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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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gardes lui emboîtèrent le pas, mais il leur fit signe de s'arrêter, et ils durent lui obéir.
    Le devin se tenait devant un amas de pierres, sur lesquelles br˚lait le feu dont il scrutait les flammes, alimentées par des branches d'acacia. La voix d'Alexandre le tira de sa torpeur.
    848 ALEXANDRE LE GRAND j I FC rt)NFlN~ DU MONDE 849
    " As-tu entendu mes appels ? l'interrogea le devin d'une voix étrangement altérée.
    --J'ai vu ton feu. ;~
    --Tu es en danger.
    --Je le suis constamment. Mon corps est couvert de cica trices. "
    C'est alors seulement qu'Aristandre sembla le voir vraiment Il murmura en plongeant son regard dans le sien: " C'est étrange, seul ton visage a été
    épargné. On dit, en revanche, que ton pere a été défiguré par la mort.
    --As-tu perçu des présages de mort me concernant Aristandre ? Je voudrais réaliser mon rêve et je voudrais... un enfant, avant de... "
    Le devin l'interrompit: " Tu t'en tireras, mais fais attention à la voix d'un adolescent. La voix d'un adolescent, répéta-t-il C'est tout ce que je peux dire, je ne parviens pas à... " Ses yeux étaient embués de larmes.
    " Et ton cauchemar? Vois-tu encore cet homme nu ~ui br˚le vif sur un b˚cher ?
    --Cette vision ne cesse de m'accompagner ", répondit-il en indiquant le feu devant lui. " Et son silcnce me bouleverse. Son silence, comprends-tu ?
    "
    Tenant son cheval par les rênes, Alexandre rejoignit à pied le sentier o˘
    ses gardes l'attendaient. Une image surgit alors devant ses yeux: il eut l'impression de voir son père frappé par 1 épée de 1 un d'eux. Aussi les éloigna-t-il d'un geste de la main: " Allez-vous-en, dit-il. Je n'ai pas besoin de gardes. Mes hommes m'aiment, et mes compagnons aussi. Allez-vous-en. "
    Philotas quitta son habitation en pleine nuit et se dirigea en toute h‚te vers la ville haute, o˘ se dressait un b‚timent massif en briques crues qui servait de quartier général aux officiers de la cavalerie des hétairot. La lune était invisible, mais une myriade d'étoiles, d'une grandeur et d'un éclat incroyables, éclairaient le ciel, et le ruban diaphane de la galaxie se déroulait à travers la vo˚te céleste comme un long soupir de lumière.
    Philotas avait revêtu un manteau sombre dont le capuchon lui dissimulait le visage et lui permettait de circuler sar~$ êtr~ reconnu. Il ne le rabattit en arrière qu'après avoir atteint l'en trée, o˘ veillait un garde, qui se raidit et baissa sa lance en signe de salut. Il pénétra dans l'édifice et se heurta à Simmias, l'un des commandants du bataillon des pézétairoÔ.
    " O˘ sont les autres ? demanda-t-il.
    --Je l'ignore, répondit l'officier.
    --Ne mens pas. Tu le sais très bien, tout comme moi. Je ne bougerai pas tant que je les aurai pas tous vus, et s'ils ne se montrent pas...
    j'avertirai le roi. "
    Simmias blêmit. " Reste là, dit-il. Certains se trouvent dans la petite tour du bastion oriental, les autres dans le corps de garde de la cour centrale. " Il sortit par une porte latérale. Resté seul, Philotas se mit à
    faire les cent pas en se tordant les mains.
    Ils se présentèrent les uns après les autres, et Philotas les dévisagea comme s'il passait en revue un régiment, même si ses traits traduisaient un grand agacement. Il y avait là Simmias de Néapolis, commandant du troisième bataillon des pézétaÔroÔ, Agésandre de Leucopédion, commandant en second du cinquième escadron des hétaÔroÔ, Hector de Therma, commandant de la première compagnie de la Pointe, Chrésilas de Méthône, commandant des attaquants, Méné cratès de Mégalopolis, commandant en second des merce naires grecs, et Aristarque de Poliacmon, commandant en second des "
    écuyers ". Philotas s'écria, sans leur laisser le temps d'ouvrir la bouche: " Etes-vous devenus fous ? J'ai appris que vous aviez décidé d'assassiner le roi.
    --Tu te trompes..., tenta d'expliquer Simmias.
    --Tais-toi ! l'interrompit Philotas. A qui crois-tu avoir affaire ?
    J'exige que vous me disiez qui a pris cette décision et quand vous avez prévu d'agir, mais surtout pour quelle raison.
    --Tu le sais très bien, répondit Chrésilas. Alexandre n'est plus notre roi: c'est un souverain barbare, qui s'habille comme un barbare et s'entoure de barbares. Et nous ? Alors que nous avons conquis tout un empire, nous sommes obligés de faire antichambre quand nous devons nous entretenir avec lui.
    -- Ce n'est pas tout, intervint Simmias. Il y a aussi ses projets fous, la

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