Amy, ma fille

n’étaient pas très loin derrière. Quelques secondes plus tard, la police frappait à la porte de l’appartement. On a informé Blake de ses droits avant de l’arrêter pour une raison qui n’était pas liée à la drogue. Amy n’avait rien à voir là-dedans. Blake était suspecté d’entrave à la justice, un délit passible d’emprisonnement à vie.
    — Je t’aime bébé ! Ne t’inquiète pas pour moi, a-t-elle crié à Blake tandis qu’ils l’emmenaient, menotté.
    Elle a voulu le suivre mais la police l’en a empêchée. Je l’ai tenue contre moi pendant qu’elle pleurait, mais quand la porte s’est refermée, elle s’est libérée et s’est enfuie de l’appartement. Par la fenêtre, j’ai vu Blake monter dans une des voitures de police. Amy s’est précipitée et a frappé à la fenêtre en criant : « Ne t’inquiète pas pour moi, je t’aime ! »
    Peu de temps après, Tyler nous a rejoints et tous les trois avons essayé de comprendre ce qui se passait. Nous ne savions pas grand-chose à ce moment-là parce que Blake n’avait rien raconté à Amy. Apparemment, il avait tenté de soudoyer King afin qu’il retire sa plainte pour coups et blessures. Vers vingt et une heures trente ce soir-là, Georgette – qui avait appris l’arrestation de son fils – est arrivée accompagnée de Giles et un des frères de Blake. En ouvrant la porte, elle m’a bousculé en criant : « Tu as dénoncé Blake à la police ! »
    Je ne savais pas quoi répondre. Giles et elle m’ont accusé d’avoir monté un coup contre Blake en concoctant l’histoire de subornation. En quelques secondes, l’atmosphère s’est tendue et tout le monde s’est mis à crier en même temps.
    — Hé ! Laissez mon père tranquille ! a lancé Amy.
    — Ta gueule, connasse ! a rétorqué Giles.
    J’ai perdu mon calme et nous en sommes tous venus aux mains. À un moment, le frère de Blake m’a frappé à la tête et je suis tombé par terre. Tous les trois se sont acharnés sur moi.
    Amy, elle, n’arrêtait pas de crier :
    — Ne faites pas de mal à mon père !
    Je ne sais pas trop comment, j’ai fini par les clouer à terre et je leur ai dit, tout tremblant :
    — Si vous n’arrêtez pas, quelqu’un va finir pas être gravement blessé ici et ce ne sera pas moi !
    Au cours de la bagarre, je me suis retrouvé avec le pantalon sur les chevilles. J’avais peur que les paparazzis débarquent et me prennent en photo dans cette situation.
    Nous avons fini par nous calmer, mais Georgette a continué de m’accuser d’avoir tendu un piège à Blake.
    C’est seulement le lendemain que nous avons appris ce qui s’était vraiment passé. Cependant, Georgette ne s’est jamais excusée auprès de moi. Le Daily Mirror avait informé la police de l’intention de Blake de soudoyer King. Lui et Brown avaient engagé deux intermédiaires, Anthony Kelly et James Kennedy, pour proposer deux cent mille livres à King afin qu’il retire sa plainte. Le Daily Mirror détenait une vidéo montrant King rétractant ses accusations. L’idée était qu’il quitte le pays afin que la justice abandonne l’affaire. Les choses s’étaient encore compliquées après que Kelly et Kennedy avaient tenté de vendre la vidéo du pot-de-vin à un journaliste. C’était un vrai micmac.
    La presse s’est ensuite intéressée à Amy. Le Daily Mirror a affirmé qu’il n’y avait aucune preuve suggérant l’implication d’Amy dans l’affaire. Mais alors où Blake et Brown avaient-ils trouvé cette somme ? Cela ne pouvait venir que d’Amy, subodorait-on. Je savais qu’elle n’avait rien à voir là-dedans tout simplement parce qu’elle ne pouvait pas mettre la main sur une somme pareille sans que je le sache. Malgré tout, les rumeurs ont continué bon train.
    Raye et moi nous sommes rendus un peu plus tard à l’appartement de Jeffrey’s Place pour constater l’étendue des dégâts liés à la perquisition. Tout était sens dessus dessous. Nous sommes ensuite allés voir Amy à Bow. Elle dormait encore quand nous sommes arrivés et elle s’est réveillée d’une humeur massacrante. C’était impossible de discuter avec elle : elle a renversé une table avant de retourner s’enfermer dans sa chambre. Les incroyables événements de ces dernières vingt-quatre heures l’avaient secouée. Raye et moi avons laissé Tyler s’occuper d’elle.
    Amy et moi nous sommes rendus au tribunal quelques jours plus