Amy, ma fille
talk-shows aux États-Unis. Après de nombreux rendez-vous, il a fini par obtenir ce qu’il voulait à la seule condition qu’Amy subisse un test de dépistage de consommation de drogues la veille de son départ. Quand j’ai appris la nouvelle, je me suis senti découragé : il n’y avait aucun moyen qu’elle réussisse le test et elle l’a en effet raté. À cause de la drogue, une nouvelle opportunité tombait à l’eau. Étonnamment, la veille, l’Association des auteurs américains avait décidé de se mettre en grève et les émissions dans lesquelles devait intervenir Amy avaient donc été déprogrammées. Pour une fois, les médias jouèrent en notre faveur : ils attribuèrent l’annulation du voyage d’Amy à cette grève des auteurs.
Même si le test antidrogue d’Amy ne faisait pas la une des journaux, elle n’avait pas le moral et voulait qu’on se voie. Je lui ai proposé qu’on se retrouve sans Blake parce qu’il était toujours là pour lui dire quoi penser et quoi répondre. Nous sommes allés au Hawley Arms à Camden Town. J’ai insisté pour que nous ne buvions pas d’alcool. Elle était vraiment déçue de ne pas aller aux États-Unis et même le chèque de sept cent cinquante mille livres de royalties venant d’Universal ne lui a pas redonné le sourire.
Je me sentais comme un disque rayé. Elle ne voulait pas que je lui fasse la leçon et je n’avais aucune envie de le faire mais j’étais vraiment déçu.
— C’est uniquement ta faute si tu ne peux pas te rendre aux États-Unis. Qu’est-ce que tu vas faire pour régler ça ?
Elle évitait mon regard parce qu’elle savait que j’avais raison. Elle n’arrêtait pas de jouer avec un bouton de sa chemise.
— Je sais papa, a-t-elle murmuré.
Elle a relevé la tête et j’ai pu discerner dans ses yeux quelque chose que je n’avais pas vu depuis longtemps.
— Je vais essayer, papa. Je vais vraiment essayer.
Elle s’est rapprochée de moi et j’ai passé mon bras autour de ses épaules. Elle a posé sa tête contre mon cou.
— Je veux changer, papa.
Je savais qu’elle était sincère.
Au bout d’un certain temps, elle s’est levée.
— Bon allez, papa, ça ne sert à rien de continuer à se morfondre.
Quand elle est allée jusqu’au bar pour commander de nouveaux sodas, j’ai remarqué à quel point elle était jolie ce jour-là. Une heure et demie plus tard environ, une dispute a éclaté avec une fille complètement ivre qu’elle a fini par gifler.
Nous nous sommes rendus ensuite à Soho pour déjeuner, mais les fans et les paparazzis se sont rapidement pressés autour d’elle. Nous avons fini par trouver un petit restaurant tranquille où nous nous sommes installés pour manger. Blake n’a pas cessé de nous déranger au cours du repas pour savoir de quoi nous parlions.
À chaque fois qu’il appelait, elle lui rapportait mot pour mot notre conversation. C’était très énervant et j’ai demandé à Amy pourquoi elle se sentait obligée de faire ça. Elle ne m’a pas répondu et a changé de sujet. Pour me calmer, elle m’a dit que Blake envisageait de signer un contrat post-mariage. Je voulais le voir pour le croire. Je lui ai demandé ce qu’elle comptait faire s’il allait en prison et elle m’a répondu qu’elle aurait besoin de s’investir dans quelque chose.
Nous avions prévu de faire du shopping après le déjeuner mais les fans et les paparazzis rendaient les choses difficiles. Je l’ai donc ramenée à son appartement avant de rentrer chez moi, soucieux : Amy semblait vouloir mettre de l’ordre dans sa vie mais avec Blake à ses côtés cela paraissait impossible.
Le lendemain, je suis allé aux bains turcs de Porchester Hall. Je venais de sortir du hammam aux alentours de dix-sept heures trente quand j’ai reçu un coup de fil d’Alex Folden pour m’annoncer que la police avait perquisitionné l’appartement d’Amy à Camden. En fait, la police cherchait Blake. Ils se trouvaient dans leur appartement de Bow. Je me suis précipité sur place. Comme j’imaginais que la police avait fait une descente dans l’appartement de Camden pour trouver des stupéfiants, je me suis lancé dans une diatribe contre la drogue. Ils ne m’ont pas écouté. Désemparé, j’ai appelé mon avocat qui m’a conseillé de les faire venir dans son cabinet. C’est alors que nous avons vu par la fenêtre cinq voitures de police s’arrêter devant l’immeuble. Les paparazzis
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