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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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vigou reux: il avait les épaules larges, les bras musclés, les grandes mains noueuses de ceux qui ont travaillé durement et longue ment.
    " quelle est la raison de sa présence ici ?
    --Viens. Allons le trouver, il te l'apprendra lui-même. "
    Ils pénétrèrent dans l'atelier par la ~porte principale, et Alexandre salua Lysippe.
    " Je suis Alexandre, fils de Philippe, roi des Macédoniens. Bienvenue à
    Miéza, Lysippe. Je suis honoré de faire ta connais sance Voici mon maître, Aristote, fils de Nicomaque, de Stagire D'une certaine façon, il est macédonien, lui aussi. "
    Lysippe présenta ses élèves, Archélaos et Charès, mais Alexandre sentit qu'en même temps qu'il parlait, le sculpteur l'examinait.
    Le regard de l'artiste parcourait ses traits en les redessinant mentalement.
    " Ton père m'a chargé de façonner ton portrait dans le bronze. J'aimerais savoir quand tu seras prêt à poser pour moi. "
    Alexandre jeta un coup d'oeil à Aristote, qui sourit: " quand tu le voudras, Lysippe. Je peux fort bien parler pendant qu'il pose... si cela ne te dérange pas.
    --Bien au contraire, répliqua Lysippe. T écouter sera un privilège pour moi. "
    Après qu'Alexandre fut sorti avec Charès et Archélaos pour leur faire visiter les lieux, Aristote demanda à l'artiste: " que penses-tu de ce garçon ?
    --Il a les traits et le regard d'un dieu. "
    La vie à Miéza était organisée de façon extrêmement rigou reuse. Chaque jour, Alexandre et ses camaracles étaient réveillés avant le lever du soleil, ils prenaient un petit déjeuner à base d'oeufs crus, de miel, de vin et de farine, une mixture qu'on appelait le " gobelet de Nestor ", dont la recette figurait déjà dans l'Iliade; puis ils montaient à cheval avec leur ins tructeur pendant deux heures.
    Au terme de la leçon d'équitation, les jeunes gens passaient sous la tutelle du maître d'armes qui les entraînait à la lutte, à la course, à
    l'escrime et au tir à l'arc, au maniement de la lance et du javelot. Ils consacraient le reste de leur temps à Aristote et aux autres précepteurs.
    Il arrivait que le maître d'armes remplace les exercices habi tuels par une partie de chasse, o˘ il conviait tous les hôtes de la maison. Les bois regorgeaient de sangliers, de cerfs, de chevreuils, de loups, d'ours, de lynx et même de lions.
    Un jour, au retour d'une battue, Aristote les accueillit sur la porte d'entrée, vêtu d'étranges vêtements: il portait des bottes de cuir à
    mijambes et un tablier à bavette. Ayant examiné les animaux tués, il choisit une laie qlli, à l'évidence, attendait des petits.
    " Veux-tu bien la porter dans mon laboratoire ? ", dit-il au veneur avant de faire signe à Alexandre de le suivre. Cela signi fiait qu'une leçon particulière allait se dérouler.
    Le garçon prit les dispositions nécessaires afin que les exigences de son maître fussent satisfaites. Le corps de la laie fut déposé sur une grosse table près de laquelle Théophraste avait aligné une série d'instruments chirurgicaux parfaite ment affilés et scintillants.
    Aristote demanda qu'on lui tende un bistouri. Puis il s'adressa au jeune prince: " Si tu n'es pas trop fatigué, je sou haiterais que tu assistes à
    cette opération. Tu apprendras nombre de choses importantes. Il y a ici de quoi écrire ", ajouta-t-il en indiquant une plume, de l'encre et des feuilles de papyrus sur un pupitre, " tu pourras prendre des notes sans perdre de vue la dissection. "
    Alexandre posa dans un coin son arc et ses flèches, prit la plume et le papyrus, et s'approcha de la table.
    quand le philosophe ouvrit le ventre de la laie, six mar cassins apparurent à l'intérieur de l'utérus. Il les mesura un à un.
    " La grossesse aurait été portée à terme dans deux semaines, observa-t-il. Regarde, voici l'utérus, c'est-à-dire la matrice o˘ se forment les foetus. Le sac qui se trouve à l'inté rieur, c'est le placenta. "
    Dominant le premier mouvement de répugnance que
    .provoquaient en lui l'odeur et le spectacle de ces entrailles sanguinolentes, Alexandre se h‚ta de prendre des notes et d'esquisser des croquis.
    " Tu vois ? Les organes des porcs et des sangliers, animaux pratiquement identiques, ressemblent beaucoup à ceux des
    ~êtres humains. Regarde: voici les poumons, des sortes de
    ~b isoufflets qui permettent de respirer, et voici le phrêr~, la mem brane qui sépare la partie supérieure des entrailles--la plus
    ~noble--de la partie inférieure. Les

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