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Amy, ma fille

Amy, ma fille

Titel: Amy, ma fille Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Mitch Winehouse
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m’a répété ce qu’elle m’avait déjà dit :
    — C’était avant, papa. Ça ne correspond plus à ce que je suis maintenant. J’ai écrit ça à l’époque de Chris, et j’ai tourné la page.
    Les chansons d’Amy trouvaient leur origine dans sa propre histoire, et Chris, c’était du passé. Comme il ne faisait plus partie de sa vie, ces chansons étaient devenues obsolètes.
    Elle avait commencé à écrire de nouveaux morceaux qui auraient facilement pu constituer un album entre Frank et Back to Black. Mais elle ne voulait pas proposer des chansons qui lui paraissaient insignifiantes ; or celles qu’elle avait écrites entre ses deux albums ne lui convenaient pas. Elle n’a donc pas cédé à la pression de 19 qui la poussait à retourner en studio.
    Elle et moi, nous parlions beaucoup de l’écriture de ses chansons. Je lui ai demandé si elle était capable d’en écrire comme Cole Porter ou Irving Berlin. Dans ce domaine, ces types-là tiraient plus vite que leur ombre, si je puis dire. Irving Berlin pouvait se lever le matin, regarder par la fenêtre et dix minutes plus tard, il avait composé « Isn’t This a Lovely Day ».
    — Tu pourrais faire ça ? ai-je demandé à Amy.
    — Bien sûr, papa, a-t-elle répondu. Mais ça ne me dit rien. Toutes mes chansons sont autobiographiques. Il faut qu’elles aient du sens pour moi .
    C’est précisément parce que ses chansons étaient si personnelles qu’elles étaient si puissantes et passionnées. Celles qui composeraient Back to Black traiteraient d’émotions très profondes. Et elle allait vivre un enfer pour y arriver.

5
    Escapade espagnole
    Au cours de l’été 2004, alors qu’Amy commençait à goûter au succès, son accoutumance à l’alcool a commencé à m’inquiéter. Sa vie semblait tourner autour de la boisson, mais je ne connaissais pas exactement l’ampleur du phénomène. Un jour, elle avait tellement bu qu’elle s’est cogné la tête en tombant et a fini à l’hôpital. Son amie Lauren l’a ensuite amenée chez moi, dans le Kent, où elles sont restées trois ou quatre jours. Dès qu’elles sont arrivées, Amy s’est couchée et j’ai appelé Nick Godwyn et Nick Shymansky. Ils nous ont rejoints afin de discuter de ce qu’ils appelaient « le problème d’alcoolisme d’Amy ».
    Nous savions qu’elle avait besoin d’un petit verre pour se détendre avant de monter sur scène, mais eux semblaient penser que l’alcool jouait dans sa vie un rôle beaucoup plus important. Ils ont proposé une cure de désintoxication. C’était la première fois qu’on abordait ce sujet. J’étais contre : elle avait juste un peu trop bu cette fois-ci. L’envoyer en désintox me paraissait exagéré.
    — Je crois qu’elle va bien, ai-je dit aux autres sans me douter qu’Amy réutiliserait cette phrase, « I think she’s fine » dans son titre « Rehab ».
    Toutefois, au fur et à mesure que nous discutions, j’ai compris qu’il valait mieux traiter le problème au plus vite. Lauren et les deux Nick l’avaient déjà vue boire et comme Jane était aussi favorable à la cure de désintox, je me suis plié à leur avis.
    Peu après, Amy s’est levée et nous lui avons fait part de notre discussion. Évidemment, elle nous a lancé : « J’irai pas. » Chacun y est allé de son argument pour la convaincre. D’abord les deux Nick, puis Lauren, et enfin Jane et moi. Jane l’a emmenée dans la cuisine pour lui parler en tête à tête. Je ne sais pas exactement ce qu’elle lui a dit, mais quand Amy est sortie, elle a lâché :
    — D’accord, je veux bien essayer.
    Le lendemain, après avoir fait ses affaires, elle est partie avec les deux Nick pour rejoindre un centre de désintoxication dans le Surrey, aux abords de Londres. Nous pensions qu’elle y resterait une semaine, mais trois heures plus tard, elle était de retour.
    — Qu’est-ce qui s’est passé ? lui ai-je demandé.
    — Le psychologue ne faisait que parler de lui. J’ai pas le temps de rester là à écouter ses conneries. Je vais m’en sortir toute seule.
    Les deux Nick, qui l’avaient reconduite à la maison, ont essayé de la faire changer d’avis, en vain. Amy avait pris sa décision.
    Au début, j’étais de son côté dans la mesure où je n’étais pas convaincu de la nécessité d’une cure. Mais nous avons appris plus tard que la cure devait durer deux mois minimum. Je crois que c’est ce qui a fait fuir Amy.

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