Amy, ma fille
avaient passé la nuit en prison. Après avoir plaidé coupable pour possession de marijuana et payé une amende d’environ trois cent cinquante livres, ils ont été libérés. Quand je suis finalement arrivé à l’hôtel, Amy a paru très contente de me voir mais Blake, lui, semblait inquiet. Il n’arrêtait pas de répéter que c’était injuste pour quelques grammes d’herbe.
— Vous avez enfreint la loi ! lui ai-je répondu en le pointant du doigt. Vous devez en assumer les conséquences ! J’étais furieux contre Amy et lui ai fait clairement savoir ce que j’en pensais. J’étais également inquiet pour son visa : il était prévu qu’elle se rende aux États-Unis en février, mais avec une condamnation pour possession de drogue, ça allait être compliqué. Il me faudrait en discuter avec nos avocats en temps voulu. L’important pour le moment, c’était de se concentrer de nouveau sur la tournée.
Malgré tous ces événements, le concert a été extra et Amy a paru très à l’aise. Je suis resté à côté de la table de mixage et j’ai donc pu voir ce qui se passait sur la scène. Dale faisait du super boulot, comme toujours, et Amy et lui travaillaient en parfaite harmonie. Son influence sur elle, sur scène comme en coulisse, était remarquable. Il anticipait parfaitement chacun de ses mouvements. Amy quant à elle, réagissait aux encouragements du public. Je ne sais pas si c’était pour me faire plaisir mais ils ont joué pas mal de titres de Frank ce soir-là. Vers la fin du concert, Amy a mis la main sur son front et m’a cherché du regard dans la salle.
— Où est mon père ? Où est-ce que tu es papa ?
Les gens se sont retournés vers moi quand j’ai agité le bras.
— Je suis là, Amy ! ai-je crié.
— C’est mon père ! a-t-elle lancé au public et j’ai été applaudi par une foule de Norvégiens perplexes.
Encore stressé par ce qui s’était produit dans la matinée, j’ai un peu forcé sur la bière ce soir-là. Nous avons voyagé toute la nuit en bus pour nous rendre à Oslo et je peux vous assurer que ça n’a pas été une partie de plaisir pour moi. J’avais un rhume carabiné et quand nous sommes arrivés à la capitale vers vingt et une heures trente j’ai glissé en descendant du bus (je devais avoir encore de l’alcool dans le sang), et me suis fait très mal au dos.
Amy était très inquiète pour moi. Elle a réclamé de l’eau chaude et du citron et a veillé à ce que je sois bien nourri. Elle détestait me voir malade et devenait très maternelle en ces occasions. Et puis, tout à coup, elle a annoncé qu’elle ne se sentait pas bien et qu’elle ne chanterait pas ce soir-là. Dix minutes plus tard, Blake est allé faire un petit tour avant de revenir avec vous-savez-quoi et, abracadabra, Amy s’est sentie mieux et le concert n’a finalement pas été annulé. Pour ce qui est des drogues, j’étais vraiment naïf à l’époque.
Le concert n’a pas été des meilleurs. Amy n’arrêtait pas d’aller embrasser Blake. Il se tenait derrière la section des cuivres et on pouvait donc croire qu’il faisait partie du groupe. Ce n’était vraiment pas professionnel et je n’aimais pas du tout la voir agir de cette façon sur scène. Mon dos me faisait vraiment souffrir et j’ai donc décidé de rentrer chez moi le lendemain. Avant de partir, je me suis entretenu avec Raye à propos de ce qui s’était passé sur scène et il m’a assuré qu’il allait s’en occuper. J’ai pris un avion et Amy a continué la tournée. Les Pays-Bas constituaient la prochaine étape.
*
De retour à Londres, j’ai été invité sur GMTV où j’ai évoqué la toxicomanie d’Amy. Je ne suis pas rentré dans les détails et je n’ai pas parlé de cocaïne ni d’héroïne. J’avais l’impression que parler de certains de ses problèmes pourrait nous aider, non seulement ma famille et moi, mais également d’autres gens dans la même situation. Ce n’était pas quelque chose de facile et je savais qu’Amy m’en voudrait, mais après ce dont j’avais été témoin pendant la tournée, je ne pouvais pas faire autrement. La réaction des téléspectateurs a été très réconfortante.
Amy et moi nous sommes parlé quelques jours plus tard. Il était prévu qu’elle rentre prochainement mais elle avait décidé de retarder son retour. Quand elle s’est mise à soupirer au bout du téléphone, je lui ai demandé :
— Qu’est-ce
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