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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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veux qu'on me respecte. Il faut que tout le monde comprenne que si une ligue panhellénique se forme, c'est moi qui en prendrai la tête.
    --Emmène-moi, papa. "
    Philippe plongea ses yeux dans ceux de son fils. " Le moment n'est pas encore venu, mon garçon. Tu dois d'abord terminer tes études, ta formation, ton entraînement.
    -- Mais, je. . . ~
    --…coute-moi: tu as une petite expérience des campagnes militaires, tu as montré du courage et de l'habileté dans la chasse, et je sais que tu manies fort bien les armes. Mais, crois-moi, ce que tu clevras un jour affronter sera mille fois plus dur. J'ai vu mes hommes mourir de froid et de fatigue, je les ai vus supporter des peines atroces, les membres déchirés par d'épouvantables blessures. Je les ai vus tomber en escala dant un mur et s'effondrer sur le sol, et j'ai entendu ensuite leurs hurlements poignants résonner des heures durant dans la nuit, avant que le silence revienne.
    " Regarde-moi, regarde mes bras: on dirait les branches d'un arbre sur lequel un ours aurait aiguisé ses griffes. J'ai été blessé onze fois, estropié, et j'ai presque perdu la vue... Alexandre, Alexandre, tu vois la gloire, mais la guerre est sur tout faite d'horreur. La guerrej c'est du sang, de la sueur et des excréments. C'est de la poussière et de la boue; c'est la soif et la faim, un froid et une chaleur insupportables. Laisse-moi affronter tout cela pour toi, tant que je pourrai le faire. Reste à
    Miéza, Alexandre. Encore un an. "
    Le jeune homme ne dit rien. Il savait que ces mots n'ad mettaient pas de réplique. Mais le regard éprouvé et blessé de son père réclamait sa compréhension et son amour.
    Dehors, on entendait au loin le grondement du tonnerre, et des éclairs jaunes illuminaient les contours de grands nuages noirs sur les pics obscurcis du mont Bermion.
    " Comment va maman ? ", interrogea soudain Alexandre.
    Philippe baissa le regard.
    " J'ai appris que tu avais ramené une nouvelle femme. La fille d'un roi barbare.

    --Un chef scythe. Je devais le faire. Et tu le feras aussi quand le moment viendra.
    --Je le sais. Mais comment va maman ?
    --Bien. …tant donné les circonstances.
    --Alors, j'y vais. Bonne nuit, papa. "
    Il se leva et se dirigea vers la porte, suivi de son chien. Philippe envia alors l'animal qui allait tenir compagnie à son fils, qui allait pouvoir écouter son souffle dans la nuit.
    Il se mit à pleuvoir. De grosses gouttes, de plus en plus nom breuses. Le roi, qui était resté seul dans la salle déserte, se leva à son tour. Il sortit sous le portique tandis qu'un éclair aveu glant illuminait comme en plein jour la vaste cour, accompa gné d'un éclat de tonnerre fracassant. Il s'appuya contre une colonne et demeura immobile, absorbé par le spectacle de la pluie qui tombait à verse.
    l n~ ALEXANDRE LE GRAND | ! LE E;~LS DU SONGE 109
    17
    Les choses se déroulèrent exactement comme Aristote l'avait prévu: contraintes et forcées, Périnthe et Byzance se rangèrent dans le camp d'Athènes. Philippe répliqua en assié geant Périnthe, située sur un promontoire rocheux et reliée au continent par un isthme.
    Il avait planté sa tente sur une hauteur d'o˘ il pouvait domi ner toute la situation et tenait chaque soir conseil avec ses généra˘x: Antipatros, Parménion et Cleitos, surnommé " le Noir ", car telle était la couleur de ses cheveux, de ses yeux et de son teint. Son humeur aussi était sombre, mais c'était un excellent officier.
    " Ont-ils décidé de négocier leur reddition, oui ou non? demanda Philippe en entrant, sans même s'asseoir.
    --Non, répondit Parménion. Et cette idée ne leur vient s˚rement pas à
    l'esprit. La ville est bloquée par voie terrestre, à cause de notre tranchée, mais elle continue de recevoir du ravitaillement par voie maritime, gr‚ce à la flotte byzantine.
    --Et nous ne pouvons nous y opposer, rétorqua le Noir. Nous ne possédons pas le contrôle de la mer. "
    Philippe abattit son poing sur la table: " Je me fiche du contrôle de la mer! hurla-t-il. Dans quelques jours, mes machines de guerre seront achevées et je détruirai leurs murs. Nous verrons alors s'ils ont encore envie de jouer les dégo˚tés ! "
    Le Noir secoua la tête.
    " qu'as-tu donc à redire ?
    --Rien. Mais cela ne me semble pas aussi facile.
    --Ah non ? Alors, écoute-moi bien: je veux que ces mau dites machines soient prêtes dans deux jours, et s'il le faut, je ferai botter le cul de tout le monde, de

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