rellant.
    Il s'empara de son chapeau macédonien à larges bords, fixé à son étrier, s'enveloppa dans son manteau et se dirigea vers eux.
    Les cavaliers avaient arrêté une charrette qu'escortaient y~ deux hommes armés. Ceux-ci brandissaient leurs lances et S1~ refusaient de laisser descendre les occupants du véhicule.
    Alexandre rejoignit l'officier macédonien qui commandait le détachement et lui fit un signe. L'homme eut une expression d'agacement, mais il remarqua bientôt, à la faveur de la lumière bleutée, l'étoile en forme de bucrane sur le front de ~- ~ Bucéphale. Il reconnut son roi.
    " Sire, mais qu'est-ce que... "
    D'un geste, Alexandre l'invita à baisser le ton. Puis il l'inter rogea: "
    que se passe-t-il ?
    -- Mes soldats ont arrêté ce véhicule. Nous aimerions
    . savoir qui en sont les occupants, et pourquoi il se déplace sous eScorte à cette heure de la nuit.
    --Fais reculer tes cavaliers et explique aux gardes qu'ils n~ont rien à
    craindre car il ne sera fait aucun mal à ces voya geurs s'ils acceptent de se montrer. "
    L'officier s'exécuta, mais les membres de l'escorte refusèrent d~entendre raison. C'est alors qu'une voix féminine s'échappa de derrière le rideau. "
    Attendez, ils ne comprennent pas le
    4 1 4 ALEXANDRE LE GRA~D | L~S SABLEs D'AMMON 415
    Une femme voilée sauta à terre d'un mouvement gracie en s'appuyant sur le marchepied. Alexandre demanda à l'offi cier de l'éclairer au moyen de sa torche, avant de s~approcher
    " qui es-tu ? Pourquoi voyages-tu en pleine nuit en compa gnie d'hommes armés ? qui est avec toi ? "
    La femme écarta son voile, offrant au souverain un visag d'une beauté
    impressionnante, deux grands yeux sombres bor dés de grands cils, des lèvres charnues bien dessinées, et surtou un port fier et digne, à peine altéré par un léger tremblement
    " Je me nomme... Mithrianès, répondit-elle d'une voix hési tante. Vos soldats ayant occupé ma demeure et mes terres, a pied du mont Latmos, j'ai décidé de rejoindre mon époux Pruse, en Bithynie. "
    Alexandre jeta un coup d'oeil à l'officier, et celui-c demanda: " qui se trouve dans la charrette ?
    --Mes enfants ", expliqua la femme avant d'appeler dew adolescents d'une grande beauté.
    L'un d'eux ressemblait beaucoup à sa mère, l'autre

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