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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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décida de quitter Bactres au plus vite. Il se remit donc en marche dans l'intention de traverser le fleuve à son tour. Une fois devant l'Oxus, il appela Diadès, son ingé nieur en chef, et lui indiqua la rive opposée. " Combien de temps te faudra-t-il pour construire un pont ?
    ", lui demanda t-il -
    Diadès s'empara du javelot que tenait un des soldats de la garde et le planta dans le lit du fleuve. Le courant l'arracha aussitôt. " Du sable !
    s'exclama-t-il. Il n'y a là que du sable !
    --Et alors ? l'interrogea le roi.
    -- Les piquets ne tiendront pas, exactement comme ce javelot. " Il balaya les alentours du regard. " Et de plus, il n'y a pas assez d'arbres dans les parages.
    --J'enverrai des hommes couper des arbres dans la mon tagne. "
    Diadès plongea les yeux dans les siens. " Sire, tu sais que rien ne m'a jamais arrêté, qu'aucune entreprise ne m'a jamais paru impossible, mais ce fleuve a une largeur de cinq stades, un courant très fort et un lit de sable. Aucun pieu ne pourra y tenir, et il~ne peut y avoir de pont en l'absence de pieux. Je te conseille de chercher un gué. "
    Oxathrès avança et déclara dans son grec bancal: " Pas gué. "
    Alors Alexandre commença à faire les cent pas sur la rive, sous le regard perplexe de ses soldats et de ses compagnons. Soudain, son attention fut attirée par un groupe de paysans qui travaillaient dans les champs le long du fleuve. Ils sépa
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    raient la paille de la balle en la jetant en l'air à l'aide de pelles et de fourches. Sous l'effet du vent, la paille retombait un peu plus loin, et la balle, plus légère, flottait dans les airs jusqu~aux limites des champs. Ce tourbillon doré composé de mille paillettes offrait un spectacle magnifique.
    Comme Alexandre venait vers eux, les paysans s~immobili sèrent, frappés par sa beauté. Non sans surprise, ils le virent se pencher et ramasser un peu de balle.
    Le roi rejoignit ensuite Diadès, qui avait planté d'autres piquets dans le lit du fleuve, un peu plus à l'aval, et qui les regardait avec désespoir s'abattre à la surface de l'eau
    " J'ai trouvé une solution, dit Alexandre.
    --Une solution ? Et laquelle ? ", demanda le technicien.
    Le souverain laissa tomber dans les mains de l'ingénieur sa poignée de balle. " Gr‚ce à ceci, répondit-il.
    --De la balle ?
    ~ --Exactement. J'ai vu les Gètes 1 utiliser sur l'Istros. Ils en remplissent des peaux de boeuf, qu'ils cousent et mettent à 1 eau. L'air ainsi emprisonné fait flotter ces espèces d'outres assez longtemps pour qu'on puisse traverser.
    --Mais nous n'avons pas assez de peaux pour tous nos hommes, objecta Diadès.
    --Non, mais nous en avons assez pour construire une pas serelle.
    Utilisons les peaux des tentes, qu'en dis-tu ? "
    L'ingénieur hocha la tête d'un air incrédule. " C'est une idée géniale !
    Nous pouvons même les enduire de suif pour les rendre plus imperméables. "
    On convoqua le conseil des compagnons et l'on distribua les t‚ches: Héphestion se chargea de ramasser la balle, Léonnatos d'entasser toutes les peaux disponibles des tentes et de réquisitionner celles des indigènes. On emploierait les plates-formes des machines de guerre pour construire la base du passage, qu'on ancrerait à l'aide de pierres attachées à des c
    ‚bles.
    A la tombée du soir, tout le matériel fut prêt, et Alexandre passa l'armée en revue. Il regarda les vétérans, éprouvés par la longue traversée des montagnes, comme s'il les voyait pour la première fois, et la compassion l'envahit. Nombre d'entre eux avaient presque soixante ans, d'autres étaient encore plus ‚gés. Ils étaient tous durement marqués par les énormes efforts qu'ils avaient accomplis, par les batailles, les blessures, la fatigue. Alexandre savait qu'ils le suivraient, quoi qu'il arrive, mais il lisait sur leurs visages l'effroi que suscitait en eux la perspective de traverser ce grand fleuve sur des sacs de paille, ainsi que l'immense plaine désertique qui s'étendait sur l'autre rive.
    Il appela alors Cratère et lui ordonna de les convoquer devant sa tente au coucher du soleil, car il avait décidé de les licencier. Cratère s'exécuta. quand les vieux soldats furent rassemblés au centre du camp, Alexandre monta sur une estrade et commença son discours:
    " Vétérans ! Vous avez servi votre roi et votre armée avec honneur balayant la fatigue et les difficultés sans jamais vous économiser. Vous avez

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