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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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terre et l'en tassaient sur un gigantesque terre-plein.
    " Malédiction! s'exclama Héphestion. Nous avons trop attendu. Toi ! dit-il à l'un de ses soldats, retourne immédiate ment au campement et avertis Alexandre.
    _ A tes ordres ! ", répondit l'homme en talonnant son cheval.
    Mais, à cet instant précis, l'une des portes d'Halicarnasse s ouvrit sur un escadron de cavalerie qui s'élança au galop vers i~ seul endroit praticable entre le mur et le fossé.
    " Ils fondent sur nous ! s'écria le chef des Thessaliens. Par ici, par ici ! "

    Héphestion ordonna à son détachement d'effectuer une conversion, puis il se jeta contre l'ennemi, qui longeait le pas sage afin de gagner au plus vite le terrain libre.
    Il déploya ses hommes sur un front de deux cents pieds composé de quatre rangées et concentra son attaque sur la tête de la colonne ennemie. quand le choc se produisit, celle ci n'avait pas eu le temps d'acquérir une vitesse suffisante. Héphestion put donc la repousser sans trop de difficultés.
    Terrifiés par le vacarme de la bataille; les ouvriers qui travaillaient au fond du fossé abandonnèrent leurs outils, gra virent la paroi intérieure en toute h‚te et se précipitèrent vers la porte. Mais les défenseurs l'avaient déjà fermée.
    Tous les ouvriers furent abattus par un groupe de Thes saliens qui fondit sur eux en décochant une pluie ininterrom pue de javelots. C'est alors qu'un détachement de cavalerie jaillit d'une poterne cachée et attaqua les Thessaliens sur le flanc, les obligeant à se rassembler et à riposter.
    Au terme de nombreuses escarmouches, Héphestion par vint à l'emporter en remplaçant les Thessaliens, épuisés, par
    ses hétairoÔ, encore frais. Il repoussa ainsi les ennemis jusqu'à la porte, qui s'entreb‚illa rapidement pour les accueillir.
    Le commandant macédonien n'osa pas s'engager entre les battants, qui s'ouvraient au milieu de deux remparts massifs, hérissés d'arcs et de javelots. Il se contenta du terrain qu'il avait conquis et entreprit de faire creuser une tranchée du côté du passage, en attendant l'arrivée des terrassiers. quelques cavaliers furent envoyés en reconnaissance pour trouver des sources afin d'étancher la soif des hommes et des chevaux quand le reste de l'armée surviendrait.
    Mais l'un des hétaÔroÔ pointa soudain le doigt vers la tour la plus haute. " Regarde, commandant ", dit-il. Héphestion se retourna aussitôt. Il aperçut un guerrier dissimulé dans une
    ALEXANDRE LE GRAl~D

cuirasse de fer étincelante, au visage caché par un casque corinthien, qui brandissait une longue lance.
    C'est alors qu'un cri retentit dans son dos ~ " commandant le roi ! "
    Alexandre, monté sur Bucéphale, arrivait au galop, à la tête de la Poirlte. Il rejoignit son ami en quelques iristants et leva à son tour les yeux vers le guerrier à l'armure scintillante.
    Il le fixa en silence, se sachant lui aussi observé. " C'est lui dit-il. C'est lui, je le sens. " .
    A ce moment, dans un lieu très lointain, au-delà de la ville de Célènes, Barsine était en train de se restaurer dans une auberge avec ses fils. En glissant la main dans son sac pour y prendre un mouchoir et s'essuyer le visage, elle dénicha un obJet inconnu. Elle l'en tira: il s'agissait d'un petit étui conte nant une feuille de papyrus, sur laquelle Apelle avait grossiè- :~ rement tracé le visage de Memnon, son époux. Les yeux ~. embués de larmes, elle déchiffra les mots qu'une main pressée avait écrits au bas du dessin: ~ J
    C'est avec la même force que ton ~i~sage reste ancré dans la mémoire d'Alexandre.
    `J ~
    ~
    La ville était entièremen~ v;sible du haut de la colli~. Alexandre mit pied à terre et fut aussitôt imité par ses com
    gnons: le spectacle qui s'offrait à leur vue était magnifique. Une vaste conque naturelle, couverte d'oliviers et ponctuée de cyprès aux allures de flammes noires, descendait en pente douce, comme un thé‚tre, vers la puissante muraille qui au nord et à l'est, protégeait la zone habitée. Les murs n'étaient interrompus que par l'énorme blessure rouge‚tre de la tran chée, creusée à leur base.
    Sur la droite se dressait l'acropole, avec ses sanctuaires et ses statues. En cet instant précis, on pouvait distinguer une colonne de fumée qui s'élevait de l'autel et montait à l~assaut
    LEls ~BLES D AMMoN
    du ~iel limpide. L'ennemi avait offert un sacrifice aux dieux pour leur demander la gr‚ce de battre ses

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