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Amours, Délices Et Orgues

Amours, Délices Et Orgues

Titel: Amours, Délices Et Orgues
Autoren: Alphonse Allais
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sordide avarice.
     
    NÉFASTE, – PARFOIS, – INFLUENCE DE JEAN RICHEPIN SUR LA LYRE MODERNE
    Pour Tiarko.
    De tous les beaux vers de Richepin qu’on avait dits, ce soir-là, deux particulièrement demeurèrent dans l’esprit du jeune homme.
    C’étaient ces deux-ci, qui se trouvent, sauf erreur, dans la Chanson Aryenne  :
    Nous nous étalons
    Sur des étalons.
    Cette rime : étalons et étalons le tourmenta toute la nuit, et, le lendemain matin, sans avoir rien cherché, par simple et inconscient génie, le jeune homme, en se réveillant, murmura, complétant l’idée du maître :
    Nous nous étalons
    Sur des étalons,
    Et nous percherons
    Sur des percherons.
    Et alors, la torture de la hantise commença pour lui : le pauvre garçon était poète ! Et quel poète !
    Hier, il est venu me lire son morceau, en espoir que j’en parle à Madame Adam, sur l’esthétique de laquelle, exagéra-t-il, je fais la pluie et le beau temps.
    Avant que ce poème ne paraisse in-extenso dans la Nouvelle Revue , j’ai la bonne fortune d’en pouvoir donner quelques extraits ici-même.
    Je n’ai pas la prétention que ce genre plaise à tout le monde ; il sera même très âprement discuté dans les milieux littéraires ; mais nul ne songera à en discuter la curieuse et fertile tendance :
    Nous nous étalons
    Sur des étalons,
    Et nous percherons
    Sur des percherons !
    C’est nous qui bâtons,
    À coups de bâtons,
    L’âne des Gottons
    Que nous dégottons !…
    Mais nous l’estimons {3}
    Mieux dans les timons.
    Un joli couplet sur l’amour brutal :
    Nous nous marions
    À vous Marions
    Riches en jambons.
    Nous vous enjambons
    Et nous vous chaussons,
    Catins, tels chaussons !
    Rappel à de plus délicates et subtiles caresses.
    Oh ! plutôt nichons
    Chez nous des nichons !
    Vite polissons,
    Les doux polissons !
    Pompons les pompons
    Et les repompons !
    En passant un chœur vigoureux d’intrépides pêcheurs :
    C’est nous qui poissons
    Des tas de poissons,
    Et qui les salons
    Loin des vains salons !
    Fatigués de l’amour brutal, des subtiles caresses, de la pêche et des salaisons, si nous faisions un bon repas ?
    Oyez-moi ce menu :
    Tout d’abord pigeons
    Sept ou huit pigeons.
    Du vieux Pô {4} tirons
    Quelques potirons !
    Aux doux veaux rognons
    Leurs tendres rognons,
    Qu’alors nous oignons
    Du jus des oignons !
    Puis, enfin, bondons-
    Nous de gras bondons !
    Les vins ?… Avalons
    D’exquis Avallons !
    Après quoi, ponchons
    D’odorants ponchons {5} .
    Mais tout ce programme exige beaucoup d’argent. Vite en route pour le Kloudike :
    Ah ! thésaurisons !
    Vers tes horizons
    Alaska, filons !
    À nous tes filons !
    Une rude vie que celle des chercheurs d’or :
    Pour manger, visons
    Au front des Visons,
    Pour boire, lichons
    L’âpre eau des lichons {6} .
    Malheureusement, je ne puis tout citer (le poème ne comporte pas moins de 1,342 vers).
    Quelques passages sont d’un symbolisme dont, malgré ma très vive intelligence, m’échappe la signification.
    Celui-ci entre autres :
    Ce que nous savons
    C’est grâce aux savons
    Que nous décochons
    Au gras des cochons !
    Le sens des deux derniers vers est plus tangible :
    Oh ! mon chat, virons,
    Car nous chavirons !
    Le fait est qu’il y a un peu de ça !
     
    LE KANGOUCYCLE
    Les nombreuses personnes qui, profitant des derniers beaux jours, se promenaient hier au Bois, ressentirent soudain une peu mince stupeur.
    Toute une famille venait de leur apparaître : le père, la mère, deux grandes jeunes filles et un petit garçon, tous éperdument pédalant sur d’élégants tandems peints en vert-nil.
    Il y avait cinq tandems pour ces cinq personnes et le deuxième personnage de chaque tandem n’était autre qu’un kangourou.
    N’écarquillez pas vos yeux, braves gens, vous avez bien lu : le deuxième personnage de chacun de ces tandems, bel et bien c’était un kangourou.
    Et tout ce monde, bêtes, gens, machines, passa comme un rêve.
    Je me trouvais moi-même en ces parages, donnant un peu d’air à la triplette que je viens d’acheter avec Brunetière et Sarcey.
    Non sans peine, nous suivîmes l’étrange vélochée {7} jusqu’à Suresnes.
    Là, devant un modeste caboulot, la famille entière descendit.
    Seuls, les kangourous demeurèrent en selle, calant la machine de leur puissante queue sur le sol appuyée.
    Et rien n’était plus comique que le spectacle de ces animaux, graves et bien stylés, attendant
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