Alexandre le Grand "le fils du songe 1"
de la jOur ~ d~t au;si qu'un homme seul et apparemment sans b-es ne pouvait constituer un grand danger, et qu'il de~rait
toute façon prendre l'habitude d'affronter des situations n plus complexes.
Il rassembla son courage, talonna son heval et s'engagea sur la piste déserte. Bientôt, il atteignit le avalier qui le précédait. Entendant le bruit que produisaient l~s sabots de son chevalj l'homme se retourna, et Etéocle ~ortit de sa réserve pour s'adresser à lui en perse: " qu'Ahura Mazda te protège, étranger. O˘ te diriges-tu ? "
~ Sachant que l'adolescent le comprendrait, l'homme lui 4~pondit en grec: "
Je ne parle pas ta langue, mon enfant. Je $uis un orfèvre crétois et je me rends à Babylone pour tra ~ailler dans le palais du Grand Roi. "
~ …téocle poussa un soupir de soulagement et dit: " Moi 4ussi, je vais à
Babylone. Nous pourrions voyager ensemble. ~ela te dérange-t-il ?
~ --Pas du tout. Ou plutôt, ce sera un plaisir: j'ai peur de parcourir tout seul ces terres isolées.
--Par quel mystère voyages-tu seul ? N'avais-tu pas intérêt te joindre à
une caravane ?
--Tu as raison. Le fait est que de sales histoires circulent ~ur le compte des caravaniers. On dit qu'ils accroissent leurs gains en vendant comme esclaves les voyageurs qu'ils ren ~ontrent sur leur chemin, si l'occasion s'offre à eux. J'en ai donc conclu: "Mieux vaut rester seul que mal accompagné." Je peux dominer l'horizon du regard, la piste est bien déli mitée, et il n'est pas difficile de s'orienter: en marchant vers le lever du soleil, on arrive aisément aux rives de l'Euphrate. Après quoi, un bon bateau et le tour est joué. On peut atteindre Babylone en parfaite forme sans le moindre effort. ~ais toi, tu sembles bien jeune pour voyager ainsi. N'as-tu donc pas de parents ou de frères ? "
…téocle ne répondit pas. Pendant quelques instants, on n~entendit que le piétinement des chevaux sur l'étendue déserte et sous le ciel vide.
L'étranger reprit: " Pardonne-moi, je n'aurais pas d˚ me mêler de tes affaires privées. "
A présent, …téocle scrutait l'horizon égal et plat qui ressem blait à
celui d'une mer calme. " Penses-tu que la- rive de I)Euphrate est loin ?
ALEXANDRE LE G~ n IILONF~NS DU MONDE
-- Non, répondit l'étranger. Si nous continuons à cette allure, nous y serons demain. "
Ils poursuivirent leur route jusqu au soir puis campèrent au creux d'une légère dépression du terrain. …téocle essaya de rester éveillé autant qu'il le put afin de surveiller son compa gnon de voyage, mais, vaincu par la fatigue, il s'enfonca bien tôt dans un profond sommeil. Alors l'homme se leva, il rebroussa chemin jusqu'à ce qu'il aperçoive dans le noir la silhouette d'un cheval près d'un homme couché. Tout se déroulait comme prévu; il retourna auprès de l'adolescent et se coucha à son tour, somnolant de temps à autre, l'oreille tou jours tendue vers les bruits de la nuit.
quand le jeune homme se réveilla à l'aube, son compagnon avait posé sur son manteau une poignée de dattes, du pain sec et un verre de buis rempli d,'eau. L'eau s'était rafraîchie dans son outre pendant la nuit, et il était agréable de la boire. Ils mangèrent en silence puis reprirent leur route. Ils chevau chèrent toute la matinée sous un soleil br˚lant, dans l'air inerte et stagnant. Vers midi, ils constatèrent que leurs mon tures étaient, elles aussi, épuisées, et ils continuèrent à pied en les tenant par les rênes.
Ils atteignirent l'Euphrate en pleine nuit, et ils entendirent d'abord le murmure de ses eaux avant de distinguer le scin tillement de son courant majestueux sous la lune. Il y avait un endroit o˘ l'eau bouillonnait contre le gravier du fond en créant un ruban d'écume entre les deux rives. C'était un gué. Le guerrier s'approcha, avança vers le centre du fleuve en véri fiant la ~tabilité du fond, puis il rebroussa chemin.
" On peut passer par là, dit-il à …téocle. Si tu le veux, tu peux traverser.
--Pourquoi parles-tu ainsi ? lui demanda le gar~on. Tu ne viens pas ? "
Le guerrier secoua la tête. " Non. Ma mission est terminée~ et je dois repartir.
-- Ta mission? l'interrogea le garçon, de plus en plus étonné.
--Oui. Alexandre nous a ordonné de t'escorter jusqu'à la frontière afin qu'il ne t'arrive aucun malheur. Un autre com pagnon nous suit à distance.
"
_ Humilié par cette odieuse attention, …téocle baissa la tête, pl is il répliqua: " Retourne donc
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