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Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Alexandre le Grand "le fils du songe 1"

Titel: Alexandre le Grand "le fils du songe 1" Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Valerio Manfredi
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l'ingénieur en chef au dernier charpentier. Vous m'avez bien compris ?

    -- Nous t'avons fort bien compris, roi ", répondit Anti patros avec sa patience habituelle.
    Dans certaines situations, la colère de Philippe engendrait des miracles.
    Trois jours plus tard, les machines de guerre entamèrent leur marche sur les murailles, au rnilieu des cra quements et des grincements. Ces tours automotrices étaient plus hautes que les remparts de Périnthe; elles étaient action nées par un système de contrepoids et capables de contenir chacune plusieurs centaines de guerriers, de catapultes et de béliers.
    Les assiégés devinèrent alors ce qui les attendait, et le sou venir de ce qui s'était produit à Olynthe, réduite en cendres par la colère du souverain, multiplia leurs énergies. Ils creu sèrent des galeries et incendièrent les machines au cours d'une sortie nocturne. Philippe les fit reconstruire et ordonna à ses soldats de creuser des contre-mines pour affaiblir les fondations des murailles tandis que les béliers les frappaient sans répit, nuit et jour, répandant l'écho assourdissant de leurs coups dans toute la ville.
    Les murailles finirent par céder, mais les généraux macédo niens eurent alors une amère surprise. Antipatros, qui était le plus ‚gé et le plus respecté d'entre eux, fut chargé d'apprendre au roi la mauvaise nouvelle.
    " Sire, les murs sont tombés, mais je te déconseille de lan cer l'infanterie à l'assaut.
    --Ah, oui ? Et pourquoi ?
    --Viens voir. "
    Philippe gagna l'une des tours et grimpa à son sommet. Il jeta un coup d'oeil au-delà des murailles abattues et demeura sans voix: les assiégés avaient réuni la rangée de maisons situées sur le premier terrassement de la ville, créant de fait un second mur d'enceinte. Et comme Périnthe était entièrement constituée de terrasses, la manoeuvre risquait de se répéter à
    l'infini.
    " Malédiction ! ", gronda le roi en redescendant à terre.
    Il se retira sous sa tente, o˘ il se rongea les sangs pendant des jours entiers, essayant de trouver une issue à l'impasse dans laquelle il s'était fourré. Mais les mauvaises nouvelles ne s'arrêtèrent pas là. Son état-major au complet vint les lui apporter.
    " Sire, annonça Parménion, les Athéniens ont enrôlé dix F
    1 l O ALEXANDRE LE GRAND ~ LE FILS DU SONGE 1 l 1
    mille mercenaires gr‚ce aux sommes que leur ont versées les gouverneurs perses de l'Asie Mineure, et ils les ont conduits à Périnthe par la mer. "
    Philippe baissa la tête. Les prédictions d'Aristote s'étaient hélas réalisées: la Perse avait pris position contre la Macé doine.
    " C'est un sérieux problème, commenta le Noir, comme si l'atmosphère n'était pas encore assez sombre.

    --Et ce n'est pas tout, ajouta Antipatros.
    --qu'y a-t-il d'autre ? hurla Philippe. Est-il possible qu'il faille toujours vous arracher les mots de la bouche ?
    --Ce sera bref, continua Parménion. Notre flotte est blo quée dans la mer Noire.
    --quoi ? cria le roi encore plus fort. Et que fabriquait-elle dans la mer Noire ?
    --Elle tentait d'intercepter un convoi de blé qui se dirigeait vers Périnthe. Les Athéniens s'en sont hélas aperçus- ils ont déplacé leur flotte pendant la nuit et ont bloqué l'embouchure du Bosphore. "
    Philippe s'effondra sur une chaise et se cacha la tête entre les mains.
    ff Cent trente navires et trois mille hommes, murmura-t-il. Je ne peux pas les perdre. Je ne peux pas les perdre ! " Il bon dit en hurlant et se mit à faire les cent pas sous sa tente.
    Pendant ce temps, sur le Bosphore, les équipages athéniens chantaient victoire; chaque soir, à la tombée de la nuit, ils allumaient des feux dans leurs braseros et en projetaient la lumière sur les flots au moyen de leurs boucliers afin que les navires macédoniens ne tentent pas de passer à la faveur de l'obscurité. Mais ils ignoraient une chose: quand Philippe était pris au piège et dans l'incapacité d'utiliser la force, il avait recours à
    la ruse, ce qui le rendait encore plus dangereux.
    Une nuit, le commandant d'une trirème athénienne, qui patrouillait sur la rive occidentale du détroit, vit une chaloupe descendre le courant en longeant 1~ rive, dans l'espoir de pas ser inaperçue.
    Il ordonna qu'on dirige sur elle la lumière des braseros. La chaloupe apparut aussitôt dans le rayon lumineux réfléchi par les boucliers.
    " Ne bougez plus, intima l'officier, ou je vous coule ! " Et il demanda au timonier de

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