Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
les deux machines de guerre.
,a dévala l'escalier et rejoignit le détachement chargé de l~
~,
~curslon.
Attention, dit-il. Si vous allumez vos torches, vous serez ~4sitôt découverts et vous perdrez une partie de votre avan tage. Voici mon plan: gagnez tout doucement l'endroit o˘ nos hommes se sont substitués aux sentinelles macédoniennes, entre ces deux tours d'assaut, et cachez-vous.
Un second ;groupe vous emboîtera le pas avec un brasero couvert et des amphores remplies de bitume. A son arrivée, embouchez vos trompettes aussi fort que vous le pourrez et prenez d'assaut la garnison macédonienne. Le second groupe s'emploiera pendant ce temps à incendier les tours.
~ <~ Les Macédoniens croient avoir gagné, ils ne s'attendent donc pas à être attaqués. Notre sortie sera couronnée de suc cès. Et maintenant, allez ! "
Les hommes se dirigèrent vers la poterne et débouchèrent à l'extérieur, immédiatement suivis par un groupe de soldats portant une jarre remplie de braises et des amphores de bitume. Memnon attendit que le dernier ait disparu dans la nuit et que la porte de fer ait été refermée pour regagner, comme chaque soir sa demeure, à l'autre bout de la ville. Il aimait se promener incognito au milieu de la foule, écouter les conversations~
observer l'humeur des gens. Sa maison était située sur les pentes de l'acropole, on y avait accès en gravis sant un escalier puis en parcourant une rue étroite et raide.
~ Jn serviteur se tenait près de la porte avec une lanterne allumée. Il l'ouvrit et conduisit son maître jusqu'au portail d~entréet à l'autre extrémité de la cour. Memnon se rendit aus sitôt dans sa chambre, à l'étage supérieur, o˘ ses domestiques lui avaient préparé un bain chaud. Il ouvrit la fenêtre et tendit l~oreille une sonnerie de trompette venait de déchirer le silence de la nuit, du côté nord-est des murs. L'assaut avait commencé.
L'une des servantes s'approcha: " Veux-tu prendre ton bain, non maître ?
"
Memnon ne dit rien. Il regarda le ciel se teinter de rouge pUiS il se retourna et dégrafa son armure. Alors seulement~ il répondit par l'affirmative.
L'homme pénétra, hors d'haleine, sous la tente. " Sire ! cria t-il. Une sortie: l'ennemi brî˚le les tours d'assaut I "
Alexandre bondit hors de son lit et attrapa le soldat par les épaules: "
qu'est-ce que tu racontes ? Es-tu devenu fou ?
--Ils nous ont surpris, sire. Ils ont tué les sentineLles et se sont frayé un chemin avec des amphores remplies de bitume. Nous n'arriverons jamais à éteindre le feu. "
Alexandre le poussa et se précipita à l'extérieur. " Vite ! Donnez l'alarme, faites sortir tous les hommes dont nous disposons. Cratère, la cavalerie ! Héphestion, Perdiccas et Léonnatos, lancez les Thraces et les Agrianes, vite ! "
Il monta sur le premier cheval qu'il trouva et se dirigea vers la muraille au grand galop. L'incendie était désormais visible: on distinguait nettement des colonnes de flammes et de fumée qui s'élevaient en tourbillonnant vers le ciel. quand il eut atteint la tranchée, il entendit le vacarme du combat qui fai sait rage devant les cinq tours d'assaut.
La cavalerie lourde de Cratère et la cavalerie légère des Thraces et des Agrianes le rejoignirent en quelques instantS, et se jetèrent dans la bataille. Contraints à se retirer, les assaillants se mirent à l'abri à
l'intérieur de la poterne. Mais deux tours étaient perdues: elles s'écroulèrent dans un grand fracas, libérant un tourbillon d'étincelles et de flammes.
Alexandre sauta à terre et s'approcha du gigantesque b˚cher. Nombre de ses soldats étaient morts, et tout indiquait qu'ils avaient été surpris dans leur sommeil. En effet, ils ne portaient pas d'armure.
Héphestion surgit un peu plus tard. " Nous les avons repoussés. Et maintenant ?
--Ramassez les morts, répondit le roi dont le visage s~était assombri~ et reconstruisez sans tarder les machines détruites. Nous reprendrons l'assaut dès demain. "
C'est alors que survint le commandant des troupes qui étaient chargées des machines. La tête basse, il s'écria: " C'est de ma faute. Punis-moi, si tu le veux, mais épargne mes hommes: ils ont fait ce qu'ils pouvaient.
--Les pertes que tu as subies sont une punition suffisante pour un officier, répliqua Alexandre. Il nous faut comprendre maintenant en quoi a consisté notre négligence. N'y avait-il donc personne pour veiller à ce que la ligne de garde soit
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